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No.241, Genève, 26 septembre 2006 IPU Logo-bottom

POUR L'ANCIENNE JUGE EVA JOLY "LA CORRUPTION EST UN PROBLEME UNIVERSEL"

"La corruption est un problème universel", a déclaré l'ancienne juge française, Mme Eva Joly, actuelle Conseillère spéciale de l'Agence de coopération et de développement de la Norvège, lors d'un séminaire intitulé Le droit et la justice au crible des parlements, organisé conjointement par l'Union interparlementaire, la Commission internationale de juristes (CIJ) et l'Association pour la prévention de la torture (APT).

Mme Joly a notamment affirmé que "Beaucoup de citoyens de l'Europe de l'Ouest pensent que la corruption a lieu au Kenya, ou dans les Etats d'Afrique australe, et que cela ne concerne ni la Suisse, ni la Norvège, ni l'Allemagne, ni la France. La réalité pour moi est tout autre. Nos entreprises occidentales cotées en bourse sont parfois, et même souvent, corruptrices. Des contrats sont obtenus au moyen de la corruption au niveau local. Cette situation entraîne beaucoup de pertes pour les pays en développement parce que les conditions économiques ne sont pas optimales. Par contre, cela profite souvent à l'entreprise occidentale".

Le message d'Eva Joly aux élus venus de plus de 40 pays ? Il est important de construire un pouvoir judiciaire solide, indépendant, avec des juges compétents et non corrompus. "Il n'y a que les parlementaires qui puissent le faire et qui puissent solliciter le soutien des donateurs lorsqu'il s'agit de l'aide bilatérale. Les législateurs peuvent solliciter l'aide des banques de développement pour construire eux-même cette institution importante qu'est le pouvoir judiciaire, et qui est absolument cruciale pour le développement".

Les juges ont-ils les moyens de combattre la corruption ? "Dans l'état actuel de la justice dans le monde, je dirais non. Mais en même temps, je pense que sans la construction d'un pouvoir judiciaire fort, la probabilité d'endiguer la corruption est moindre. C'est un pas indispensable, mais insuffisant. Il faut construire des institutions dans les pays en voie de développement, dont la justice. La justice a une place particulière parce que les autres institutions en dépendent. Si vous n'avez pas une justice en état de marche, ni les contrats commerciaux ni les contrats de travail ne vont fonctionner, pas plus que le respect des droits de l'homme qui est vital", a souligné Mme Joly.

La solution pour l'ancienne juge se décline en trois mots : formation, sensibilisation et sanction. "Mais pour ça, il faut une volonté politique". L'espoir est-il encore permis ? "L'espoir se trouve dans certains pays en développement, où des personnes dotées de qualités remarquables construisent des institutions. Il y a des petits succès et l'action de la Norvège, au niveau bilatéral, consiste justement à identifier les personnes qui portent l'espoir dans leur pays et de les aider à supporter la pression dans laquelle ils vivent".


Fondée en 1889 et basée à Genève, l'UIP, doyenne des organisations politiques internationales, compte 146 parlements nationaux affiliés et sept assemblées parlementaires régionales comme membres associés. L'organisation mondiale des parlements dispose d'un Bureau à New York en tant qu'Observateur permanent auprès de l'ONU.
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