CAMPAGNE PARLEMENTAIRE CONTRE LES MUTILATIONS SEXUELLES FEMININES
L’excision et autres mutilations sexuelles affectent quelque 130 millions de fillettes et de femmes dans le monde, principalement en Afrique et dans certains pays arabes, mais elles sont aussi devenues un problème pour les pays dans lesquels émigrent les nationaux des Etats où ces pratiques traditionnelles restent en vigueur : pays européens, Australie, Canada, Etats-Unis d’Amérique et Nouvelle Zélande. Pour marquer son engagement à lutter contre ces pratiques néfastes, dont aucune justification culturelle ou religieuse ne paraît résister à l’analyse, l’Union interparlementaire publie une page spéciale sur son site Internet à ce sujet.
"Ces mutilations violent l’intégrité physique et psychique des femmes" s’émeut la Présidente du Conseil de l’Union interparlementaire, le Dr. Najma Heptulla (Inde), or "on peut être un bon Africain et fidèle à la tradition, sans exciser ses filles", affirme le Président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, M. Melégué Traoré, qui est également un chef coutumier respecté.
La parlementaire britannique Marion Roe, qui a introduit une loi à la Chambre des Communes du Parlement britannique à ce sujet, explique que "certaines fillettes ont été envoyées en Afrique «pour les vacances » et c’est là qu’elles ont subi les mutilations. Elles sont ensuite revenues en Grande-Bretagne. Nous avons alerté les médecins, les infirmières et les travailleurs sociaux pour voir s’il existait des symptômes indiquant que des fillettes pourraient avoir subi cette pratique, mais aussi à titre préventif ou pour sévir à l’encontre des responsables de ces actes".
Sur son site Internet, l’Union interparlementaire présente, pays par pays, les dispositions légales adoptées pour décourager et pénaliser les auteurs de ces pratiques, ainsi qu’un certain nombre d’autres données destinées à aider les parlementaires - hommes et femmes - à sensibiliser les populations et à mobiliser les responsables politiques, le personnel de la santé et les chefs religieux et coutumiers, pour mettre fin à ces pratiques néfastes.
Le 19 mars, dans le cadre de la 107ème Conférence et autres réunions statutaires de l’UIP, à Marrakech, un groupe de concertation réunissant des élus et élues des pays concernés réfléchira, au sein du groupe africain, aux moyens de renforcer l’action parlementaire dans ce domaine et de mieux coordonner les mesures légales et autres à prendre pour prévenir ce type de violence contre les femmes.
L’Union interparlementaire entend ainsi participer à l’action conduite par ailleurs par l’OMS et par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les droits de l’homme ainsi que par un grand nombre d’organisations non gouvernementales. Elle soutient l’action des Etats qui cherchent à résoudre cette délicate question. Les débats sur la question menés en son sein ont montré qu'il ne suffit pas d'abolir ces pratiques ancestrales dans la loi et de sanctionner ceux qui les pratiquent ou les sollicitent, mais qu'il convient de soutenir et d'accompagner la loi par une série de mesures incluant en priorité la sensibilisation et l'éducation ainsi que le vote de budgets adéquats et la reconversion des exciseuses.
C'est la totalité de la société - et singulièrement les chefs d'opinion que sont les parlementaires, les chefs coutumiers et les responsables religieux ainsi que les médecins et le personnel de santé - qui doit se mobiliser pour protéger les filles de telles pratiques, qui attentent à la dignité de la femme, portent durablement atteinte à son intégrité physique et morale et perturbent les relations entre hommes et femmes.
Fondée en 1889 et basée à Genève, l'UIP compte 142 parlements nationaux affiliés et cinq organisations parlementaires régionales associées. Elle dispose également d'un Bureau de liaison avec l'ONU à New York.
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