Le parlementaire argentin Hipólito Solari Yrigoyen obtient enfin justice près de 40 ans après les faits.© H. Solari Yrigoyen |
L’UIP se réjouit de voir la justice enfin rendue dans les affaires de violations des droits de l’homme des parlementaires argentins, 37 ans après les faits.
Deux hommes qui travaillaient dans les années 70 à la prison de Rawson, de sinistre mémoire en Argentine, ont été jugés coupables d’avoir torturé Hipólito Solari Yrigoyen, ancien sénateur argentin, et un autre parlementaire, Mario Abel Amaya, qui en est mort.
Osvaldo Jorge Fano, chef du pénitencier de Rawson, a été condamné à 23 ans et Jorge Osvaldo Steding, gardien de prison, à 17 ans d’emprisonnement. Le médecin qui travaillait à la prison au moment des crimes, Luis Eduardo García, a été condamné, lui aussi, à deux ans d’emprisonnement pour dissimulation d’actes de torture.
Les cas de Solari Yrigoyen et d’Amaya ont été parmi les premiers que le Comité des droits de l’homme des parlementaires de l’UIP ait examinés après leur arrestation par les autorités militaires en août 1976. Peu avant, une junte militaire dirigée par le général Jorge Videla avait pris le pouvoir et dissous le Parlement.
Les deux parlementaires ont été sauvagement battus en détention avant d’être transférés à la prison de Rawson en Patagonie où ils ont été torturés et de nouveau battus sans merci. Ce traitement inhumain a entraîné la mort de M. Amaya, à l’âge de 42 ans, le 19 octobre 1976.
Sous la pression internationale, en particulier celle de l’UIP, Solari Yrigoyen a été libéré en mai 1977. Il a été immédiatement expulsé d’Argentine et envoyé au Venezuela.
Fervent défenseur des droits de l’homme, Solari Yrigoyen est devenu plus tard membre, puis président du Comité des droits de l’homme des parlementaires de l’UIP. Ce comité a été créé en grande partie suite à la dissolution de plusieurs parlements d’Amérique latine dans les années 70, à l’arrestation arbitraire de nombreux parlementaires de ces pays et aux mauvais traitements qui leur étaient infligés.
“Après s’être adressé au Comité des droits de l’homme de l’UIP quand il était victime, Hipólito Solari Yrigoyen s’est fortement impliqué pour éviter que d’autres collègues parlementaires à travers le monde ne soient victimes des violations dont il a souffert”, a dit le Secrétaire général de l’UIP, M. Anders B. Johnsson. “Son action incarne l’idée même de solidarité parlementaire qui est à la base des travaux du Comité. A la différence d’autres mécanismes internationaux et régionaux, le Comité ne renonce jamais à l’examen d’un cas tant que celui-ci n’a pas abouti à un règlement satisfaisant, même si cela prend des années”.
Entre 15 000 et 30 000 opposants au régime militaire ont été appréhendés en Argentine et ont “disparu” pendant la “guerre sale” entre 1976 et 1983.