Manifestation contre le viol et le meurtre de deux jeunes filles en Inde – la dernière en date d’une série de sauvages agressions sexuelles. ©REUTERS/P. Kumar |
L’Union interparlementaire (UIP) s’est félicitée d’un décret qui vient d’être pris en Egypte pour réprimer le harcèlement sexuel, un premier pas certes, mais néanmoins crucial pour mettre un terme au problème croissant de la violence faite aux femmes, et a demandé aux autres pays de faire davantage sur le sujet.
Ce décret pris par le Président intérimaire sortant, Adly Mansour, fait du harcèlement sexuel un crime passible de cinq ans de prison. Jusqu’à présent, l’Egypte n’avait pas de loi spécifique définissant le harcèlement sexuel.
Depuis le déclenchement des manifestations qui ont contraint le Président égyptien Hosni Moubarak à renoncer au pouvoir en 2011, les agressions sexuelles en bande organisée contre des femmes sont monnaie courante. D’après une étude de l’ONU, neuf Egyptiennes sur 10 auraient subi des agressions sexuelles sous une forme ou une autre.
Pour le Secrétaire général de l’UIP, Anders B. Johnsson, « Il faudra, pour mettre fin à la violence contre les Egyptiennes, un engagement et une action renouvelés pour mettre en œuvre ce décret et instaurer des mesures contre toutes les formes de violences sexistes », et d’ajouter : « L’UIP demande instamment à l’Egypte de poursuivre sur cette voie pour protéger les femmes de la violence et inciter d’autres pays à prendre des mesures on ne peut plus nécessaires. »
Le décret égyptien est l’une des rares bonnes nouvelles de ces dernières semaines qui ont été épouvantables pour les droits des femmes dans le monde entier.
Le viol et le meurtre de deux jeunes filles trouvées pendues dans un arbre la semaine dernière dans un village en Inde, la condamnation à mort par lapidation de la Soudanaise, Meriam Ibrahim, pour avoir épousé un Chrétien, les crimes « d’honneur » et les agressions de femmes au Pakistan, ainsi que l’enlèvement de 200 écolières au Nigéria, ne sont que les faits les plus récents d’une série continue de crimes indicibles commis contre les femmes et les filles dans ces pays, mais aussi dans le monde tout entier.
« Ces attaques choquantes et les meurtres de femmes et de filles rappellent la nécessité urgente d’une législation et d’une action concertée à l’échelon mondial. Cette forme de violence n’épargne aucun pays, ni aucune société et nous savons que la législation est une étape indispensable pour faire évoluer les mentalités et les comportements » précise M. Johnsson pour qui « rien ne peut excuser l’inaction ou le manque d’initiative pour combattre ce fléau. »
Les Membres de l’UIP, qui ont approuvé en 2013 une Déclaration de la présidence sur la violence sexuelle à l’égard des femmes, sont appelés à renforcer radicalement leur action législative, afin que des lois efficaces soient mises en place, et à veiller à leur application.
La 131ème Assemblée de l’UIP, qui se tiendra à Genève au mois d’octobre, mettra l’accent sur la violence faite aux femmes, reflétant ainsi la volonté de l’Organisation de placer cette question au cœur de ses priorités. L’Assemblée de l’UIP accueillera aussi l’édition 2014 des World Future Policy Awards qui récompensent cette année les politiques les plus probantes de lutte contre la violence faite aux femmes.