Les élus et administrateurs des parlements de la région Asie-Pacifique travaillent sur les trois formes de violences les plus fréquemment infligées aux filles dans cette région : le mariage précoce, les violences sexuelles et les violences familiales. ©Reuters/Danish Siddiqui |
Des représentants des parlements d'Asie et du Pacifique sont convenus de la nécessité de faire pression sur les gouvernements pour qu'ils fassent changer les choses en veillant à ce que les lois visant à combattre la violence faite aux filles soient effectivement appliquées.
A l'issue d'une rencontre de trois jours dans la capitale bangladaise, Dhaka, le 25 septembre, des parlementaires et du personnel des parlements de 12 pays d'Asie et du Pacifique, ainsi que des représentants d'organisations nationales et internationales ont souligné que même les lois les mieux conçues ne suffisaient pas à elles seules.
Il faut des mesures d'accompagnement dans différents secteurs pour apporter une réponse valable aux trois formes les plus répandues de violence auxquelles sont confrontées les filles dans la région – mariages précoces, violences sexuelles et violences familiales.
Intitulée Rompre le cycle de la violence contre les filles en Asie et dans le Pacifique, cette rencontre organisée conjointement par le Parlement du Bangladesh et l'UIP a donné lieu à une série de conclusions dans lesquelles sont énoncées les priorités en ce qui concerne la mise en œuvre de la législation, mais aussi les politiques et mesures que doivent prendre les parlements et leurs membres.
Les participants ont noté des progrès importants dans la région, notamment grâce à des réformes de la législation et des politiques visant à aligner la législation sur les instruments internationaux de droits de l'homme tels que la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) et la Convention relative aux droits de l'enfant.
Toutefois, nombreux sont encore les défis et les lacunes à combler pour une application réelle des lois, en particulier en ce qui concerne les services à fournir, les financements, l'accès à la justice, les normes sociales et les comportements.
Les parlementaires ont été appelés à adopter des procédures et des protocoles précis en matière de législation et d'élaboration des politiques de façon, entre autres, à faire en sorte que la charge de la preuve n'incombe plus aux victimes; à leur offrir un accompagnement soucieux de leur condition féminine, auquel elles puissent accéder facilement; et à mettre fin à l'impunité en veillant à ce que leurs agresseurs aient à répondre de leurs actes.
Il faut aussi adopter des stratégies précises pour relever l'âge auquel les filles peuvent être mariées et faire en sorte qu'elles ne soient pas déscolarisées.
Les parlementaires se sont engagés à exercer pleinement leurs fonctions législative, de contrôle et de représentation et ont souligné que les lois devaient être assorties de politiques et de programmes d'action nationaux suffisamment dotés. Reconnaissant par ailleurs, que la violence faite aux femmes et aux filles est un problème mondial, ils ont souhaité que le programme de développement pour l'après-2015 comporte une "cible" visant à mettre fin à ce fléau. Les parlementaires ont aussi été appelés à se muer en agents du changement et les parlementaires hommes, en particulier, à dénoncer davantage les inégalités entre hommes et femmes et la violence sexiste.
Les conclusions de cette rencontre financée par le Worldwide Support for Development (WSD) et l'Agence norvégienne de coopération pour le développement (Norad) seront intégrées dans une étude que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) mène avec l'UIP, sur les lois existant dans la région au sujet des mariages d'enfants.