Communiqué de presse de l'Union interparlementaire
New Delhi, le 13 février 1997
N° 1

Des parlementaires et experts du monde entier se réunissent à New Delhi du 14 au 18 février 1997 pour réfléchir ensemble sur les moyens d'assurer une représentation plus équilibrée des hommes et des femmes en politique et essayer ainsi de trouver une solution à cette tare démocratique née de la faible représentation des femmes dans la quasi-totalité des parlements et gouvernements du monde ainsi que dans les instances de décision des partis politiques.

Ce débat a pour cadre la Conférence spécialisée de l'Union interparlementaire - l'organisation mondiale des parlements - sur le thème "Vers un partenariat entre hommes et femmes en politique", tenue à l'invitation du Parlement indien, avec la participation escomptée de quelque 250 parlementaires de 75 pays aux côtés d'experts d'organisations internationales et non gouvernementales.

"A cette Conférence, L'Union proposera un nouveau contrat social pour la démocratie fondée sur la parité et le partenariat entre hommes et femmes en politique", selon le Secrétaire général de l'Union interparlementaire, M. Pierre Cornillon. Pour l'Union, "le concept de démocratie ne prendra un sens réel et dynamique que lorsque les orientations politiques et les législations nationales seront définies en commun par les hommes et les femmes, en prenant équitablement en compte les intérêts des deux moitiés de la population, en d'autres termes, dans le cadre d'un partenariat pour la démocratie".

Selon les données statistiques que vient de publier l'Union, le 1er janvier 1997 précisément, les femmes n'occupent que 11,7% en moyenne des sièges dans les parlements du monde, un taux inférieur au record de 14,6% enregistré en 1988 et qui est loin d'atteindre les 50% que représentent les femmes dans la population mondiale. Par ailleurs, 7,1% seulement des assemblées parlementaires du monde ont une femme à leur tête et il en est de même pour 11% des partis politiques, dont le bureau compte en outre moins d'un tiers de femmes, en dépit du grand nombre de militantes de ces formations. Ces données émanent de l'étude de l'Union intitulée "Hommes et femmes en politique : la démocratie inachevée", élaborée spécialement en vue de la Conférence pour publication à la veille de ses travaux.

Cette Conférence sera la première réunion politique de haut niveau sur les femmes depuis la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes (Beijing, 1995) et la première évaluation de la mise en œuvre des recommandations de celle-ci sur la participation des femmes à la vie politique.

Elle sera ouverte par le Président de la République indienne, M. Shanker Dayal Sharma, lors d'une cérémonie inaugurale qui aura lieu le 14 février à 17 heures à la grande Salle plénière du Parlement. Prendront en outre la parole à cette occasion : le Vice-Président de l'Inde et Président du Rajya Sabha (Chambre haute du Parlement indien), Shri K.R. Narayanan; le Président du Lok Sabha (Chambre basse), Shri P.A. Sangman; le Président du Conseil interparlementaire (organe directeur de l'Union) et de l'Assemblée du Peuple d'Egypte, M. Ahmed Fathy Sorour; et la représentante du Secrétaire général de l'ONU, Mme Angela King, Sous-Secrétaire générale et conseillère spéciale pour les questions relatives à l'homme et à la femme. Le Premier Ministre de l'Inde, Shri H.D. Deve Gowda, s'adressera à la Conférence à la séance de clôture.

Les travaux se dérouleront au Centre international de conférences Vigyan Bhawan à partir du 15 février. Les débats seront lancés par le Président de la Namibie, M. Sam Nujoma; le Premier Ministre du Bangladesh, Sheikha Hasina Wajed; l'ancienne Présidente de l'Islande, Mme Vigdis Finnbogadottir; et la représentante du Secrétaire général de l'ONU.

Une table-ronde sur "l'image de la femme politique dans les médias" se tiendra le 15 février à 15 h 30, avec la participation de quatre journalistes de grande renommée et autant de hautes personnalités politiques. La Présidente du Parlement suédois, Mme Brigitta Dahl, en sera la modératrice.

Une discussion thématique sur la formation politique et électorale des femmeset le financement des campagnes électorales des femmes aura lieu le 16 février, suivie le lendemain de six ateliers régionaux sur les expériences acquises et les obstacles rencontrés en matière de partenariat dans différentes régions du monde.

Les propositions et idées émanant des divers ateliers et débats et portant sur les moyens de réaliser le partenariat entre hommes et femmes en politique seront résumées par la Présidente de la Conférence dans une Déclaration finale dont elle donnera lecture à la dernière séance plénière, le 18 février.

L'Union interparlementaire, qui a son siège à Genève, Suisse, compte actuellement 135 parlements membres.

L'Union a décidé d'associer le monde de l'art à la réflexion menée dans le cadre de la Conférence sur le partenariat entre hommes et femmes. A la réception officielle qui suivra l'ouverture de la Conférence, un musicien et compositeur suisse, M. Dominique Barthassat, donnera un concert dans les jardins du Parlement indien. A partir de la forme d'un Râgä du soir, il développera sur clavier synthétiseur une improvisation en dialogue avec trois instrumentistes indiens, dont un jeune prodige du sarod, fils du virtuose de renommée mondiale, Ustad Amjad Ali Khan. Les jours suivants, M. Barthassat présentera la première mondiale d'un "Mandala sonore" - mélange de musique et de senteurs - dans cette rencontre de l'Orient et de l'Occident à New Delhi. Le Mandala sonore sera diffusé en permanence dans le hall du Vigyan Bhawan.