La Directrice exécutive d'ONU femmes, Mme Michelle Bachelet, s'est exprimée dans le cadre de la 124ème Assemblée de l'UIP à Panama. « Une participation accrue des femmes à la vie politique est le préalable de leur pleine émancipation, sans lequel il ne saurait exister de véritable démocratie », a dit Mme Bachelet, prenant la parole devant plus de 600 législateurs réunis au centre de convention Atlapa à Panama.
« Je constate que, dans certains pays, des progrès notables sont réalisés grâce à la budgétisation sensible au genre et aux études visant à déterminer l'impact différencié des lois sur les citoyens, selon qu'il s'agit d'hommes ou de femmes », a-t-elle ajouté, précisant toutefois que « si les progrès ont été nombreux au cours des dernières décennies, ils sont aussi beaucoup trop lents ».
Evoquant les événements récents dans certains pays d'Afrique du Nord, Mme Bachelet a dit : « ces mouvements ont en commun la protestation citoyenne, la participation très visible de femmes et le recours aux nouvelles technologies et aux réseaux sociaux pour organiser et mobiliser. C'est ce qui s'est passé en Tunisie et en Egypte, où des gouvernements de transition ont été mis en place ».
« J'ai été heureuse d'apprendre cette semaine qu'en Tunisie, le Conseil supérieur pour la réalisation des objectifs de la révolution a adopté le Code électoral en vue des élections de l'Assemblée constituante qui se tiendront le 24 juillet, texte qui obéit aux principes de l'alternance et de la parité, à savoir 50% d'hommes et 50% de femmes. Il s'agit-là d'un grand pas en avant, qui nous tient à cœur et dont nous félicitons le peuple tunisien », a souligné Mme Bachelet.
La veille, plus de 180 femmes venues de 120 pays (29% des délégués présents) ont participé à la Réunion des femmes parlementaires qui s'est tenue sous la présidence de Mme Dana D. Castañeda, vice-Présidente du Parlement panaméen.
« L'heure est venue pour toutes les sociétés de réaffirmer le rôle politique de premier plan que les femmes ont à jouer. Leurs meilleurs atouts sont leur savoir, leur intuition, leur empathie, leur sens de l'organisation et leur capacité d'adaptation », a dit Mme Castañeda, ajoutant « Femmes de cette assemblée et du monde, c'est aujourd'hui qu'il faut prendre les rênes ».
Mme Castañeda a rappelé que les partis politiques ont un rôle moteur dans la société et « c'est pourquoi nous devons lutter pour réaliser la participation égalitaire des femmes dans tous les domaines. Le financement des campagnes électorales doit être un élément central pour parvenir à un meilleur équilibre entre les sexes parmi les élus ».
Pour sa part, le Président de l'UIP, M. Theo-Ben Gurirab, a présenté le rapport Parlements sensibles au genre en ces thermes « je me félicite que l'UIP se préoccupe de rendre les parlements sensibles au genre et accorde beaucoup d'attention aux moyens de transformer nos institutions en des lieux où les hommes et les femmes sont égaux et peuvent travailler en partenariat pour le bien de la société et l'avenir de nos enfants ».
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