" LES LEGISLATEURS POURRAIENT FAIRE DES LOIS QUI PROTEGENT L'ENVIRONNEMENT PLUTOT QUE DE FAIRE DE LA POLITIQUE AVEC LES RESSOURCES ", DIT WANGARI MAATHAI, LAUREATE DU PRIX NOBEL DE LA PAIX, DEVANT L'ASSEMBLEE DE L'UNION INTERPARLEMENTAIRE
La 114ème Assemblée de l'Union interparlementaire a écouté aujourd'hui trois personnalités éminentes. Parmi elles, Mme le Professeur Wangari Maathai, lauréate du Prix Nobel de la Paix et membre du Parlement du Kenya, a observé que " en tant que parlementaires, nous pourrions faire des lois qui protègent l'environnement, plutôt que de faire de la politique avec les ressources ".
Le Professeur Maathai a rappelé qu'en 1985, elle avait déjà déclaré devant une conférence de l'ONU qu'aucun des participants ne pouvait prétendre ignorer ce qui se produisait dans l'environnement, et avait demandé pourquoi personne ne faisait rien. " Aujourd'hui, 20 ans plus tard, je pourrais dire exactement la même chose, honorables parlementaires, et ajouter " nous savons tous ce qui se passe; aussi pourquoi autant d'entre nous ne font-ils rien ? "
Le Professeur Maathai, qui est aussi Ambassadrice de bonne volonté pour l'écosystème de la forêt congolaise et porte-parole pour la cause de l'environnement en général, a cherché à gagner l'appui des législateurs en les convainquant de se poser la question suivante : pourquoi nous acharnons-nous à faire toutes ces choses au péril de notre environnement ? La réponse est en chacun de nous, parce que d'où que nous venions, nous faisons ceci ou cela qui contribue à la catastrophe. Mais le moment voulu pour faire les choses utiles, c'est aujourd'hui comme c'était déjà hier. Pourrons-nous changer ? La réponse est en chacun de nous ", conclut-elle.
M. Raphael Tuju, Ministre des Affaires étrangères du Kenya, a ensuite pris la parole devant l'Assemblée. " Nous vivons dans un monde où la domination de l'économie libérale de marché a produit des améliorations sans précédent, a modifié les modes de vie et les niveaux de vie, ce dans le monde entier. Pourtant, on peut tout aussi légitimement dire que ce modèle économique, malgré ses caractères positifs, conduit à renforcer l'influence des grosses entreprises dans la gouvernance et dans le processus politique, par exemple dans des domaines comme le financement des campagnes ".
M. Tuju fait valoir que les parlementaires " doivent toujours se préoccuper de savoir si cette influence sert ou dessert la démocratie. En tant que porte-parole du peuple qui ne peut se faire entendre, nous avons un nouveau rôle à jouer dans la protection des intérêts des groupes vulnérables devant la dictature émergente du capitalisme multinational ". Le Ministre des Affaires étrangères kenyan a aussi évoqué la situation de la Somalie, et a remercié l'Assemblée " d'avoir accepté d'accorder à ce pays le statut d'observateur à cette conférence. Cette reconnaissance du Parlement somalien constitue une étape importante dans la réadmission de la Somalie, en tant que membre de plein droit, dans la communauté des nations. Depuis 1993, il y a 15 ans donc, la Somalie était partie en dérapage après que l'ancien Président Siad Barre ait disparu de la scène. C'est le monde civilisé qu'il faut mettre en accusation pour avoir permis à un pays d'exister sans gouvernement aussi longtemps ".
Au sujet du rôle des parlements en général, et en Afrique en particulier, M. Tuju a déclaré que les parlements doivent veiller à ce que " notre législation serve les gens, serve les bonnes causes, à ce que les lois promulguées assurent l'harmonie sociale, l'équité, et le développement durable ".
M. David Nabarro, Coordonnateur principal du système des Nations Unies pour les grippes aviaire et humaine, a ensuite pris la parole. Il a encouragé les parlementaires à inviter les spécialistes et les experts à l'ouvre dans le gouvernement et dans les universités " à vous rencontrer, vous les parlementaires, chaque année et à examiner avec vous l'état de préparation de votre pays devant l'éventualité d'une pandémie. Demandez à vos hauts fonctionnaires, êtes-vous prêts ? Demandez aux responsables, avez-vous effectué des simulations pour vous assurer d'être prêts ? Demandez-leur s'ils ont établi des contacts avec le secteur privé, s'ils se sont engagés avec la société civile, s'ils ont alerté les médias. Demandez-leur quelles relations ils ont établies avec les organisations internationales, comme l'Organisation mondiale de la santé, les Nations Unies, et, en l'occurrence l'UIP sur des questions comme la préparation à l'éventualité d'une pandémie ".
M. Nabarro a insisté pour que les législateurs s'assurent que cette question majeure reçoive toute l'attention voulue. " J'espère que nous n'aurons pas de pandémie catastrophique de grippe au cours des prochaines années, d'une échelle comparable à la grippe de 1918, qui a ravagé d'innombrables petites îles et a fait des millions et des millions de morts et de malades. Je voudrais être assuré que si une horrible catastrophe devait se produire, nous soyons préparés et que vous, parlementaires, aurez contribué à faire qu'il en soit ainsi ", a-t-il conclu.
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