Chaque minute, quelque part dans le monde, une femme meurt des suites de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement, ce qui représente plus d’un demi-million de décès par an. Pour inciter les parlements à se saisir de cette question, l’Union interparlementaire (UIP), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Parlement des Pays-Bas (Staten-Generaal) organisent conjointement, dès aujourd’hui, une conférence de trois jours sur le thème Santé maternelle et infantile et survie de la mère et de l’enfant à La Haye (Pays-Bas), en présence de SAR la princesse Máxima des Pays-Bas.
Quatre-vingt dix-neuf pour cent des décès de mères dans le monde, estimés à 536 000, ont eu lieu dans les pays en développement, dont plus de la moitié en Afrique sub-saharienne, et en Asie du sud. Il existe de grandes disparités entre les régions, les pays et au sein même des pays. Les femmes pauvres et celles qui vivent en milieu rural sont les plus affectées. Certains pays d’Afrique sub-saharienne ont un taux de mortalité maternelle qui s’élève à plus de 1 000 décès pour 100 000 naissances alors qu’en Suède, par exemple, seulement trois mères décèdent pour 100 000 naissances.
La plupart de ces décès pourraient être évités et des progrès sont possibles. Ce qui manque c’est la volonté politique et les investissements financiers pour avoir accès aux services nécessaires, notamment dans les groupes les plus vulnérables. “Les parlements ont la responsabilité majeure de faire en sorte que cette situation soit inversée. Ils doivent surveiller l’action des gouvernements et les rendre responsables de la mise en œuvre de politiques adéquates et de l’adoption de budgets pour la santé maternelle et celle des enfants, et être les défenseurs, au niveau national et international, de l’accomplissement des Objectifs du Millénaire pour le développement. Et légiférer pour assurer un accès universel aux soins essentiels», a déclaré le Secrétaire général de l’UIP, Anders B. Johnsson, à La Haye.
Le nombre des pays appliquant des politiques et stratégies adéquates en matière de santé augmente et les partenaires du développement sont davantage enclins à soutenir et à renforcer les plans nationaux dans les secteurs de la santé. L’objectif étant d’assurer des soins pour la mère et l’enfant, de la grossesse à l’accouchement. Des pays en développement comme l’Afrique du Sud, le Botswana, la Chine, le Costa Rica, Cuba, la Malaisie et Sri Lanka ont démontré qu’il est possible de dispenser des soins de qualité pendant la grossesse, au moment de l’accouchement et lors des période post-partum et post-natale pour chaque femme enceinte et son enfant, et de réduire ainsi sensiblement la mortalité maternelle et infantile. "Réduire la mortalité maternelle est possible, mais nous devons fixer des priorités claires et débloquer plus de fonds”, a déclaré Chantal Gilliard, une élue des Pays-Bas à l’origine de cette initiative. “Les parlements doivent comparer leurs stratégies et travailler ensemble globalement pour être efficaces”.
La conférence de La Haye fait suite à la première réunion de femmes parlementaires de pays développés et en développement, tenue à Londres (Royaume-Uni) en mars 2007, pour promouvoir des investissements et des actions dans le but de réduire la mortalité maternelle et assurer la santé de la mère et de l’enfant.