L’UIP préoccupée par les condamnations frappant des parlementaires turcs

Le Dr Mehmet Haberal a été le pionnier de la greffe du rein et du foie en Turquie. © Wikimedia Commons / Gedvali

L’UIP est vivement préoccupée par les condamnations prononcées le 5 août contre trois parlementaires turcs dans un procès qui reposerait sur des accusations non fondées.

Le journaliste et parlementaire Mustafa Balbay, le médecin et parlementaire Mehmet Haberal ainsi que leur collègue du parti républicain du peuple Sinan Aygün ont été condamnés à des peines allant de 35 ans à plus de 12 ans d’emprisonnement dans le procès de l’affaire Ergenekon où 275 personnes étaient en accusation. Des journalistes, des universitaires, des chefs militaires, des parlementaires et autres étaient accusés de faire de partie du réseau Ergenekon et d’avoir comploté pour renverser le gouvernement.

Le Comité des droits de l'homme des parlementaires de l'UIP suit les cas de MM. Balbay et Haberal depuis leur élection au Parlement en 2011.

L’UIP déplore vivement qu'une mission en Turquie chargée d’enquêter plus avant sur ces cas et sept autres cas impliquant des parlementaires poursuivis soit dans le cadre de l'affaire « Sledgehammer », soit pour appartenance à l'Union des communautés kurdes, ait été reportée à plusieurs reprises par les autorités turques.

L'Organisation a très souvent fait part des préoccupations que lui inspiraient le manque d'information autour des accusations portées contre les parlementaires, la fabrication de certaines des preuves utilisées contre MM. Balbay et Haberal, et la lenteur des procédures.

L'UIP prend acte de la libération de Mehmet Haberal après le jugement mais son comité des droits de l'homme des parlementaires entend réfléchir à de nouvelles mesures. A cet égard, la peine de 34 ans et 8 mois d’emprisonnement prononcée à l’encontre de M. Balbay est particulièrement préoccupante.