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Communiqué de presse de l'Union interparlementaire
Djakarta, le 15 octobre 2000
N° 2


L'HOMME DE QUALITE NE DOIT POINT CRAINDRE LA FEMME EN QUETE D'EGALITE
LES FEMMES PARLEMENTAIRES SE REUNISSENT A DJAKARTA A L'OCCASION DE LA 104ème CONFERENCE INTERPARLEMENTAIRE

Quelque 140 femmes parlementaires venues de 110 pays ont pris part à la Quatrième Réunion des Femmes parlementaires à Djakarta (Indonésie) dans le cadre de la 104ème Conférence interparlementaire qui se tient jusqu'au 20 octobre au Centre de Conférences de Djakarta. Les femmes comptent pour 24 pour cent dans l'effectif total des parlementaires qui devraient participer à la Conférence, pourcentage le plus élevé jamais atteint dans une conférence statutaire de l'Union interparlementaire.

La Réunion des femmes parlementaires, qui s'intègre dans la structure officielle de la Conférence, a porté sur trois thème principaux : financement du développement et nouveau modèle de développement économique et social propre à éliminer la pauvreté; suivi de la session extraordinaire "Beijing +5" de l'Assemblée générale des Nations Unies et à la consultation tripartite UIP-CEDAW sur "La démocratie par le partenariat entre hommes et femmes"; et enfin Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.

Mme Viola Furubjelke, Présidente du Comité de coordination des femmes parlementaires, a ouvert la séance en soulignant que "grâce à une participation accrue des femmes à la vie politique et à la présence de femmes parlementaires dans les délégations participant aux conférences interparlementaires, il sera possible d'exercer une influence plus forte sur les résolutions qui seront adoptées. Cela est important, mais ne suffit point".

Mme Furubjelke, qui préside aussi le Commission des affaires étrangères du Parlement suédois, estime que "les femmes parlementaires dont les droits de la personne font l'objet de violations doivent recevoir un appui spécial de la Réunion des femmes". Elle a rappelé que "voici cette année dix ans que le Parlement démocratiquement élu de Birmanie n'a pu librement pourvoir ses sièges en raison des obstacles dressés par le régime militaire. On ne peut se dispenser d'évoquer la situation de la femme qui lutte pour la démocratie dans son pays depuis que se sont installées ces conditions extrêmement dures : Mme Aung San Suu Kyi. Je souhaite que vous vous joigniez à moi pour lui adresser un message de solidarité appelant à ce qu'elle puisse jouir pleinement de sa liberté". Ce message de solidarité a été acclamé.

La Présidente de la Réunion des femmes parlementaires, Mme Iris Indira Murti, membre du Parlement indonésien, a informé les participants que "les préparatifs en vue de promouvoir le partenariat entre hommes et femmes en Indonésie se sont mués en une politique nationale, qui est activement poursuivie et renforcée entre le parlement et le gouvernement, à l'échelon central comme à celui des régions, ainsi qu'avec les organisations non gouvernementales et l'ensemble de la société civile". Mme Murti a estimé que la consultation tripartite UIP-CEDAW qui s'est tenue à New York représente "un aspect très positif auquel il y a lieu de donner suite de façon systématique". En ce qui concerne les suites données à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, elle a suggéré que "toutes les femmes ici présentes entreprennent une action concrète en vue de prendre conjointement l'initiative d'exiger de leurs gouvernements respectifs qu'ils ratifient promptement cette Convention. Demandons instamment à la Conférence interparlementaire qui siège à Djakarta d'appeler instamment à une action nationale immédiate des membres de l'Union pour qu'ils pressent leur gouvernement de mener cette question à son terme".

Evoquant la Conférence des Présidents de parlements convoquée par l'Union interparlementaire à New York pour apporter une contribution parlementaire à l'Assemblée du millénaire, Mme Najma Heptulla, Présidente du Conseil de l'Union interparlementaire, a rappelé que "cent quarante-huit Présidents de 140 instances parlementaires nationales se sont assemblés pour examiner les défis que devait relever la société mondiale à l'aube du nouveau millénaire. Cette Conférence des Présidents des Parlements a permis de traduire les préoccupations collectives de la plus grande partie de l'humanité. La Conférence [de New York] a réaffirmé notre détermination à instaurer l'égalité des droits et des chances des hommes et des femmes, et à promouvoir ainsi leur partenariat dans tous les domaines.

