Le Comité exécutif de l’Union interparlementaire (UIP) s’est réuni aujourd’hui à Genève. Il a adopté la déclaration suivante :
Le Comité exécutif de l'UIP s'est réuni à Genève aujourd'hui pour examiner plusieurs questions urgentes. Il a eu un débat approfondi sur la situation au Zimbabwe à la lumière de la déclaration rendue publique à la récente Assemblée de l'UIP, au Cap.
A cette occasion, la communauté parlementaire mondiale avait engagé les autorités du Zimbabwe à publier immédiatement les résultats des élections, à lever immédiatement toutes les restrictions à la liberté de réunion et d'expression au Zimbabwe, et à faire preuve de modération dans le maintien de la paix. Elle avait en outre demandé instamment que le Parlement nouvellement élu siège le plus tôt possible afin que les Zimbabwéens ne soient pas empêchés de faire entendre leur voix dans la gouvernance de leur pays.
Le Comité exécutif est consterné que rien n'ait été fait dans ce sens. Au contraire, le Parlement nouvellement élu ne s'est toujours pas réuni, il n’y a pas de liberté d'expression et de réunion et la montée de la violence assombrit la campagne électorale en cours.
Le Comité exécutif de l'UIP condamne la violence généralisée, qui se caractérise notamment par le meurtre de membres de l’opposition, ainsi que par des agressions visant des parlementaires de l’opposition nouvellement élus, et par leur arrestation et leur mise en détention. Il déplore les mesures d'intimidation du public en général qui semblent ne viser que l’opposition.
Le Comité est vivement préoccupé par les déclarations publiques répétées de l'actuel Président du Zimbabwe et d'autres dirigeants affirmant qu'ils ne renonceront pas au pouvoir, quel que soit le résultat des élections.
Le Comité exécutif rappelle aux autorités du Zimbabwe que des élections libres et régulières ne peuvent se tenir au Zimbabwe - ou dans tout autre pays - que si tous les candidats s'engagent à respecter la loi, s'abstiennent de tout acte d'intimidation ou de violence et acceptent le résultat des élections. Le Comité rappelle que nul n'est au-dessus des lois et qu’au contraire tous sont égaux devant la loi.
Le Comité exécutif est profondément préoccupé par la dégradation de la situation humanitaire dans le pays. Il rappelle aux autorités du Zimbabwe - Etat membre de l'ONU - qu'elles sont tenues de garantir à toutes les populations qui en ont besoin un accès sans restriction à l'assistance humanitaire dans le respect des principes de neutralité, d'indépendance, d'impartialité et d'humanité. En aucun cas, l'assistance humanitaire ne doit être utilisée à des fins politiques pour influer sur le cours des élections.
Le Comité exécutif considère que, dans les circonstances actuelles, il n'est pas possible de tenir des élections libres et régulières au Zimbabwe et que toute affirmation contraire ne sert pas l'intérêt du peuple zimbabwéen ou de la communauté internationale. Le Comité exhorte donc les autorités du Zimbabwe à travailler avec les pays d'Afrique et la communauté internationale au rétablissement de l’état de droit afin que des élections libres et régulières puissent se tenir dans le pays.