L’Union interparlementaire appelle Israël à mettre fin à la pratique de la rétention administrative et lui demande, soit de libérer immédiatement les membres du Conseil législatif palestinien (CLP) ainsi détenus, soit de les poursuivre selon la procédure pénale normale, s’il y a des motifs de le faire.
Cette demande fait partie de toute une série de résolutions adoptées à la 126ème Assemblée de l’UIP qui s’achève aujourd’hui à Kampala, quant à des violations des droits de l’homme.
Vingt-trois parlementaires palestiniens, soit près de 20 % des membres du CLP, sont actuellement en détention administrative, pour neuf d’entre eux depuis plus d’un an. Le Président du CLP est du nombre. Soulignons aussi que l’un de ces détenus a 72 ans.
L’UIP doute sérieusement que ces personnes bénéficient d'une procédure équitable.
Elle demande en outre instamment aux autorités israéliennes de lever la détention au secret d’un autre parlementaire palestinien, M. Ahmad Sa’adat, arrêté deux mois après avoir été élu au CLP, en 2006. M. Sa’adat, qui est pourtant en mauvaise santé, ne bénéficierait pas du suivi médical requis et serait détenu à l’isolement depuis près de trois ans.
Les organismes internationaux de droits de l’homme, et notamment le Comité des Nations Unies contre la torture, ont affirmé à plusieurs reprises que les périodes prolongées d’isolement équivalaient à un traitement cruel, dégradant et inhumain.
L’UIP demande à rencontrer M. Sa’adat, de façon à pouvoir se rendre compte de ses conditions de détention. Elle continue à soutenir que son incarcération est liée à ses activités politiques de Secrétaire général du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) et demande qu’il soit immédiatement libéré.
Par ailleurs, l'UIP a de nouveau appelé à la libération de Marwan Barghouti, arrêté à Ramallah, en Cisjordanie, avant d'être transféré dans une prison israélienne. Cette semaine, M. Barghouti a été placé en isolement cellulaire.
Au Myanmar, les cinq derniers parlementaires-élus encore emprisonnés ont été remis en liberté en janvier dans le cadre d'une opération d'amnistie touchant plus de 600 prisonniers, ce dont l'UIP s'est félicitée. Elle a toutefois souligné qu'il était urgent que l'Assemblée du peuple abroge les lois et procédures iniques autorisant la détention de prisonniers politiques.
Déplorant vivement le décès de sept anciens parlementaires morts en prison ou juste après leur remise en liberté en raison des conditions de détention qu'ils avaient subies, l'UIP a engagé les autorités à adopter un nouveau code des prisons qui garantirait un traitement des prisonniers conforme aux normes internationales.
Au nombre des autres résolutions sur les droits de l'homme des parlementaires, on citera celles qui concernent les cas très médiatisés d'Anwar Ibrahim en Malaisie, de Sam Rainsy au Cambodge et de Sheikh Hasina au Bangladesh.
Le Comité des droits de l'homme des parlementaires de l'UIP suit actuellement 77 cas concernant 201 parlementaires de différents pays du monde. Trente-quatre de ces cas sont publics, dont celui de Birgitta Jónsdóttir, la parlementaire islandaise qui avait coproduit une vidéo diffusée par Wikileaks. Un tribunal américain a ordonné que des données figurant sur son compte Twitter soient communiquées au gouvernement des Etats-Unis.
Aujourd'hui, l'UIP a adopté des résolutions sur 31 cas, dont cinq se rapportaient à des pays d'Afrique, y compris un nouveau cas au Cameroun. Trois résolutions avaient trait à des cas européens; cinq concernaient le Moyen-Orient, 12, l'Asie, dont quatre le Sri Lanka, et six, la Colombie.
On trouvera le texte intégral des résolutions à l'adresse: http://www.ipu.org/hr-f/190/190all.htm