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Communiqué de presse de l'Union interparlementaire
Bangkok, le 10 février 2000
N° 90


OUVERTURE DES TRAVAUX DE LA REUNION PARLEMENTAIRE A BANGKOK PAR LE PRESIDENT DU CONSEIL PRIVE DE LA THAILANDE

Le Président du Conseil privé de la Thaïlande, le général Prem Tinsulanonda, a ouvert les travaux de la Réunion parlementaire organisée par l'Union interparlementaire et l'Assemblée nationale thaïlandaise en coopération avec le Secrétariat de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) à l'occasion de la Xème CNUCED. La cérémonie inaugurale s'est déroulée dans les locaux de la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l'Asie et le Pacifique (ESCAP/UNCC) à Bangkok en présence de la Présidente du Conseil de l'Union interparlementaire, Mme Najma Heptulla (Inde), du Secrétaire général de la CNUCED, M. Rubens Ricupero, du Premier Ministre de la Thaïlande, M. Chuan Leekpai, et du Président du Sénat thaïlandais, M. Meechai Ruchupan.

Dans son allocution, le Président du Conseil privé, le général Prem Tinsulanonda a déclaré notamment ceci : "Dans cette nouvelle ère d'intégration mondiale et de participation populaire aux affaires mondiales et à la gestion nationale, les parlements entendent intervenir directement dans les grands choix car la mondialisation et la libéralisation des échanges ont un impact direct sur les populations dans toutes les couches sociales, toutes les régions du globe et tous les pays. Je me réjouis par conséquent de l'esprit novateur des parlements et des parlementaires du monde et de leur détermination à jouer un rôle crucial dans ce processus d'évaluation de la CNUCED, par le biais d'une plate-forme parlementaire de développement, et à faire entendre les préoccupations des peuples sur les questions de commerce et de développement".

La Présidente du Conseil de l'Union interparlementaire (organe directeur de l'institution), Mme Najma Heptulla, a observé que "la mondialisation et les mutations, est le cadre dans lequel devront s'inscrire nos débats. Outre ce thème fondamental, il nous faudra examiner les questions que soulève l'instauration d'un nouveau système commercial mondial et nous pencher sur la nouvelle architecture financière à l'avènement de laquelle nous aspirons. Enfin, nous devrons réfléchir au rôle que peuvent jouer les parlements et l'Union interparlementaire pour encourager la mise en place d'une structure économique et sociale qui soit bénéfique pour tous". Mme Heptulla a ajouté que l'éthique d'une nouvelle mondialisation doit reposer sur l'exigence d'équité, le refus de l'exclusion, la sécurité humaine et le développement durable "Nous sommes progressivement arrivés à la conclusion que la mondialisation peut être une stratégie concrète au service du développement économique mais qu'elle ne doit pas être une idéologie de gouvernance. L'accent doit être mis sur un développement généralisé propre à éliminer la pauvreté. Le nouveau système d'échanges devra assurer une liberté et une flexibilité suffisantes aux pays en développement pour qu'ils mettent en œuvre leurs stratégies de développement. N'oublions pas les avertissements de Seattle et Davos".

En conclusion, la Présidente du Conseil a souligné que ces dernières années, la plupart des parlements avaient débattu de la position de leur pays sur les règles du commerce mondial. Des préoccupations légitimes avaient été exprimées qui devaient être reflétées dans un nouvel ordre commercial mondial. Le processus de mondialisation devait être l'objet d'une attention constante. Il fallait qu'il soit mis au service du bien commun. "Je suis convaincue que l'Union interparlementaire en tant qu'organisation mondiale des parlements peut jouer un rôle particulièrement efficace en la matière. Nous sommes les représentants du peuple et de nos 140 pays membres. A ce titre, nous pouvons être un lien utile entre nos pays et les institutions financières et économiques mondiales".

Le Secrétaire général de la CNUCED, M. Rubens Ricupero, a indiqué que cette réunion à l'occasion de la Xème CNUCED était "tant pour l'Union que pour la CNUCED, une occasion idéale d'amener les parlementaires du monde à s'intéresser de plus près aux questions économiques et de développement à l'échelle mondiale. Vous êtes au nombre des partenaires dont nous avons impérativement besoin pour traiter des problèmes que pose la mondialisation et votre appui confère sans nul doute une dimension parlementaire à l'action de la CNUCED. Vous jouez un rôle important en aidant les Nations Unies à relever les défis que posent la paix et la sécurité internationales. Vous êtes également très bien placés pour appuyer de manière constructive nos efforts visant à aider les pays en développement à faire face aux problèmes économiques et de développement et à tirer le meilleur parti du commerce international, des investissements et autres sources de développement". S'adressant à l'assemblée de plus de 150 membres de 50 parlements représentés à Bangkok, M. Ricupero a ajouté que la Xème CNUCED, première conférence des Nations Unies du nouveau millénaire, "représente une occasion unique de faire le bilan de ces possibilités de développement et de parvenir à un consensus sur les nouveaux enjeux. Votre précieux concours est requis pour que nos débats à la Xème CNUCED soient effectivement pris en compte par les gouvernements".

