La parlementaire afghane Shukria Barakzai (à droite) est membre de la Commission de la paix et de la sécurité internationale de l'UIP. ©UIP |
L'Union interparlementaire (UIP) a condamné ce jour l'attentat commis hier, dimanche 16 novembre, à Kaboul, contre la parlementaire afghane Shukria Barakzai et a une nouvelle fois engagé les autorités afghanes à renforcer son action pour que les femmes politiques ne soient pas réduites au silence et ne fassent plus l'objet d'actes d'intimidation.
Madame Barakzai, parlementaire et militante notoire des droits des femmes, a réchappé de cet attentat suicide, mais trois autres personnes y ont laissé la vie et d'autres encore, nombreuses, ont été blessées.
Egalement membre de la Commission permanente de la paix et de la sécurité internationale de l'UIP, Shukria Barakzai n'est pas la première parlementaire afghane à être prise pour cible ces dernières années.
Cette année déjà, sa collègue Mariam Koofi avait été blessée dans une agression alors qu'elle quittait son bureau et la sœur de cette dernière, Fawzia Koofi, elle aussi parlementaire et militante en vue de la cause des femmes avait subi une agression semblable en 2010. En 2013, la sénatrice Rooh Gul Hirzad a perdu sa fille dans une attaque contre sa voiture et la parlementaire Fariba Ahmad Kakar a été enlevée et retenue en captivité durant plusieurs semaines avant d'être enfin libérée.
L'UIP appelle les autorités à tout mettre en œuvre pour protéger les femmes parlementaires de ce genre d'attaques. Elle est de plus en plus préoccupée par la recrudescence d'actes de violence qui visent des femmes politiques partout dans le monde et plaide avec force pour que ces attentats ne restent pas sans suite et que leurs auteurs soient retrouvés.
L'impunité n'est pas uniquement une atteinte aux droits fondamentaux à la vie, à la sécurité et à la liberté d'expression des parlementaires, elle nuit aussi à leur aptitude à représenter efficacement leurs électeurs et à traiter nombre de difficultés auxquelles l'Afghanistan est confronté.
Les femmes comptent actuellement pour plus de 27 pour cent des parlementaires de ce pays. Nombre d'entre elles sont des militantes des droits des femmes dans tous les domaines, notamment la santé, l'éducation et l'emploi.
Le Comité des droits de l'homme des parlementaires de l'UIP, qui œuvre à faire réparer les atteintes aux droits de l'homme dont sont victimes des parlementaires dans le monde entier, est saisi de cas concernant des parlementaires afghans qui ont été victimes d'agressions et d'actes d'intimidation répétés.