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 Genève, le 4 février 2011IPU Logo-bottom

JOURNEE INTERNATIONALE DE TOLERANCE ZERO ENVERS LES MUTILATIONS GENITALES FEMININES (MGF) :
RENFORCER LES PARTENARIATS POUR METTRE FIN A CETTE PRATIQUE

Les mutilations génitales féminines affectent entre 100 et 140 millions de filles et de femmes à travers le monde. Pour mettre fin à cette pratique, il fautrenforcer les partenariats à tous les niveaux - local, national, régional et international. L’Union interparlementaire (UIP), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le Comité interafricain sur les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants (CIAF) et l’Office des droits humains (ODH) du Département de la sécurité, de la police et de l’environnement (DSPE) du Canton de Genève ont présenté aujourd’hui des données sur les MGF et décrit les mesures prises pour lutter contre cette violation des droits fondamentaux des femmes et des filles.

Jadis associée exclusivement à l’Afrique, cette pratique menace désormais chaque année quelque trois millions de fillettes en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient et aussi dans certaines communautés migrantes en Europe.

“Le CIAF a brisé les tabous par rapport aux MGF et a aidé de nombreuses femmes de pays africains à dire NON aux MGF. Il a aussi convaincu des hommes de s’associer aux campagnes de sensibilisation et des associations de jeunes d’organiser des évènements et de déclarer leur opposition aux MGF. Des chefs religieux s’expriment maintenant ouvertement contre les MGF et ont créé des réseaux. Enfin, on forme les exciseurs pour qu’ils se convertissent en agents du changement”, a déclaré la Directrice du CIAF, Mme Berhane Ras-Work.

Le CIAF milite pour un engagement concret des gouvernements tant sur les politiques à définir que sur les actions à mener mais, à ce jour, 19 pays africains seulement ont légiféré contre les MGF. L’Union africaine a adopté, entre autres instruments, le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique. L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté plusieurs résolutions concernant l’éradication des MGF.

MGF et migrations

La pratique des MGF, qui s’est répandue avec les flux migratoires, est aujourd’hui une réalité dans de nombreux pays de destination en Europe, en Amérique du Nord, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Le Parlement européen estime que quelque 500 000 femmes excisées vivent en Europe et que, tous les ans, près de 180 000 femmes et filles migrantes subissent des MGF ou risquent d’en subir. La survivance des MGF est particulièrement forte dans les communautés de migrants où, traditionnellement, seules les filles excisées peuvent nourrir l’espoir de faire un bon mariage et où l’abandon de cette pratique peut conduire à la stigmatisation de toute une famille. Les conséquences physiques et psychosociales des MGF peuvent gêner l'intégration sociale, économique et culturelle des femmes et des filles migrantes. L’accès aux services de santé est souvent compromis par des obstacles linguistiques et culturels, et les professionnels de la santé n'ont pas toujours l'expertise nécessaire pour soigner les victimes de MGF. Pour l'OIM, les MGF sont en contradiction totale avec les valeurs fondamentales des pays d'accueil et ne sont pas seulement une question d'intégration mais aussi une question de droits humains, de santé et de violence sexiste.

« Les pratiques traditionnelles ne s’évanouissent pas quand prend fin le voyage en bateau ou en avion d’un migrant. Néanmoins, les migrations peuvent être source de changement. Avec ses partenaires, l'OIM s'est engagée à éradiquer les mutilations génitales féminines en l’espace d’une génération. Toutefois, cela ne sera possible que si les communautés de migrants qui pratiquent les MGF sont pleinement associées aux actions visant à mettre fin aux MGF », a déclaré le Directeur général de l’OIM, William Lacy Swing.

Prévention des MGF à Genève

"Rappeler la Journée internationale de tolérance zéro le 6 février, c'est permettre non seulement de mieux connaître ces pratiques mais également de consolider notre détermination commune à travailler de toutes nos forces à leur éradication. Aider ces femmes à retrouver leur dignité est une condition pour conserver la nôtre”, a affirmé Mme Isabel Rochat, Conseillère d’Etat genevoise en charge du Département de la sécurité, de la police et de l’environnement.

Il y a cinq ans, le Canton de Genève, a commencé un travail de prévention auprès des communautés migrantes, après un rapport publié par l’UNICEF stipulant que quelque 1 200 femmes vivant à Genève pouvaient être concernées par cette problématique. A ce jour, aucun acte de ce type n’a été rencontré à Genève. Toutefois, il est patent que des enfants ont été mutilées durant leurs vacances, dans leur pays d’origine. La prévention reste indispensable. Plusieurs actions ont été menées dans le cadre du Programme dit de prévention des MGF dans les communautés éthiopienne, somalienne et soudanaise et auprès des professionnels de la santé.