Le Premier Ministre de la Thaïlande, M. Chuan Leekpai, a noté que la tenue de la Xème CNUCED à l'aube du nouveau siècle et du nouveau millénaire était à la fois importante et opportune. "J'espère que l'on trouvera des mesures concrètes pour mieux préparer tous les pays aux défis de la mondialisation qui a déjà eu un impact, inégal certes, sur les pays développés et les pays en développement, manne pour certains et difficultés pour d'autres. Pour que cet objectif soit atteint, il faut bien maîtriser les bienfaits de la mondialisation et en atténuer les dangers".

Pour sa part, le Président du Sénat thaïlandais, M. Meechai Ruchupan, a observé que les processus de mondialisation et de libéralisation en cours avaient été fortement ressentis dans le monde sur tous les plans : politique, économique, social, culturel et environnemental. "Tout en offrant des possibilités sans précédent de développement des échanges et investissements internationaux, qui sont d'importants facteurs de croissance et de développement économiques, la mondialisation et la libéralisation peuvent compromettre dans une large mesure le processus de développement si elles ne sont pas maîtrisées. On notera l'existence d'autres problèmes connexes, notamment la corruption et la délinquance économique. La corruption dans l'administration publique et les milieux d'affaires est aujourd'hui une grave menace pour l'ordre politique et social".

Le Vice-Premier Ministre et Ministre du Commerce, M. Supachai Panitchpakdi, a souligné qu'il incombait à la communauté internationale de faire preuve de fermeté dans les orientations à prendre pour maximiser les chances et bienfaits de la mondialisation et trouver des solutions aux problèmes mondiaux qui risquent d'accroître les risques de marginalisation. "On a de plus en plus le sentiment que le processus de mondialisation se heurte à une vive résistance, au vu de ce qui s'est passé dans les rues de Seattle et, tout dernièrement, dans une moindre mesure, lors du Forum économique mondial de Davos". S'adressant aux parlementaires, il a ajouté ceci : "Vos travaux de ces deux jours offrent à la Xème CNUCED une occasion unique et concrète d'exprimer vos vues et recommandations. Par ailleurs, le processus intergouvernemental de la Xème CNUCED se tourne vers vous parce que vous pouvez aussi susciter l'adhésion publique à l'action de la CNUCED et être un relais et un recours concret pour les faibles et vulnérables de la société".

M. Supachai Panitchpakdi a fait valoir que les parlementaires sont non seulement les "yeux et oreilles" mais également "la voix" du peuple. Il a mis ensuite en exergue les problèmes urgents des pays en développement qui méritent attention, tels que "la nécessité de créer un environnement extérieur propice au renforcement des politiques nationales saines, la nécessité de relancer la mobilisation de ressources extérieures pour le développement, qui implique le renforcement de l'aide publique au développement (APD) et des solutions durables aux problèmes de la dette… L'accès aux marchés et la fourniture de l'aide au développement ne doivent pas être soumis à des conditions sans rapport avec l'un ou l'autre. Les nouvelles normes telles que celles touchant au travail et à l'environnement ne doivent pas être utilisées non plus comme une nouvelle forme de protectionnisme. Il nous faut envisager des moyens d'assurer une intégration soigneusement échelonnée des pays en développement dans l'économie mondiale afin de renforcer le crédit du système commercial multilatéral".

Fondée en 1889, l'Union interparlementaire, dont le siège est à Genève, compte actuellement 139 parlements membres et cinq organisations parlementaires régionales comme membres associés.


Contact à Bangkok : Mme Luisa Ballin, Chargée de l'information de l'Union (UNCC/ESCAP), Tél.: 288.2405, fax : 288.1038; et M. Jakrapob Penkair, Tél. : 934.8512-5.

L'UIP dispose d'un Bureau de liaison avec l'ONU à New York, tél. : (1.212) 557.58.80, fax (1.212) 557.39.54, e-mail: ny-office@ipu.org

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