Un groupe de sept parlementaires accompagné du Secrétaire général de l’UIP, Anders B. Johnsson, doit se rendre en Jordanie pour voir de ses propres yeux dans quelles conditions vivent les Syriens réfugiés en Jordanie et quel effet leur présence a sur le pays. Cette mission vise à susciter une action des parlements face à la crise des réfugiés syriens.
La délégation qui sera sur place du 25 au 28 juin se compose de parlementaires d’Afrique, d’Asie, d’Europe et d’Amérique latine représentant le Comité de l’UIP chargé de promouvoir le respect du droit international humanitaire, ainsi que d’un sénateur jordanien. Elle ira à la rencontre de réfugiés installés dans des camps et dans des zones urbaines et rencontrera également des personnalités de haut rang parmi lesquelles le Premier ministre Abdullah Ensour et plusieurs autres ministres, les Présidents des deux chambres du Parlement, ainsi que des représentants d’organisations travaillant auprès des réfugiés, notamment le HCR.
Cette mission de terrain en Jordanie fait suite à l’adoption d’une résolution sur un point d’urgence adoptée à la 128ème Assemblée de l’UIP, en Equateur, en mars 2013, au sujet de la crise des réfugiés syriens, et à une séance d’information que le HCR a délivrée au Comité du DIH de l’UIP.
Près d’1,6 million de réfugiés syriens ont déjà cherché asile dans différents pays du Moyen-Orient et chaque mois, 200 000 réfugiés supplémentaires franchissent les frontières, ce qui, d’après le HCR, pourrait porter le nombre total de réfugiés syriens à 3,5 millions d’ici la fin de l’année. Selon les estimations, la moitié de la population syrienne va également avoir besoin d’aide humanitaire avant la fin de 2014.
L’aide humanitaire n’est pas suffisamment financée, très loin de là, puisque sur les 5,2 milliards de dollars E.-U. a priori nécessaires pour 2013, seul 1,24 milliard a été reçu à ce jour. Alors que le conflit se poursuit en Syrie et que la crise humanitaire s’amplifie, la nécessité d’une solution politique n’a jamais été aussi grande.
Les dirigeants humanitaires, notamment les organismes de relèvement de l’ONU, ont appelé à un renforcement massif de la solidarité internationale, faisant écho à la résolution de l’UIP qui insiste sur le fait que les parlements doivent travailler avec les gouvernements à mettre à disposition les moyens financiers nécessaires.
“La crise syrienne suscite une vive émotion chez les Membres de l’UIP et la présente mission témoigne donc d’un profond désir des parlements du monde entier de contribuer à la recherche d’une solution. En allant recueillir des informations directement auprès des réfugiés syriens, des autorités jordaniennes et des organismes humanitaires, nous espérons disposer des éléments nécessaires pour susciter une action internationale beaucoup plus importante face à l’actuelle crise des réfugiés”, tels sont les propos d’Anders B. Johnsson.
La résolution de l’UIP sur la Syrie, la deuxième en 12 mois, met l’accent sur le fait que les parlements doivent faire pression sur les gouvernements pour qu’ils agissent face à la crise humanitaire et viennent en aide aux pays qui accueillent des réfugiés. Ce texte engage en outre les pays donateurs à tenir leurs engagements en matière d’aide humanitaire.
Les conclusions de la mission seront communiquées aux Membres de l’UIP à la prochaine Assemblée de l’Organisation, qui se tiendra à Genève, en octobre 2013.