Mesures législatives contre les MGF

Aujourd’hui, 19 pays africains (Afrique du Sud, Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Djibouti, Egypte, Erythrée, Ethiopie, Ghana, Guinée, Kenya, Mauritanie, Niger, Ouganda, Sénégal, Tanzanie, Tchad, Togo, Zambie), et 11 pays européens (Autriche, Belgique, Chypre, Danemark, Espagne, Italie, Luxembourg, Norvège, Portugal, Royaume-Uni, Suède) ont adopté des lois ou autres mesures législatives contre les MGF. En Suisse, les Chambres fédérales sont saisies d'un projet de loi spécifique permettant de réprimer les mutilations commises dans le pays, mais aussi celles commises à l'étranger par des résidents suisses. Quatre autres Etats (Australie, Canada, Etats-Unis d’Amérique et Nouvelle-Zélande) ont aussi légiféré contre les MGF.

“Pour obtenir des résultats, il faut voter des lois. Mais si les lois ne rencontrent pas l’adhésion de tous, elles risquent fort de n’être pas appliquées. C’est pourquoi l’information et la sensibilisation sont également essentielles », selon le Secrétaire général de l’UIP, Anders B. Johnsson. Il a cité l’exemple du Mali, pays où l’adoption d’une loi posait problème. En juin dernier, l’UIP et le Parlement malien ont organisé conjointement un atelier de formation qui a favorisé une prise de conscience parmi les parlementaires. Grâce au soutien de l’UIP, des visites parlementaires ont lieu dans différentes régions du pays. Elles marquent le début d’un processus de sensibilisation et de consultation auprès du public avant qu’un projet de loi sur les MGF soit débattu au Parlement.


L'UIP : Fondée en 1889 et basée à Genève, l'UIP, doyenne des organisations politiques internationales, compte 155 parlements nationaux affiliés et neuf assemblées parlementaires régionales comme membres associés. L'organisation mondiale des parlements dispose d'un Bureau à New York en tant qu'Observateur permanent auprès de l'ONU.

L'OIM : Organisation intergouvernementale créée en 1951, l’OIM croit fermement que les migrations organisées, s’effectuant dans des conditions décentes, profitent aux migrants et à la société tout entière. L’OIM compte aujourd’hui 132 Etats membres et 97 observateurs, dont 17 États et 80 organisations internationales et ONG d'envergure mondiale ou régionale. Ses quelque 7 000 membres du personnel ont géré en 2009 plus de 2 360 projets. http://www.iom.int

L'ODH-DSPE : L'Office des droits humains est rattaché au Département de la sécurité, de la police et de l'environnement du Canton de Genève. Il est chargé de contribuer au développement d'une politique active en faveur des droits humains. Son champ d'action concerne l'intégration des étrangères et des étrangers, la promotion de l'égalité entre hommes et femmes, la prévention de la violence domestique et la solidarité internationale. http://www.ge.ch/dspe/droits-humains

Le CIAF : Le Comité interafricain sur les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants (CIAF) est une organisation non gouvernementale à but non lucratif. Fondé en 1984 à Dakar (Sénégal), le CIAF a été le premier réseau africain à prendre à bras le corps la question des MGF, au niveau local, régional et international. Le CIAF œuvre à promouvoir les droits fondamentaux des femmes et des enfants, par le biais de ses comités nationaux dans 28 pays africains. Il est aussi présent dans 16 pays non africains. Le CIAF a son siège dans les locaux de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) à Addis-Abeba (Ethiopie). Il dispose d’un bureau de liaison à Genève (Suisse). http://www.iac-ciaf.com
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M. James Jennings, +41 22 919 41 32, jj@mail.ipu.org, M.e. Luisa Ballin, +41 22 919 41 16, lb@mail.ipu.org, et Mme. Brighitte Filion, +4 122 919 41 20, bf@mail.ipu.org

Contact à l'OIM
M. Jean-Philippe Chauzy, +41 22 717 93 61, pchauzy@iom.int ,M. Jemini Pandya, +41 22 717 94 86, jpandya@iom.int

Contact au CIAF
M. Adebisi Adebayo, +41 22 731 24 20, adebisi.adebayo@iprolink.ch

Contact à l'ODH-DSPE
Mme. Fabienne Bugnon, Directrice, +41 22 327 92 71, fabienne.bugnon@etat.ge.ch