Huitième anniversaire de l’assassinat d’un parlementaire libanais : l’UIP appelle à l’action

Gèneve, 12 juin 2015

Membre du Parlement depuis 2000, M. Walid Eido (à gauche), photographié ici en 2005 en compagnie des parlementaires Samir Frangieh (au centre) et Antoine Haddad. ©AFP PHOTO RAMZI HAIDAR

L’UIP appelle une nouvelle fois les autorités libanaises à mettre tout en œuvre pour traduire en justice les assassins de Walid Eido, parlementaire libanais, tué il y a exactement huit ans.

Walid Eido a trouvé la mort à Beyrouth le 13 juin 2007 dans l’explosion d’une voiture piégée. Il fait partie des personnalités victimes de la vague d’attentats qui a suivi l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri en 2005. Trois autres parlementaires - Gibran Tueni, Pierre Gemayel et Antoine Ghanem - ont également été assassinés. Aucun des meurtriers n’a été arrêté.

Des enquêtes judiciaires ont été ouvertes. En 2011, le procureur général du Liban indiquait qu’elles suivaient leur cours. Depuis cette date, les autorités libanaises n’ont laissé filtrer aucune information supplémentaire, précisant néanmoins que la responsabilité des enquêtes relevait désormais du tribunal international mandaté par l’ONU pour enquêter sur l’assassinat de M. Hariri.

Ce tribunal n’ayant jamais déclaré que les attaques contre M. Eido et les autres parlementaires assassinés relevaient de sa juridiction, l’UIP souligne cependant que la responsabilité de l’éclaircissement de ces crimes reste du ressort des autorités libanaises. Pour le moment, il est difficile de savoir si l’une ou l’autre des parties continue véritablement à mener l’enquête.

L’UIP s’inquiète fortement de ce que ces crimes puissent rester impunis. Comme l’a déclaré la parlementaire Ann Clwyd, Présidente du Comité des droits de l'homme des parlementaires de l’UIP : « Il est essentiel que des mesures décisives soient prises rapidement pour accélérer la recherche de la justice. Le fait que ces crimes restent impunis fait peser une grave menace, non seulement sur les parlementaires et les citoyens qu’ils représentent, mais aussi sur l’institution parlementaire dans sa globalité car cette impunité risque fort d’avoir un effet dissuasif sur d’autres parlementaires désireux de s’exprimer sur des questions sensibles. J’exhorte les autorités libanaises à ne ménager aucun effort pour résoudre ces crimes odieux. »

Mme Clwyd a également demandé aux autorités libanaises d’autoriser le Comité à se rendre à Beyrouth dans les mois qui viennent pour déterminer l’état des procédures judiciaires et discuter des mesures à prendre.

Créé en 1976, le Comité s’occupe des cas des parlementaires victimes de violations des droits de l’homme dans le monde et apporte un soutien effectif et concret aux personnes concernées. Il est actuellement saisi de 289 cas dont 59 assassinats.

Rappel des dates d’assassinat de parlementaires libanais
Gibran Tueni, tué dans l’explosion d’une voiture piégée             déc. 2005
Pierre Gemayel, tué par balle dans un attentat                           nov. 2006
Walid Eido, tué dans l’explosion d’une voiture piégée                juin 2007
Antoine Ghanem, tué dans l’explosion d’une voiture piégée       sept. 2007