Birgitta Jonsdottir veut que le respect de la vie privée dans les espaces numériques soit reconnu comme un droit fondamental de la personne. ©UIP/Giancarlo Fortunato |
Tsedal Yohannes, belle-soeur du député erythréen Petros Salomon est toujours sans nouvelles de lui et de sa sœur depuis qu'ils ont été placés en détention. ©UIP/Giancarlo Fortunato |
L’Union interparlementaire (UIP) appelle à une action internationale pour protéger les droits fondamentaux de la personne, en particulier la liberté d’expression, face à l’évolution rapide de la technologie.
C’est dans une résolution qu’elle vient d’adopter au sujet de la violation des droits de l’homme de la parlementaire islandaise Birgitta Jónsdóttir que l’UIP a lancé cet appel. En effet, parce qu’elle avait produit une vidéo mise en ligne par Wikileaks, les autorités américaines se sont immiscées dans sa vie privée en envahissant son espace numérique et ont engagé des poursuites à son encontre. La justice américaine lui a donné tort.
La liberté d’expression étant un élément indispensable au travail de tout parlementaire et à la démocratie, la résolution de l’UIP dit la vive préoccupation qu’inspire à l’Organisation leau fait que les dispositions du droit national et international relatives à l’utilisation des médias électroniques, notamment des médias sociaux, ne prévoient pas de garanties suffisantes pour assurer le respect de la liberté d’expression, l’accès à l’information et le droit à la vie privée.
L’UIP s’est également dite préoccupée de ce que l’immunité parlementaire dont jouissait l’intéressée en vertu du droit islandais ne couvrait pas ce cas, ce qui porte à croire que les Etats ne sont pas en mesure de protéger leurs propres parlementaires d’autres Etats lorsque ces élus utilisent les médias sociaux pour révéler des informations.
Etant donné les ramifications de ce cas, la communauté internationale doit prendre des mesures pour que les droits de l’homme et la démocratie ne soient plus menacés.
Cette résolution fait partie d’une série de décisions portant sur des atteintes aux droits fondamentaux de 148 parlementaires, dans 17 pays de toutes les régions du monde, adoptées à la clôture de la 129ème Assemblée de l’UIP, à Genève.
L’UIP est également très inquiète au sujet des 11 parlementaires érythréens arrêtés en septembre 2001, sans avoir été formellement mis en accusation, pour avoir écrit une lettre ouverte appelant à une réforme démocratique dans leur pays. On ne sait rien de ces parlementaires détenus au secret depuis leur arrestation, dans un pays notoirement connu pour ses atteintes aux droits de l’homme.
L’UIP déplore le manque de respect flagrant des autorités érythréennes pour les droits les plus fondamentaux des 11 parlementaires en question et est consternée que l’on ne sache toujours rien de leur sort, une situation intenable pour leurs proches. Enfin, l’UIP est particulièrement préoccupée par les allégations selon lesquelles seuls deux d’entre eux seraient encore en vie.
Non seulement l’UIP demande une fois de plus aux autorités érythréennes de lui fournir des informations sur ces parlementaires, mais elle demande à ses Membres de faire pression sur l’Erythrée pour obtenir leur libération. L’UIP enjoint à la communauté internationale de ne plus garder le silence face à de telles atteintes aux droits de l’homme.
Enfin, selon des informations diffusées récemment, aux Maldives des parlementaires de l’opposition feraient l’objet d’arrestations arbitraires, d’actes d’agression et de harcèlement. Le Président du Parlement aurait lui-même reçu des menaces de mort, ce qui est pour le moins inquiétant. Les fortes tensions qui ont fait suite au premier tour du scrutin présidentiel tenu récemment et la mise en cause de l’autorité du Parlement sont préoccupantes. L’UIP réitère ses appels aux autorités maldiviennes, à commencer par les forces de l’ordre, à se conformer aux normes du droit national et international relatives aux droits de l’homme.
Au cours des trois jours qu’a duré sa session, le Comité des droits de l’homme des parlementaires de l’UIP, qui travaille à longueur d’année sur des cas concernant près de 300 parlementaires, a tenu 15 auditions.
Le Comité engage enfin les autorités de Bahreïn et de la Turquie à autoriser l’envoi de missions d’enquête pour résoudre des cas d’atteintes aux droits de l’homme.
S’il y a eu un motif de satisfaction durant cette session, c’est peut-être le fait que le Cambodge ait permis au leader de l’opposition Sam Rainsy de regagner son pays, même si l’on peut regretter que ce dernier ait été empêché de se présenter aux élections législatives tenues il y a peu. Quoi qu’il en soit, le Comité a décidé de clore ce cas.
Lien vers les résolutions : http://www.ipu.org/pdf/hrres193_fr.pdf
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