Des parlementaires du monde entier ont manifesté aujourd'hui leur soutien à la santé maternelle, néonatale et infantile lors d'une réunion commune UNICEF/UIP. Quelque 200 parlementaires réunis au Cap pour la 118ème Assemblée de l'Union interparlementaire (UIP) ont débattu de la situation en matière de santé maternelle et infantile, et de ce qu'ils peuvent faire concrètement pour défendre cette cause et mobiliser davantage de soutien dans leur propre pays.
« Les soins à dispenser aux mères, aux nouveau-nés et aux enfants sont au cœur du progrès de l'humanité et sont déterminants pour le bien-être dans les pays, a observé Mme Gertude Mongella, Présidente du Parlement panafricain, qui a ouvert le débat. Nous sommes 44098 parlementaires dans le monde, ne pouvons-nous pas agir, individuellement et collectivement, pour changer la vie des mères et de leurs enfants ? Nous en avons le pouvoir. Nous avons la parole. En avons-nous le courage ? »
Au cours de ces dernières années, certains progrès ont été accomplis dans le domaine de la santé infantile et maternelle - en particulier en matière de prévention. Mme Mongella a cité l'exemple de son propre pays, la Tanzanie, où les taux de couverture vaccinale ont fait un bond en avant, passant de 40 à 80 pour cent en l'espace de deux ans.
Ce succès démontre la présence des connaissances et des ressources pour lutter contre la mortalité maternelle et infantile, mais les engagements politiques doivent être forts pour que le monde réalise les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) relatifs à la santé maternelle et infantile (OMD 4 et 5). « Nous sommes encore loin de progresser suffisamment sur les objectifs 4 et 5 a observé Mme Mongella, n'est-ce pas là un problème dont les parlements pourraient être tenus pour responsables ? »
La progression en direction des objectifs 4 et 5 et l'état de la santé maternelle et infantile font l'objet du Compte à rebours 2015, rapport commun diffusé devant l'Assemblée de l'UIP aujourd'hui, et axé sur la situation des mères et de leurs enfants dans les 68 pays qui cumulent 97 pour cent de la mortalité maternelle et infantile. Ce rapport cite en particulier la nécessité de renforcer les systèmes nationaux de santé et d'assurer un continuum de soins aux mères, aux nouveau-nés et aux enfants, par des services sanitaires de base d'un bon rapport coût-efficacité à tous les stades critiques de la vie.
« Ce qui est en votre pouvoir en tant que parlementaires, c'est de générer un environnement porteur pour la survie des mères, des nouveau-nés et des enfants », a observé Peter Salama, responsable de la santé à l'UNICEF, en ajoutant que les parlements peuvent jouer un rôle actif en exigeant l'accessibilité des services sanitaires dans leur communauté.
« Les parlementaires doivent retrousser leurs manches pour ce qui est de la réalisation des OMD 4 et 5, a insisté le Secrétaire général de l'UIP, Anders B. Johnsson, lors du lancement du rapport Compte à rebours, en s'adressant en particulier aux représentants des 68 pays prioritaires où une action d'urgence est requise pour sauver les vies de mères et d'enfants. En publiant le rapport Compte à rebours ici dans le cadre de l'Assemblée de l'UIP, a-t-il ajouté, nous lui donnons de la visibilité et pouvons manifester notre ferme engagement à rentrer dans nos pays pour veiller à ce que tout ce qui doit être fait le soit, et bien. »
Le thème de l'Assemblée de l'UIP cette année est Faire reculer la pauvreté, vaste problématique qui dépasse largement la lutte au quotidien des victimes de la pauvreté pour survivre. « La pauvreté commence chez les jeunes filles et les femmes, affirme Philip O'Brien, Chef de la délégation de l'UNICEF, qui souligne combien il importe d'améliorer la situation des femmes et des filles en défendant leurs droits, leur éducation et leur santé. »
Plus tôt dans la semaine, les parlementaires ont pu constater quels étaient les défis que devaient relever les femmes à l'occasion d'une visite à un projet appuyé par l'UNICEF qui s'efforce d'aider les jeunes mères VIH-positives. Mothers to Mothers est un projet communautaire qui vise à prévenir la transmission du virus de la mère à l'enfant, à protéger la santé des mères VIH-positives et de leurs enfants, et à les aider à supporter la stigmatisation et la peur qui vont avec le VIH et le SIDA.
Des groupes de parlementaires ont aussi rendu visite à deux autres projets, une école secondaire implantée dans un quartier où la criminalité est rampante et qui s'efforce de créer un climat d'apprentissage porteur pour les élèves, et un autre projet communautaire d'aide aux enfants orphelins du VIH et du SIDA.
Ces travaux de terrain ont été organisés par l'UIP et l'UNICEF, dont le partenariat établi de longue date permet de combiner les atouts de chacune de ces organisations mondiales.
« Voici 18 ans, le partenariat entre l'UIP et l'UNICEF a concrètement contribué à faire de la Convention relative aux droits de l'enfant l'instrument international le plus rapidement ratifié de l'histoire, précise Philip O'Brien. Depuis, la pression parlementaire a fortement contribué à faire adopter au plan national les normes internationales. »
La santé maternelle et infantile, et son lien avec la lutte contre la pauvreté, a bénéficié d'une attention bienvenue toute cette semaine dans les travaux de l'UIP, ouverts par Thabo Mbeki, Président de l'Afrique du Sud, qui a accueilli les 1200 participants venus de 140 pays. « Investir dans la santé des femmes et des enfants n'est pas seulement un investissement dans les droits humains, mais aussi une sage décision économique », a conclu Mme Mongella.