Que faire pour mettre fin aux mutilations génitales féminines (MGF), pratique dont sont victimes chaque année deux millions de filles au nom de la tradition ? Pour tenter de répondre à cette question, l'Union interparlementaire (UIP), le Département des institutions de l'Etat de Genève (DI), l'Organisation internationale pour les Migrations (OIM) et le Comité inter-africain (CIAF) organiseront une table-ronde à l'occasion du 6 février, Journée internationale de Tolérance zéro pour les mutilations génitales féminines.
Entre 100 et 140 millions de femmes auraient subi des mutilations génitales dans 28 pays africains et parmi les immigrantes africaines résidant en Australie, Europe, Nouvelle-Zélande, ainsi qu'au Canada et aux Etats-Unis. Cette pratique ancestrale, qui contrairement à une croyance répandue n'est encouragée par aucune religion, expose ces jeunes filles et femmes à des risques irréversibles pour leur santé notamment reproductive et met en danger leur vie et celle de leurs enfants à naître.
La table-ronde du mercredi 6 février 2008, qui se tiendra de 9h30 à 12h30 à La Maison des Parlements, Siège de l'UIP à Genève, sera animée par le journaliste Mohamed Abdel Azim (Euronews) et traitera des problèmes liés aux MGF sous différents aspects. Les initiatives prises au niveau local seront présentées par Mme Fabienne Bugnon (Service pour la promotion de l'égalité entre homme et femme de l'Etat de Genève). L'engagement des parlements pour mettre fin aux mutilations génitales féminines sera décrit par Mme Kareen Jabre (UIP).
Mme Madeleine Rees (du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme) développera la question des mutilations génitales féminines en tant que violation des droits de la personne, alors que les problèmes liés à la santé seront analysés par Mme Heli Bathija, de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
M. Abdoulaye Sow, professeur à la Faculté des Lettres de l'Université de Nouakchott (Mauritanie) et responsable de l'Equipe de recherche sur les mutilations génitales féminines, se penchera sur les justifications socioculturelles dont se prévalent les populations qui pratiquent ces mutilations.
Les initiatives pouvant être prises par les organisations internationales et la société civile seront mises en exergue par Mmes Ndioro Ndiaye (OIM) et Berhane Ras-Work (Comité inter-africain). Mme Alexandra Rosetti (UNICEF Suisse) s'exprimera sur les répercutions que peuvent avoir les mutilations génitales féminines sur la mère et l'enfant pendant et après la naissance.
Les conclusions du débat seront présentées par M. Laurent Moutinot, Président du Conseil d'Etat de la République et Canton de Genève et M. Anders B. Johnsson, Secrétaire général de l'UIP. Une conférence de presse suivra immédiatement après.