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Communiqué de presseIPU Logo-middle
 No.2, Le Cap, le 13 avril 2008IPU Logo-bottom

LE PRESIDENT THABO MBEKI OUVRE LA 118ème ASSEMBLEE DE L'UIP AU CAP

Le Président de l'Afrique du Sud, M. Thabo Mbeki, a ouvert la 118ème Assemblée de l'Union interparlementaire (UIP) au Cap aujourd'hui après un message vidéo de bienvenue adressé par l'ancien Président Nelson Mandela à quelque 1700 délégués (dont plus de 50 Présidents de parlement) de 135 pays. Dans son message, M. Mandela a dit que l'« on ne pouvait espérer de meilleur thème que celui que vous avez retenu, faire reculer la pauvreté. Nous félicitons l'UIP d'être déterminée à faire luire la flamme de l'espoir pour tous ceux qui souffrent encore de la misère. Battre en brèche la pauvreté n'est pas un geste de charité, mais un acte collectif de justice. Si, tous ensemble, nous unissons nos efforts, nous serons en mesure de changer le cours du destin et de faire naître un monde libéré de la famine et de la maladie ».

Ont pris part à la cérémonie inaugurale la Présidente de l'Assemblée nationale de l'Afrique du Sud, Mme Baleka Mbete, la Vice-Présidente en exercice du Conseil directeur de l'UIP, Mme Katri Komi, la Vice-Secrétaire générale de l'Organisation des Nations Unies, Mme Asha-Rose Migiro, et le Secrétaire général de l'UIP, M. Anders B. Johnsson.

Le Président Thabo Mbeki a déclaré que « la pauvreté est un déni de l'essence même de l'humanité, elle peut acculer nombre de pauvres à un sentiment de désespoir sans issue, voire de colère contre la société et ses hautes institutions, comme les parlements. Tel est particulièrement le cas aujourd'hui alors même que l'humanité a atteint les niveaux les plus élevés de maîtrise économique, scientifique et culturelle, et que la pauvreté continue de cohabiter avec une opulence inouïe. Des milliards de personnes, ici et là dans le monde, vivent dans des conditions de déchéance et de marginalisation extrêmes dans ce que l'on a pu appeler des réserves de pauvreté, tant dans les campagnes que dans les villes ».

Il a ajouté que « parmi les tâches auxquelles les parlementaires ne sauraient se dérober figure l'engagement permanent aux côtés des citoyens afin que ces gens-là soient enfin mieux armés pour générer les conditions qui permettront aux individus d'exprimer pleinement leurs compétences natives, dans le cadre de l'effort qui leur garantira la pleine jouissance de leur liberté ».

De l'avis du Président Mbeki, des parlementaires réunis par l'UIP « doivent désormais relever le défi de se dresser en première ligne dans la lutte qui fera reculer la pauvreté, sans perdre de vue que cette pauvreté représente une grave menace pour la cohésion de la société des hommes ».

Pour Mme Mbete, le thème de l'Assemblée doit conduire à se concentrer sur les personnes vulnérables et marginalisées pour faire face à l'une des exigences sociales les plus pressantes de l'époque actuelle : la pauvreté. « Si l'on considère traditionnellement la pauvreté comme des privations qui nuisent à la qualité de vie, le manque de nourriture, d'eau et de logement revient quant à lui à une négation de toute perspective d'apprentissage et d'exercice des droits de l'homme fondamentaux, et conduit à un sentiment généralisé d'impuissance ». En outre, « il nous faut encore trouver une solution durable à la détérioration rapide de la situation humanitaire dans plusieurs pays. La situation au Moyen-Orient, et en particulier en Palestine, continue de menacer gravement la paix et la stabilité dans le monde. La construction du mur, les violations des droits de l'homme et l'agression permanente doivent cesser immédiatement ».

Mme Mbete a poursuivi : « en tant que parlementaires, nous ne pouvons garder le silence lorsque nous sommes témoins de souffrances et de violations des droits de l'homme. Nous ne pouvons garder le silence sur la situation au Zimbabwe. C'est la raison pour laquelle six Présidents de parlement de la région de l'Afrique australe, appuyés par la Présidente du parlement panafricain, Mme Mongella, ont publié une déclaration à l'attention des Chefs d'Etat du Conseil de l'Afrique australe pour le développement réunis à Lusaka hier, les exhortant à remédier au plus vite à l'enlisement du processus démocratique. Nous attendons impatiemment une solution durable, dans l'intérêt de la paix et de la stabilité au Zimbabwe et dans la région de la SADC ».

Dans ses observations liminaires, la Vice-Présidente en exercice du Comité exécutif de l'UIP, Mme Katri Komi, a expliqué qu'elle s'exprimait au nom du Président de l'UIP, M. Pier Ferdinando Casini, retenu par les scrutins en Italie.

