Communiqué de presse de l'Union interparlementaire
Marseille, le 31 mars 2000
N° 3

La troisième Conférence Interparlementaire sur la Sécurité et la Coopération en Méditerranée (CSCM) s'est ouverte ce vendredi 31 mars à l'Hôtel de Région de Provence-Alpes-Côte d'Azur à Marseille, en présence de MM. Michel Vauzelle, Président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur et Président de la Conférence, Christian Poncelet, Président du Sénat français et Anders B. Johnsson, Secrétaire général de l'Union Interparlementaire (UIP).

Organisée par l'UIP et le Parlement français, cette conférence rassemble les délégations de vingt pays riverains ou proches de la Méditerranée qui s'efforceront de dégager les moyens de contribuer à la relance du dialogue entre les rives de la Méditerranée.

Une ambition partagée par toutes les autorités, françaises et internationales à l'origine de cette Conférence. Ainsi, M. Michel Vauzelle, dans son allocution introductive, a, notamment, délivré des messages de MM. Jacques Chirac et Lionel Jospin. "Le partenariat euro-méditerranéen constitue, en lui-même, une novation par l'ambition qu'il exprime. Il s'agit, en effet, de relever dans un même élan, par une concertation renforcée et par la multiplication des échanges entre les 27 pays partenaires, les défis du développement, du rapprochement entre les peuples, comme de la paix et de la sécurité dans l'ensemble de la région. Ce processus est appelé à s'inscrire dans la durée et à progresser par étapes. Ceci suppose, aussi, que chacun d'entre-nous fasse sa part d'efforts pour éliminer les facteurs de tension qui subsistent. La France entend y contribuer dans toute la mesure de ses moyens" précise notamment le Président de la République française.

Le Premier ministre français, quant à lui, s'est dit " personnellement convaincu de la nécessité d'une plus grande coopération et d'une coordination accrue entre les peuples et les Etats de la Méditerranée pour la définition d'une politique de sécurité régionale pour le bénéfice de tous (…) Je suis sûr que l'impulsion politique que la Conférence interparlementaire de Marseille ne manquera pas de donner en ce sens sera réelle et bienvenue."

Pour M. Michel Vauzelle, "nous devons construire un espace de solidarité. Je pense bien entendu d'abord à notre action de parlementaires mais aussi aux relations inter-régionales. La coopération décentralisée doit mettre en action, non seulement nos régions méditerranéennes mais aussi la société civile, en privilégiant la relation humaine et la multiplication des échanges de peuple à peuple (…) C'est pour cela que doit être renforcé le travail interparlementaire que nous avons engagé et qui est indispensable. En tant que parlementaires, nous devons être une force de proposition (…) Laisser se creuser un fossé entre le nord et le sud aurait des conséquences très négatives pour notre sécurité. La Méditerranée n'est pas une frontière. Elle est un lien quand elle est solidaire."

"En prenant l'initiative de tenir la première CSCM, à Malaga, en juin 1992, l'UIP a fait œuvre de pionnier", a souligné M. Anders B. Johnsson. "Elle a été la première à établir une nouvelle forme de coopération en Méditerranée, adaptée aux caractéristiques propres à la région, et à laquelle tous les partenaires méditerranéens, sans exception, pouvaient prendre part sur un pied d'égalité (…) Au terme des dix années du processus de sécurité en coopération en Méditerranée, l'UIP peut être fière d'avoir donné une impulsion majeure à cette idée qui donne désormais lieu à un début de mise en place de mécanismes et structures de coopération (…) L'heure est maintenant venue de dresser le bilan et de formuler des recommandations sur les mesures à prendre, par les gouvernements, par les parlements et par l'UIP elle-même."

M. Christian Poncelet, enfin, a souligné l'importance des thèmes soumis à la réflexion des parlementaires méditerranéens :"Les jeunes sont l'avenir. Tous les pays doivent faire des efforts pour assurer leur formation, éviter les préjugés racistes et favoriser les échanges entre eux (…) S'agissant de la coopération décentralisée, il y a lieu de souligner son rôle fondamental pour assurer une paix durable en Méditerranée (…) Enfin, j'évoquerai la circulation des hommes, des idées et des marchandises (…) L'immigration clandestine (…) doit être combattue non seulement dans les pays d'accueil mais aussi au sein des pays de départ. C'est en favorisant le développement et la liberté d'aller et venir que nous y parviendrons(…) Nous devons également (…) favoriser la circulation des idées (…) Le Sud a beaucoup à nous apprendre en termes de solidarité familiale, de spiritualité. De notre côté, nous pouvons diffuser les connaissances techniques ou les valeurs consensuelles concernant l'état de droit ou la démocratie représentative (…) S'agissant des biens et des services, il est prévu de créer, à l'horizon de 2010, une zone de libre-échange entre l'Europe et les autres pays méditerranéens. C'est un véritable défi pour les pays du sud. L'Europe doit les aider à passer ce cap."

Après la visite, vendredi après-midi, de M. Hubert Védrine, ministre français des Affaires étrangères, les parlementaires présents à la 3ème CSCM poursuivront leurs travaux jusqu'à lundi 3 avril, pour élaborer le texte d'une déclaration qui pourrait inspirer la Conférence des Chefs d'Etats et de gouvernements dans le cadre du processus de Barcelone.

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