L'Union interparlementaire est vivement préoccupée par l'arrestation, cette semaine, de sept parlementaires cambodgiens de l'opposition inculpés d'insurrection.
L'Organisation appelle à la libération immédiate de ces parlementaires et à la levée de toutes les accusations pesant contre eux, à moins que des preuves solides puissent être produites. L'UIP demande en outre que l'opposition politique puisse s'exprimer librement et sans entrave au Cambodge, ce qui est une condition élémentaire de toute société démocratique.
Les sept parlementaires ont été arrêtés à la suite d'une manifestation contre la fermeture, depuis un certain temps, du seul lieu de contestation de la capitale, la "place de la démocratie", qui a dégénéré. Les intéressés, ainsi qu'un autre responsable politique, lui aussi arrêté, sont en outre accusés d'avoir incité aux actes de violence qui ont fait de nombreux blessés parmi les partisans de l'opposition et dans les rangs des forces de l'ordre.
D'après les sources de l'UIP, il n'y a pas de preuve que ces personnes soient impliquées dans les violences et les dirigeants de l'opposition auraient au contraire appelé à la non-violence à maintes reprises. Le Comité des droits de l'homme des parlementaires de l'UIP a été saisi du cas des sept parlementaires pour engager des mesures de suivi.
Le Comité protège les parlementaires des attaques motivées par des considérations politiques et s'efforce d'obtenir réparation. Il va à présent ouvrir une enquête dans laquelle il tiendra compte des informations communiquées tant par les autorités que par les plaignants.
L'UIP déplore toute forme de violence et engage les deux parties à faire preuve de retenue. Elle compte que les événements qui ont conduit à ces actes de violence fassent l'objet d'une enquête équitable et diligente et que les responsables aient à rendre des comptes devant une justice indépendante et impartiale.
L'Organisation rappelle en outre que la liberté de réunion et d'association est un élément fondamental de la démocratie. Elle appelle les autorités à lever les interdictions qui vont à l'encontre des obligations du Cambodge en matière de droits de l'homme, et empêchent l'opposition politique d'employer des moyens d'action politique légitimes et d'exercer son rôle, à savoir de demander des comptes au gouvernement.
Le Secrétaire général de l'UIP, Martin Chungong, rappelle qu'"une opposition politique dynamique est essentielle pour que toutes les voix de la société puissent se faire entendre dans les processus politiques et la prise de décisions" et précise : "La crise politique cambodgienne dure depuis trop longtemps. Les deux parties doivent entamer un dialogue qui permette de rétablir le calme et la confiance politique."