Dans mon intervention devant le Sommet des Chefs de gouvernement réunis à l'occasion de l'Assemblée du millénaire, j'ai rendu compte des résultats de notre Conférence [des Présidents de parlements nationaux]. J'ai ardemment plaidé en faveur d'une action complémentaire des parlements pour que soit donné suite aux initiatives de l'ONU. Ce plaidoyer a été traduit dans la Déclaration adoptée par l'Assemblée du millénaire, dans laquelle, au paragraphe 30, il est convenu qu'il est nécessaire de renforcer la coopération entre l'ONU et l'Union interparlementaire en sa qualité d'organisation mondiale des parlements, notamment sur les questions touchant à la démocratie et à la parité hommes-femmes".

Mme Heptulla, qui est aussi Vice-Président du Rajya Sabha (Chambre Haute du Parlement indien), a ajouté que "les institutions politiques comme les parlements, les cabinets et les partis politiques ne traduisent pas fidèlement la tendance majoritaire à la parité entre les sexes dans la société. Les parlements, en tant que dépositaires de la conscience publique, devraient être l'image même du partenariat entre hommes et femmes, qui est capital pour le développement global de la société. [...] Quoi qu'il existe des instruments internationaux complets et des conventions comme la CEDAW pour favoriser un partenariat plus étroit entre hommes et femmes, il semble qu'à l'exception des pays nordiques, le plus grand nombre des femmes du monde démocratique n'ont pas encore pu atteindre la masse critique de 33 pour cent.

Dans sa conclusion, la Présidente du Conseil de l'UIP, a déclaré : "Nous devons aussi porter notre attention sur les événements récents au Moyen-Orient. Des innocents sont morts par la violence, mais ce sont les femmes qui souffrent le plus de cette violence. Ce sont elles qui sont les premières victimes de la brutalité. La Conférence devrait instamment appeler à un règlement juste du différend et à une paix définitive. C'est par la compréhension mutuelle et le dialogue qu'une solution globale pourra être trouvée".

M. Akbar Tandjung, Président de la Chambre des Représentants de la République indonésienne, a aussi pris la parole devant la Réunion des femmes parlementaires. Il a déclaré que "sans la participation active des femmes et une unification de leurs perspectives à chacun des niveaux décisionnels, les objectifs d'égalité des droits au développement et à la paix ne pourront être atteints. [...] Je souhaite sincèrement que la Réunion des femmes parlementaires puisse faire naître des idées et se former des décisions qui viendront appuyer les questions inscrites à l'ordre du jour de la 104ème Conférence interparlementaire, et en particulier les points relatifs au financement du développement économique et social dans le contexte de l'élimination de la pauvreté. Le développement social dans l'égalité, qui aspire à donner leur autonomie aux pauvres, doit être le fondement de la paix et du développement durables".

Le Coordonateur du Groupe du partenariat entre hommes et femmes de la Réunion des femmes parlementaires, M. Mose Tjitendero, qui est aussi Président de l'Assemblée nationale namibienne, a jugé que "la véritable égalité entre les sexes ne peut s'établir que si femmes et hommes unissent leurs forces pour renverser les barrières que dresse la croyance ancestrale que les hommes et les femmes ont des rôles distincts à jouer dans la vie, et occupent donc des places inégales dans la société. C'est pourquoi il est vital que l'éducation des enfants à l'égalité des femmes et des hommes commence au plus tôt, dans le cadre familial. Ce n'est qu'alors que filles et garçons pourront grandir à l'abri des préjugés que nous combattons aujourd'hui". M. Tjitendero a conclu en rappelant que "l'homme de qualité ne doit point craindre la femme en quête d'égalité".

Les femmes parlementaires ont instamment appelé tous les parlements à s'engager à ratifier le Protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Elles ont demandé qu'à la prochaine conférence interparlementaire leur soit communiqué un rapport sur l'état d'avancement des ratifications du Protocole et que la liste des pays qui ne l'auront pas ratifié soit rendue publique.

L'UIP, dont le Siège est à Genève, a été fondée en 1889. Elle compte 138 parlements nationaux affiliés et cinq assemblées parlementaires régionales comme membres associés. Elle dispose d'un Bureau de liaison avec l'ONU à New York.

Contacts : Mme Luisa Ballin, Chargée de l'Informationet M. Brandan Sembiring, Chargé de l'Information, Parlement hôte, Centre de conférences de Jakarta, tél. : 572.65.58, fax : 572.65.55

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