La mission de l'UIP a vocation à désamorcer les tensions politiques dans la perspective des élections présidentielles. ©REUTERS/Dinuka Liyanawatte |
L’UIP a envoyé une mission d’urgence aux Maldives afin de contribuer à la recherche de moyens de recréer la confiance entre les institutions publiques dans un pays de plus en plus polarisé par les divisions politiques et où l’annulation de l’élection présidentielle décidée par la Cour suprême au mois de septembre a porté la crise politique vers de nouveaux sommets.
L’Organisation a appelé à maintes reprises au respect de l’état de droit dans ce pays insulaire de l’Océan indien et invité les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire à ne pas outrepasser les prérogatives que leur confère la Constitution et à exercer leur mandat indépendamment les uns des autres.
L’UIP est en particulier préoccupée de ce que le Parlement des Maldives ne peut s’acquitter de ses fonctions législatives et de contrôle librement et de manière indépendante. Les fréquents actes d’intimidation et de harcèlement ainsi que les attaques visant des parlementaires dans l’exercice de leurs fonctions sont extrêmement préoccupants et ont entraîné toute une série de nouvelles saisines du Comité des droits de l’homme des parlementaires de l’UIP.
La mission de l’UIP, qui se trouve d’ores et déjà aux Maldives et à laquelle participe le parlementaire et Procureur général de la République de Nouvelle-Zélande, Paul East, doit rencontrer des dirigeants du gouvernement, notamment le Président Waheed. Elle dialoguera en outre avec de hauts représentants du Parlement, parmi lesquels son Président, ainsi qu’avec des magistrats de la Cour suprême et des représentants des forces de l’ordre, tels que le Commissaire divisionnaire de la police.
L’annulation du premier tour de l’élection présidentielle en septembre 2013 à la demande du dirigeant du Parti démocratique des Maldives qui siège dans l’opposition, Mohamed Nasheed, et l’urgence d’élire un nouveau président dans la mesure où le mandat du Président Waheed prend fin le 11 novembre, ont créé un blocage politique qui n’est pas sans effet sur le travail du Parlement et des parlementaires.
« Cette mission vise non seulement à promouvoir la confiance entre les institutions publiques en vue de la prochaine élection, mais aussi à se faire une idée plus précise au sujet des récentes allégations d’atteintes aux droits fondamentaux de certains parlementaires. Sont mis en cause des arrestations arbitraires, des attaques et des actes d’intimidation, notamment des menaces de mort », indique le responsable du programme des droits de l’homme à l’UIP, Rogier Huizenga, qui fera également partie de la mission.
Cette mission, qui s’étale sur une semaine, s’achèvera avant le premier tour de l’élection présidentielle, qui doit à présent avoir lieu le 9 novembre.