« L'Afrique du Sud est un pays qui en sait long sur l'art du compromis politique. Son passé récent a été turbulent et la nation pacifique et prospère qui nous accueille aujourd'hui a beaucoup à nous apprendre au sujet de l'art difficile de la conciliation et du compromis. Monsieur le Président, je salue tout ce que votre fière nation a accompli ». Elle a ajouté que « l'établissement de la paix et la réconciliation sont des tâches qui entrent parfaitement dans les attributions du parlement, lieu par excellence de l'affrontement politique, puis du consensus indispensable à la prospérité de la société ».

C'est le thème qui retiendra l'attention au cours de la semaine, quand les législateurs tenteront de déterminer la mesure dans laquelle l'établissement de la paix et les initiatives de réconciliation peuvent transformer la société et son cadre institutionnel.

Mme Komi a rappelé que la mission de l'UIP est le dialogue. « Ce dialogue doit toujours être régi par les règles de l'institution parlementaire à laquelle nous appartenons. Réunis ici au Cap, nous avons tous à l'esprit ce qui se passe dans la région de l'Afrique australe, et les médias portent chaque jour à notre attention les terribles difficultés que des pays voisins traversent. Dans ces pays, comme partout ailleurs, le respect de l'institution parlementaire, le processus démocratique et la volonté du peuple doivent l'emporter ».

Pour Mme Komi, « nous vivons une époque troublée et de graves problèmes nous assaillent de tous côtés. La menace de l'extrémisme, qu'il soit de droite ou de gauche, n'est jamais bien loin. En qualité de politiques, nous sommes constamment amenés à chercher le juste équilibre entre les exigences parfois contradictoires de la sécurité collective et des libertés individuelles ». Son ferme espoir est que « le débat sur le rôle des parlements pour trouver un équilibre entre sécurité nationale, sécurité humaine et libertés individuelles générera des conclusions salutaires qui contribueront à défendre les principes démocratiques qui nous unissent. La nécessité d'une sécurité accrue ne devrait pas conduire à des politiques qui ont des relents d'isolationnisme ».

La Vice-Secrétaire générale de l'ONU, Mme Asha-Rose Migiro, s'est exprimée sur « le rôle déterminant des parlements pour faire reculer la pauvreté et rendre compte de l'avancement dans la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), qui ont été fixés en 2000 ». Bien des pays restent dans l'ornière, mais nous pouvons nous réjouir d'un certain nombre de réalisations salvatrices. Par rapport à l'année 2000, ce sont maintenant trois millions d'enfants de plus qui survivent annuellement, deux millions de personnes de plus qui reçoivent un traitement contre le SIDA, et plusieurs millions d'enfants qui vont enfin à l'école ».

Mme Migiro a souligné qu' « il y a aussi eu des progrès spectaculaires dans certains pays et certaines régions pour ce qui est de certains objectifs. Mais des millions de personnes sont prisonnières de la pauvreté extrême, sont vulnérables aux maladies, vouées à endurer les pires effets des changements climatiques, et meurent d'une mort qui aurait pu être évitée. Elles ont, d'urgence, besoin de notre aide ».

Pour Mme Migiro, les parlements ont un rôle déterminant à jouer dans la réalisation des OMD. « Il faut manifester de la volonté politique dans la législation et les affectations budgétaires ». Les OMD sont aussi liés à une autre question qui nous affecte tous : le changement climatique – dont on a pu dire que c'était le défi le plus caractéristique des temps présents. Comme il est noté dans le tout récent Rapport sur le développement humain, 40 pour cent de la population mondiale vivent dans la pauvreté et ne peuvent satisfaire leurs besoins quotidiens de base. De surcroît ces 2,6 milliards de personnes sont exposées, en première ligne, aux impacts les plus dangereux du changement climatique et au retournement des tendances du développement humain.

« Quand le Secrétaire général de l'ONU s'est rendu au Siège de l'UIP à Genève en juillet dernier, il a plaidé tout particulièrement pour que l'UIP continue de galvaniser le soutien politique à la cause de l'atténuation des effets des changements climatiques », a ajouté Mme Migiro, qui a aussi estimé que les parlementaires peuvent faire beaucoup pour stimuler la bonne gouvernance, qui est la condition essentielle pour réaliser les OMD. « L'Union interparlementaire est un partenaire important de l'ONU dans l'effort historique pour réaliser les OMD. Nous pouvons être fiers de notre travail commun dans de nombreux secteurs, comme le réseau de politique en ligne « iKNOW politics», qui relie les femmes candidates et élues dans le monde entier afin de leur apporter les conseils dont elles ont besoin pour être pleinement efficaces dans leurs fonctions ».


Fondée en 1889 et basée à Genève, l'UIP, doyenne des organisations politiques internationales, compte 146 parlements nationaux affiliés et sept assemblées parlementaires régionales comme membres associés. L'organisation mondiale des parlements dispose d'un Bureau à New York en tant qu'Observateur permanent auprès de l'ONU.
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