De gauche à droite : Mlle Gaëlle Laroque, Chargée de Programme des droits de l'homme à l'UIP, M. Pie Ntavyohanyuma, Président de l'Assemblée nationale du Burundi et M. Kassoum Tapo, Président du Comité des droits de l'homme des parlementaires. ©UIP |
Sous la conduite du Président du Comité des droits de l’homme des parlementaires, M. Kassoum Tapo, la semaine dernière, la délégation de l’UIP a rendu visite aux anciens parlementaires actuellement détenus Gérard Nkurunziza et Hussein Radjabu.
M. Nkurunziza faisait partie de la branche dissidente du parti au pouvoir lorsqu’il a été placé en détention en 2008 au motif qu’il aurait fourni des armes en vue d’un coup d’Etat visant à renverser le gouvernement. Malgré l’absence de preuves et bien qu’aucune arme n’ait été saisie, M. Nkurunziza est demeuré en prison depuis, sans avoir jamais été jugé.
« Gérard Nkurunziza est coincé en prison depuis cinq ans et fait l’objet de reports constants de la justice », a déclaré M. Tapo, rappelant ce qui suit : « Lenteur de justice vaut déni de justice », et de préciser : « nous comptons sur la parole des autorités selon laquelle cette affaire sera réglée dans les semaines qui viennent ».
L’UIP plaide aussi pour la libération anticipée d’un dissident politique de haut rang, Hussein Radjabu. L’intéressé peut en effet légalement prétendre à une telle libération, dans la mesure où il a déjà purgé plus du quart de sa peine. M. Radjabu a été condamné à 13 ans d’emprisonnement pour subversion en avril 2008, suite à une procédure entachée de graves irrégularités.
La mission, qui est reconnaissante aux autorités burundaises de leur coopération, s’est félicitée de la libération de deux autres parlementaires dissidents, Pasteur Mpawenayo et Deo Nshirimana, qui ont passé quatre ans en détention préventive avant que les charges retenues contre eux ne soient levées en 2012.
L’UIP a été encouragée d’apprendre que la Commission parlementaire des droits de l’homme des parlementaires du Burundi continuerait à suivre tous ces cas de près.
Kassoum Tapo a également exprimé l’espoir que la Commission Vérité et réconciliation envisagée serait suffisamment indépendante et efficace pour faire la lumière sur les épisodes de violence qui traversent régulièrement le pays depuis son indépendance de la Belgique en 1962, notamment avec l’assassinat de dirigeants politiques clés dans les années 90.
La visite du Comité des droits de l’homme des parlementaires au Burundi s’inscrivait dans le cadre d’une double mission dans la région, qui s’est également intéressée à des dossiers concernant la République démocratique du Congo.