LA PRESIDENTE GLORIA MACAPAGAL-ARROYO INAUGURE LA 112ème ASSEMBLEE INTERPARLEMENTAIRE A MANILLE
Accueillant les délégués de 120 parlements se réunissant à Manille, la Présidente de la République des Philippines, Mme Gloria Macapagal-Arroyo, a inauguré la 112ème Assemblée de l'Union interparlementaire (UIP). Ont pris part à la cérémonie le Président du Sénat philippin, M. Franklin M. Drilon, le sénateur chilien Sergio Páez, Président de l'UIP, le Président de la Chambre des représentants philippine, M. José de Venecia, et le Sécrétaire général de l'UIP, M. Anders B. Johnsson. Le Sous-Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, M. Robert Orr, a donné lecture d'un message du Secrétaire général, Kofi Annan.
"Tandis que nous célébrons la démocratie elle-même, l'ordre du jour de cette Assemblée reflète la longue route à parcourir par beaucoup de nations et de peuples pour se forger une vie meilleure, jouir de plus de liberté et assurer plus de bonheur à chacun. L'éradication de la pauvreté, le renforcement de la sécurité face au terrorisme tout en préservant nos libertés, la compréhension des forces de mondialisation et la nécessité de faire en sorte que tous nos citoyens - hommes et femmes - prospèrent ensemble dans l'égalité, sont autant d'enjeux pressants que nous essayons d'aborder ensemble, dans cette Assemblée comme dans nos pays respectifs" a souligné Mme Macapagal-Arroyo.
Avant de prononcer son allocution, M. Drilon a invité tous les délégués à se lever pour observer une minute de silence et de prière à la mémoire du pape Jean-Paul II, décédé dans la nuit (heure de Manille).
Au sujet de la situation internationale, le sénateur Drilon a observé que "sans stabilité économique, la paix et la sécurité seront bien précaires dans le siècle qui commence. Le terrorisme international prospère là où règnent la pauvreté, l'inégalité, et le manque de choix politiques et de perspectives sociales. Ceux qui vivent dans l'extrême pauvreté sont beaucoup plus vulnérables à la tentation de perpétrer des violences ou de participer à des actes terroristes."
Hôte de la 112ème Assemblée de l'UIP, le sénateur Drilon a estimé que "le moment est venu pour nous d'étudier l'opportunité et la possibilité d'obtenir que ceux qui légifèrent dans leurs pays respectifs puissent faire entendre directement leur voix dans la formulation des traités internationaux avant qu'ils ne soient signés par les différents Etats. L'ONU et l'UIP, organisation des parlements, peuvent et doivent opérer cette réforme."
Le Président de l'UIP, le sénateur Sergio Páez, a souligné la nécessité de travailler à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. Le combat à mener en un front uni pour arrêter la propagation incontrôlable du SIDA et la marche vers une justice mondiale effective pour en finir avec l'impunité sont des problématiques qui exigent une attention immédiate. "Les parlementaires doivent être sensibles à la volonté populaire, et être toujours plus proches des besoins et des aspirations des personnes sur les cinq continents. Les parlementaires d'aujourd'hui ont pour mission de développer, dans le cadre de leur action politique, une culture de la paix. La paix n'est pas le drapeau du faible face aux grandes puissances nationales et supranationales. C'est une façon d'être et d'agir avec courage et audace, et d'asseoir toujours le règlement des conflits sur la raison et le droit."
Le Président de la Chambre des représentants philippine, M. José de Venecia, a évoqué la lutte contre la violence. "Une campagne contre le terrorisme est également une guerre d'idées, a-t-il déclaré. Nous devons relever la confrontation avec les extrémistes du niveau des bombes et de la violence à celui du cour et de l'intellect. Nous devons non seulement isoler les extrémistes et les radicaux, nous devons aussi aider à éliminer la pauvreté qui engendre la haine, l'injustice, l'aliénation, la méfiance, les conflits et le terrorisme - et viser à instituer un ordre mondial qui permette la pleine participation de toutes les personnes, dans le monde entier. Les parlements et leurs délégués à l'UIP - chrétiens, musulmans, hindouistes, bouddhistes, juifs et confucianistes - doivent persister dans l'effort commun pour faire vivre ensemble les peuples, les cultures et les civilisations. Nous devons réinterpréter nos traditions pour embrasser le pluralisme, dans nos cultures et dans nos sociétés."
Dans son message, dont lecture a été donnée par le Sous-Secrétaire général de l'ONU M. Robert Orr, le Secrétaire général Kofi Annan demande aux Etats "de s'engager à traiter toute menace adressée à l'un d'eux comme une menace pour tous, et de collaborer pour prévenir un terrorisme catastrophique, mettre fin à la prolifération des armes mortelles, en finir avec les guerres civiles, et établir une paix durable dans les pays meurtris par la guerre". Il appelle instamment tous les Etats à s'accorder pour renforcer de manière concrète la prééminence du droit, le respect des droits de l'homme et la démocratie, et en particulier pour embrasser le principe du "devoir de protéger" en tant que fondement de l'action collective contre le génocide, la prétendue "purification ethnique" et les crimes contre l'humanité; enfin à ratifier et à appliquer tous les traités se rapportant à la protection des populations civiles.
Il conclut en en appelant à l'UIP et aux parlementaires pour qu'ils poussent les gouvernements à apprendre l'art du compromis et à édifier des ponts de coopération. "Un sondage récent de l'opinion montre que les peuples du monde entier croient fermement en des institutions multilatérales efficaces. Nous devons les écouter, et ne pas décevoir leur confiance."
Fondée en 1889 et basée à Genève, l'UIP, doyenne des organisations politiques internationales, compte 140 parlements nationaux affiliés et sept assemblées parlementaires régionales comme membres associés. L'organisation mondiale des parlements dispose d'un Bureau à New York en tant qu'Observateur permanent auprès de l'ONU.
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