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Communiqué de presse de l'Union interparlementaire
Son Excellence Abdurrahman Wahid, Président de la République indonésienne, a déclaré ouverte aujourd'hui la 104ème Conférence de l'Union interparlementaire (UIP). La cérémonie inaugurale s'est tenue au Nasuntara Hall du bâtiment du Parlement à Djakarta en présence du Président de la Chambre des Représentants de la République d'Indonésie, M. Akbar Tandjung et de la Présidente du Conseil de l'UIP, Mme Najma Heptualla qui est également Vice-Présidente du Rajya Sabha (Chambre Haute de l'Inde). Dans son allocution, le Président du Parlement hôte a déclaré que "... en tant qu'hôtes ... nous espérons sincèrement que cette Conférence permettra à ceux qui y participent de tirer parti au maximum des débats qui y auront lieu, dans l'intérêt de leurs pays respectifs. En outre, nous comptons que la 104ème Conférence interparlementaire aidera à mieux centrer les efforts réalisés pour trouver des solutions aux divers problèmes qui désormais nous préoccupent tous." M. Akbar Tandjung a ajouté que "l'un des problèmes touche à l'instauration d'un nouvel ordre mondial propre à garantir la stabilité et une paix durables dans le monde. Le déséquilibre du système économique mondial et la charge de la dette et la pauvreté, qui sont interdépendantes, sont au nombre des obstacles qui s'opposent à l'instauration du nouvel ordre mondial. En attendant, les effets néfastes de la mondialisation ont aggravé la situation dans de nombreux pays qui ne sont pas en mesure d'y faire face, d'où l'apparition de conflits internes et de violations des droits de l'homme fondamentaux. C'est pourquoi, même si nous avons conscience que les problèmes de fond, dans toute leur complexité, ne peuvent être résolus en quelques jours, nous avons tous le grand espoir que la 104ème Conférence interparlementaire nous indiquera la voie à suivre pour trouver une solution. ..." Passant à la situation au Moyen-Orient, M. Tandjung a déclaré que "la nouvelle situation de violence au Moyen-Orient nous préoccupe gravement. Les scènes de souffrance et de tuerie que nous avons pu voir, en particulier la mort d'enfants innocents, sont horrifiantes. Je forme le voeu que cette conférence contribue à apporter la liberté, la justice et la paix au Moyen-Orient." La Présidente du Conseil de l'Union interparlementaire, Mme Najma Heptulla, a ensuite pris la parole. Elle a déclaré que "... nous nous sommes donné pour mission de faire de la démocratie un instrument de paix et de stabilité. La démocratie ouvre des voies de communication entre deux perspectives divergentes. La démocratie ne concerne pas seulement le gouvernement, elle concerne surtout le peuple, sa culture et ses traditions. Elle est donc aussi un moyen de dialogue entre cultures et civilisations. Elle n'en reste pas néanmoins fragile dans certaines régions. Il est regrettable, par exemple, que le berceau de civilisations anciennes soit le théâtre d'un conflit qui dure depuis si longtemps. La violence qui vient d'éclater au Moyen-Orient est un rude coup pour nous tous qui sommes aussi les héritiers de ces cultures magnifiques. Elle a poursuivi en mentionnant la plus importante des récentes manifestations de l'Union : la Conférence des Présidents des Parlements Nationaux. "Cet événement sans précédent s'est tenu en même temps que l'Assemblée du Millénaire organisée par l'ONU et il a réuni 148 Présidents de parlements représentant 140 pays." "... Nous nous sommes réunis pour étudier les défis que le monde devra relever au tournant du millénaire. La Conférence représentait la conscience parlementaire collective et traduisait les préoccupations d'une grande majorité de l'humanité. La Déclaration qu'elle a adoptée avant d'achever ses travaux exprime un consensus, à savoir que la paix et la sécurité internationales, la démocratie, le respect des droits de l'homme, le développement durable et le progrès social sont autant de défis pour le troisième millénaire." La Présidente du Conseil de l'Union interparlementaire a ajouté : "m'adressant ensuite à l'Assemblée du Millénaire [des chefs d'Etat et de gouvernement], j'ai mis l'accent sur les questions examinées lors de la Conférence des Présidents des parlements nationaux réunie par l'Union interparlementaire. J'ai souligné l'importance de l'Union en tant que bras parlementaire de l'ONU dans les initiatives qu'elle prend et j'ai instamment demandé le renforcement de la coopération entre les deux organisations. Par la suite, dans la Déclaration qu'ils ont adoptée, les chefs d'Etat et de gouvernement participant à l'Assemblée du Millénaire ont reconnu que l'Union était l'organisation mondiale des parlements. ..." La Conférence de Djakarta a également reçu un message du Secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan, déclarant que "... l'un des principaux points inscrits à votre ordre du jour a trait à la prévention des coups d'état militaires et autres contre des gouvernements démocratiquement élus. L'une des réalisations les plus remarquables de la dernière décennie est que le nombre de démocraties dans le monde a pratiquement doublé. Mais pendant la même période, nous avons aussi vu des régimes démocratiques maintes fois remis en cause, souvent par la violence. ... Un autre des grands points inscrits à votre ordre du jour concerne le financement du développement. Le monde a certes fait d'énormes progrès dans la lutte contre la pauvreté au cours des dix dernières années, mais plus de la moitié de la population du monde continue de vivre avec moins de deux dollars par jour. Les parlementaires peuvent faire beaucoup pour aider à réparer cette injustice, en sensibilisant davantage l'opinion publique, en adoptant des lois et en allouant les ressources nécessaires. En outre, j'attends avec intérêt la contribution que l'Union interparlementaire apportera à la réunion intergouvernementale de haut niveau qui se tiendra l'année prochaine sur le financement du développement." En conclusion, le message du Secrétaire général de l'ONU était ainsi libellé : "Il est ... manifeste que les gouvernements ne peuvent à eux seuls trouver des solutions communes aux problèmes mondiaux. Il est tout aussi évident que les parlements ont un rôle indispensable à jouer et je me réjouis de la poursuite de notre partenariat qui vise à promouvoir nos valeurs communes. C'est dans cet esprit que je forme des voeux sincères pour le succès de vos travaux." S.E. le Président de l'Indonésie, M. Abdurrahman Wahid a ensuite proclamé la Conférence ouverte. Il a déclaré ce qui suit : "on le sait aujourd'hui, les parlements peuvent se réunir lorsqu'ils le décident et débattre de toute question qui les préoccupent. C'est là un point important car, sinon, nous ne serons pas en mesure d'arriver à la paix, de parvenir aux buts que nous nous sommes tous fixés. Voilà comment nous sommes au service de l'humanité. Les parlements étant en outre en cours de démocratisation dans bien des régions, aucun d'entre eux ne peut être considéré comme au point mort. Vous pouvez constater vous-mêmes qu'en Indonésie le processus a commencé il y a plus de 50 ans..." Evoquant la situation au Moyen-Orient, le Président de l'Indonésie a dit : "nous devons parvenir à une paix définitive et permanente en Terre sainte". Il a ajouté que la paix exigerait toujours des parties en cause qu'elles soient prêtes à sacrifier leur fierté nationale, si nécessaire. "Pour la paix, ce sacrifice est justifié", a-t-il précisé. L'UIP, dont le Siège est à Genève, a été fondée en 1889. Elle compte 138 parlements nationaux affiliés et cinq assemblées parlementaires régionales comme membres associés. Elle dispose d'un Bureau de liaison avec l'ONU à New York.
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