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Communiqué de presse de l'Union interparlementaire
Le Caire, le 11 septembre 1997
N° 4


LE PRESIDENT MOUBARAK OUVRE LA 98e CONFERENCE INTERPARLEMENTAIRE

En ouvrant aujourd'hui au Caire la 98e Conférence de l'Union interparlementaire, le Président de la République arabe d'Egypte, M. Mohamed Hosni Moubarak, a invité les parlements du monde à veiller à ce que le nouvel ordre mondial tienne compte de la situation et des besoins de tous les peuples et de toutes les cultures.

" Chacun d'entre nous doit contribuer utilement à la formulation de ce nouvel ensemble de bases, de valeurs et de règles ", a déclaré le Président Moubarak devant les représentants de 128 pays. " Aucun groupe, quels que soient ses bonnes intentions, son pouvoir, son stade de développement et son potentiel, ne devrait s'attaquer seul à cette tâche ".

En tant que " conscience des nations ", les parlements sont " l'expression de leurs aspirations, souffrances, espoirs, craintes et frustrations. Vous défendez [les] droits et [les] intérêts [des peuples] à un moment où le changement s'accélère à un rythme inimaginable et sans précédent ".

Un monde équitable et stable suppose, selon le Président Moubarak, un certain nombre de conditions : un équilibre entre les intérêts des pays industrialisés et ceux des pays en développement; la prise en compte des besoins des pays du tiers monde dans la définition des politiques économiques internationales; le respect d'une " vraie mondialisation, dans laquelle l'universalité des valeurs, des principes et des règles passe avant celle des marchés et des systèmes; un programme global qui aide les Etats du tiers monde dans leur développement; une protection de l'environnement dont les coûts ne soient pas supportés par le tiers monde qui n'est pas responsable de la dégradation de l'environnement; et l'abandon total des concepts et des théories qui introduisent des distinctions entre nations et entre cultures, sensibilisent à d'apparentes contradictions entre cultures, religions et croyances et les opposent à tort.

" La démocratie ", a-t-il dit, " est elle aussi un élément essentiel du nouvel ordre mondial. Elle permet aux forces sociales des différents pays du monde d'exprimer leurs opinions, leurs espoirs et leurs ambitions. C'est également le seul moyen de préserver la liberté et l'innovation ".

Evoquant la situation au Moyen-Orient, le Président Moubarak a réclamé " la prise de positions fermes et tranchantes " et des " actes et des initiatives tangibles, et pas seulement des mots et des promesses retentissantes " pour instaurer la paix dans la région.

" Par-dessus tout ", a déclaré le Président, " je crois que les objectifs les plus importants qui devraient faire l'unanimité au plan international sont une paix équitable et générale, un développement équilibré et durable et une vraie démocratie, applicable d'abord chez soi ".

Le Président de l'Assemblée du Peuple d'Egypte et Président du Conseil interparlementaire, M. Ahmed Fathy Sorour, a jugé les deux principaux thèmes de la Conférence - " Assurer une démocratie durable en repensant et renforçant les liens entre le parlement et le peuple " et " Emploi et mondialisation " - particulièrement bien choisis pour le " village planétaire " à l'approche du troisième millénaire.

Selon lui, la promotion de la démocratie a été au coeur du mandat de l'Union depuis sa création il y a un siècle. " L'extension de la vague de démocratisation aux quatre coins du monde est à mettre à l'actif des efforts de l'Union ". Il a signalé que le Conseil interparlementaire allait adopter à sa session du Caire une Déclaration universelle sur la démocratie : ce sera " un nouveau pas en avant sur la voie de la défense des droits essentiels des individus et des peuples ".

Evoquant le thème " Emploi et mondialisation ", M. Sorour a fait observer qu'il représentait l'aspect socio-économique de la démocratie et des droits de l'homme. " C'est par la création d'emplois que la stabilité sociale, l'efficacité économique et l'élimination de la pauvreté prendraient tout leur sens. L'examen de l'impact de la mondialisation sur l'emploi va nous permettre d'aborder dans nos délibérations des thèmes tels que la concurrence internationale, ou la rentabilisation de la production par une rémunération modeste de la main-d'oeuvre, l'abandon de certains secteurs et, parfois, l'entrée dans des secteurs où la main-d'oeuvre est essentiellement enfantine ".

" Nous autres parlementaires, devons nous employer à élaborer des politiques viables et à créer dans le public un mouvement favorable à leur application, sinon la mondialisation va se transformer en un rouleau compresseur qui écrasera les faibles et les démunis au profit des puissants et des nantis ", a déclaré M. Sorour. " Les parlementaires devraient considérer qu'ils ont réussi dans leur tâche lorsqu'ils ont répondu aux aspirations de leurs électeurs, même si elles touchent à la création d'emplois et à la recherche de réponses constructives et positives à la mondialisation ".

En sa qualité de Président du Parlement égyptien, M. Sorour a rappelé que l'Egypte avait participé à 54 Conférences interparlementaires depuis son affiliation à l'Union en 1924. Celle-ci était alors motivée par " les objectifs et les principes sur lesquels repose l'Union et qu'elle s'emploie à atteindre, à savoir instaurer la paix, promouvoir la coopération internationale et consolider les institutions parlementaires ".

A la cérémonie d'ouverture, M. Vladimir Petrovsky, Directeur général de l'Office des Nations Unies à Genève, a donné lecture d'un message du Secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan.

Ce message a souligné l'importance que le Secrétaire général attachait à l'établissement de liens étroits entre l'ONU et l'Union interparlementaire, à la suite en particulier de l'accord conclu en 1996 entre les deux organisations.

" L'accord de coopération que nos deux organisations ont signé l'an dernier était seulement un début ", a dit M. Kofi Annan dans son message. " Il annonce une évolution extrêmement positive et prometteuse : l'apparition de nouveaux acteurs sur la scène internationale et l'influence croissante qu'ils exercent sur la définition de l'ordre du jour international ".

Il s'est réjoui de " travailler conjointement " avec les parlementaires " à la démocratisation, au plein emploi et au renouveau d'un instrument vital de progrès communs au service de l'humanité ".

Sur des questions aussi universelles que la démocratie et l'emploi, les parlementaires ont, selon lui, un rôle précis à jouer : " Vous pouvez veiller à ce que ces questions restent au premier rang des préoccupations nationales. Vous pouvez promulguer des lois et allouer des ressources nationales - financières et en personnel - à l'appui de ces lois. Vous pouvez créer des commissions parlementaires pour vérifier l'efficacité de la loi et recommander, si besoin est, que les efforts soient renouvelés ou intensifiés. Vous pouvez enfin mettre en commun vos expériences et vos connaissances à l'occasion de conférences interparlementaires telles que celle-ci et en participant encore davantage à l'action de l'ONU ".


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