En ce 15 septembre, les parlements célèbrent dans le monde entier la Journée internationale de la démocratie.
En septembre 1997, l'Union interparlementaire (UIP) a adopté une Déclaration universelle sur la démocratie. C’est ce qui a incité l'Organisation des Nations Unies à fixer au 15 septembre la Journée internationale de la démocratie. Cette Journée internationale a vocation à célébrer la démocratie et à nous rappeler la nécessité de défendre la démocratie aujourd'hui plus que jamais.
Interrogé sur ses sentiments à la veille de cette troisième édition de la Journée internationale, le Président de l'UIP, Theo-Ben Gurirab, a manifesté un optimisme prudent.« ll faut certainement se réjouir qu’un si grand nombre de pays soient régis par des principes et pratiques démocratiques »a-t-il dit. « Et les pays qui, aujourd’hui, ne sont pas dotés d’un parlement en exercice se comptent sur les doigts d'une main »[1].
M. Gurirab, qui préside aussi le Parlement namibien, a admis que démocratie et politique suscitaient beaucoup de désillusions. Mais il a aussi mis en garde contre des attentes démesurées. « La politique est un sport de combat » a-t-il dit. « C'est une joute où les erreurs sont rarement pardonnées. Pour être utile en politique, il faut posséder l’art du compromis. Les responsables politiques déçoivent systématiquement parce qu'ils décrochent toujours moins que ce qu'ils promettent. La politique n'est pas la panacée aux problèmes d’une nation mais un ingrédient nécessaire au débat public et à la transparence ».
la “responsabilité politique” est le thème retenu par l'UIP pour la Journée internationale de la démocratie. Il s'agit de renforcer les liens entre parlements et citoyens. Les responsables politiques, dans les pays riches comme dans les pays pauvres, doivent prêter davantage attention à ce que leur disent les électeurs. « Mais cela vaut dans les deux sens » a dit M. Gurirab. « Pour que la vie politique fonctionne bien, il faut que les citoyens s’y intéressent, en particulier les jeunes, des deux sexes. Ils doivent se retrousser les manches dans ce qui est la salle des machines de la démocratie et - pourquoi pas - briguer un siège au Parlement ».
Le rôle des citoyens dans une démocratie ne se borne pas à se porter candidat aux élections législatives ou à élire les parlementaires. Il faut que les citoyens soient en permanence associés à la vie du Parlement si l’on veut que celui-ci reste en phase avec les citoyens et leurs attentes. Dans son message pour l’édition 2010 de la Journée internationale de la démocratie, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a déclaré : contrôle parlementaire fort, société civile dynamique, libre circulation des informations et des idées, participation populaire : toutes ces caractéristiques de la démocratie sont aussi des ingrédients essentiels pour la croissance économique et la justice sociale.
« Les citoyens ont besoin d’un lieu où ceux qui sont élus pour les représenter peuvent se frotter les uns aux autres pour forger un avenir réaliste dans l'intérêt public. Ce lieu est le Parlement » a déclaré M. Gurirab. « Mais pour que cet idéal s’accomplisse, nous devons nous investir durablement et vigoureusement dans cette institution suprême de la démocratie qu’est le Parlement. Et nous appuyer sur des responsables prêts à travailler dur et à trouver des compromis pour le bien de leur pays ».