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Communiqué de presse de l'Union interparlementaire
Moscou, le 11 septembre 1998
N° 10


CLOTURE DE LA 100ème CONFERENCE INTERPARLEMENTAIRE

Un appel pour que soit libéré M. Vincent Cochetel, délégué du Haut Commissariat pour les Réfugiés pris en otage il y a six mois en Tchétchénie, a été lancé de la tribune de la 100ème Conférence interparlementaire par le chef de la délégation française.

M. Yves Tavernier a demandé au Président de la Conférence Guennady Seleznev que tous les moyens soient mis en oeuvre pour la libération de l'employé du HCR. M. Seleznev a fait part de sa volonté d'oeuvrer en consultation avec les services de sécurité de l'Etat, afin que cette situation trouve un réglement rapide et a promis d'employer toute son influence.

L'intervention du parlementaire français est en rapport direct avec la question de la sécurité du personnel humanitaire en mission sur le terrain, contenue dans la résolution sur une “Action énergique des Parlements nationaux en l'année du 50ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme (…)”, qui constituait le gros du travail de la 100ème Conférence. Cette résolution prie en effet les Etats “de signer et ratifier la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé, du 9 décembre 1997”.

La résolution a été adoptée sans vote, avec quelques réserves de la délégation de la Chine, du Soudan et de la République arabe syrienne, pour ce qui concerne “la signature et la ratification rapides du Statut de la Cour criminelle internationale - dont le statut a été adopté à Rome le 17 juillet 1998 - par tous les Etats qui ne l'ont pas encore fait”. La Corée et la République arabe syrienne ont émis des réserves pour ce qui concerne le texte du paragraphe 5, point iv) sur l'interdiction de la production, de l'installation et du stockage des mines terrestres; et enfin la République arabe syrienne a émis des réserves sur les dispositions concernant l'élimination de la pratique de la torture.

Cette résolution passe en revue plusieurs points majeurs: “Considérant que la communauté internationale doit dépasser le simple rappel des dispositions de la Déclaration universelle des droits de l'homme ou l'appel au respect des principes énoncés dans ce texte, consciente que les droits de l'homme, la démocratie, le développement et la paix sont indissociables et interdépendants”, la 100ème Conférence fait également état, dans le texte de la résolution, du fait que “l'extrême pauvreté interdit l'exercice plein et entier des droits de l'homme” et réaffirme “la haute importance du droit au développement en tant que partie intégrante des droits de l'homme fondamentaux dans les pays en développement”.

Le texte de la résolution exprime la préoccupation des parlementaires face à “la situation de populations autochtones dont l'identité culturelle se perd sous l'effet des politiques de réinstallation et d'assimilation que poursuivent certains Etats”. La résolution réaffirme également “que la protection des droits des parlementaires doit impérativement être assurée pour qu'ils puissent à leur tour protéger et promouvoir les droits de l'homme et les libertés fondamentales dans leurs pays respectifs.”

La 100e Conférence demande également “à tous les parlements et à leurs membres de veiller à ce que les parlementaires aient un droit de visite à tout moment dans les prisons et les centres de rééducation pour y vérifier la situation des droits de l'homme; de travailler à l'interdiction de la production, de l'utilisation et du stockage des mines terrestres; de prier instamment les gouvernements d'adhérer aux instruments internationaux fondés sur les principes de la protection des réfugiés et de celle des victimes des conflits armés et de prendre des mesures pour prévenir l'enrôlement des enfants comme soldats”.

Au paragraphe 8, la résolution met en avant la question de l'égalité entre hommes et femmes, invitant les gouvernements à “assurer la participation effective des femmes à la vie publique” et au paragraphe 9, à “assurer l'adoption et la ratification universelles de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes” et toujours à ce sujet, “d'adopter et mettre en application des lois sur la prévention et l'élimination de toutes les formes de violence contre les femmes et les filles, y compris la traite, le viol et les mutilation génitales”.

La résolution demande enfin aux Etats et à la communauté internationale de veiller à ce que femmes et filles accèdent à l'éducation, et d'assurer un accès à l'eau potable afin de réduire les tâches non productives qu'accomplissent les femmes.

La 100ème Conférence a décidé lundi 7 septembre à l'ouverture d'ajouter comme point supplémentaire de son ordre du jour la question de “la lutte contre la consommation et le trafic illicite de drogues, et contre le crime organisé”. Dans le texte de la résolution adoptée vendredi pour réduire la demande de drogue, “la 100ème Conférence recommande d'élaborer des stratégies de lutte (…) par l'éducation, la prévention, le traitement, les campagnes de sensibilisation et la promotion de coalitions communautaires contre la drogue”, et recommande notamment aux Etats, aux gouvernements et aux organisations internationales, “de fournir des ressources humaines, techniques et financières nécessaires pour lutter contre l'offre et la demande de drogues illicites, et d'offrir aux toxicomanes des moyens de traitement et de réinsertion”.

La 100e Conférence s'est aussi penchée sur la question de l'eau. Le texte de la résolution consacrée à ce point fait état de ce que “la pollution des ressources en eau et la dégradation de la qualité n'ont pas diminué au fil des années et la consommation mondiale d'eau augmente, ce qui entraîne des pénuries”. “Aujourd'hui encore, plus d'un cinquième de la population du globe n'a pas accès à des sources sûres d'eau potable”. La 100e Conférence recommande aux gouvernements et parlements “d'appliquer des normes minima reconnues partout dans le monde pour les approvisionnements de base en eau potable et les services d'assainissement”.


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