Le Premier ministre cambodgien Hun Sen et le leader de l’opposition Sam Rainsy se serrant la main après avoir signé un accord qui met fin à près d’un an de blocage politique. ©REUTERS/Stringer |
L'Union interparlementaire (UIP) se félicite de la libération de sept parlementaires de l'opposition arrêtés la semaine dernière pour sédition en raison de leur participation présumée à une manifestation violente, qui s'était déroulée à Phnom Penh le 15 juillet.
L'UIP renouvelle néanmoins son appel aux autorités cambodgiennes qu'elle a invitées à respecter les règles de procédure et à lever toutes les charges pesant contre les intéressés sans délai, à moins qu'il y ait des preuves solides de leur implication. D'après les sources de l'UIP, les parlementaires bénéficient d'une liberté conditionnelle et pourraient malgré tout être appelés à comparaître devant la justice.
Cette libération est intervenue immédiatement après l'annonce d'un accord attendu de longue date entre le gouvernement du Premier ministre Hun Sen et le leader de l'opposition, Sam Rainsy, mettant fin un blocage politique qui aura duré près d'un an.
La semaine dernière, l'UIP avait appelé à la libération immédiate des sept parlementaires arrêtés à l'issue d'une manifestation visant à dénoncer la prolongation de la fermeture du seul lieu de manifestation de la capitale, la place de la démocratie, qui avait dégénéré. De nombreuses personnes, représentants des forces de l'ordre et partisans de l'opposition confondus, avaient été blessées.
Le Comité des droits de l'homme des parlementaires de l'UIP a été saisi du cas de ces sept parlementaires. Il doit maintenant ouvrir une enquête, dans laquelle il tiendra compte des informations communiquées tant par les autorités que par les plaignants.
L'UIP se réjouit par ailleurs de l'accord qui a été passé entre le gouvernement et le principal parti d'opposition, le Parti national du salut du Cambodge (CNRP), qui a accepté de lever le boycott du Parlement qu'il pratiquait depuis un an, suite à des élections législatives dont il contestait les résultats. D'après les résultats officiels, le CNRP avait remporté 55 sièges à l'Assemblée nationale.
En échange, le gouvernement a accepté de remanier la commission électorale, accusée par l'opposition d'avoir truqué les élections au profit du parti en place, le Parti populaire cambodgien (CPP). Les deux partis se sont engagés à régler leurs différends au Parlement.
Pour le Secrétaire général de l'UIP, Martin Chungong, "c'est un pas dans la bonne direction. Le Parlement est un lieu où l'on doit travailler ensemble pour trouver des solutions aux différends politiques par le dialogue. L'UIP est prête à apporter son concours au Parlement cambodgien pour l'aider à s'acquitter du mandat que lui ont confié les citoyens."