L'UIP, inquiète après le procès en appel d'Anwar Ibrahim

L’UIP suit le procès du parlementaire malaisien, Anwar Ibrahim. © UIP

L'UIP est vivement préoccupée par le caractère expéditif du procès en appel d'Anwar Ibrahim, parlementaire et chef de l'opposition en Malaisie, qui se conclut par une condamnation à une peine de cinq ans d'emprisonnement pour sodomie.

Condamné, Anwar Ibrahim ne peut plus se présenter à une élection partielle décisive qui aura lieu le 23 mars dans le Selangor et qui aurait être pour lui un tremplin pour le poste de Premier Ministre de l'Etat le plus riche de la Malaisie.

La défense avait demandé que l'audience soit reportée à la fin de la semaine pour permettre à l'avocat, Karpal Singh, de travailler sur les dossiers d'autres clients qui risquent la peine capitale mais elle s'est heurtée à un refus. Après avoir entendu la sentence le 7 mars, la défense n'a eu qu'une heure pour se préparer à plaider pour une condamnation réduite.

Anwar, qui a fait appel du verdict de culpabilité, restera en liberté sous caution tant que ce recours n'aura pas été jugé.

C'est la deuxième fois qu'Anwar Ibrahim est condamné à une peine d'emprisonnement pour sodomie. Il a passé six ans en prison avant d'être libéré en 2004.  Quatre ans plus tard, il a été de nouveau accusé d'infraction à une loi qui date de l'époque coloniale (1938), réprime "les relations charnelles contre nature" et qui, selon les Nations Unies, viole le droit à la vie privée et à la non-discrimination.

Un tribunal l'a exonéré en 2012 des charges qui pesaient contre lui, invoquant le manque de preuves, mais le gouvernement a fait appel de l'acquittement.

L'UIP était présente à Kuala Lumpur en qualité d'observateur aux audiences du procès en appel qui a duré deux jours.

L'Organisation est également préoccupée par la situation de Karpal Singh lui-même, qui est non seulement le principal conseil d'Anwar Ibrahim, mais aussi parlementaire de l'opposition. Accusé au début du mois d'avoir tenu des propos séditieux contre un sultan de Malaisie en 2009, il doit être jugé le 11 mars.

Karpal Singh risque de perdre son mandat parlementaire s'il est condamné à une amende supérieure à 2'000 ringgit (615 USD) ou à une peine d'emprisonnement de plus d'un an et perd ensuite tous les recours qu'il a pu former.

Le rapport d'observation du procès sera présenté au Comité des droits de l'homme des parlementaires pendant la 130ème Assemblée de l'UIP qui aura lieu prochainement à Genève (16-20 mars). Le Comité a aussi demandé à entendre la délégation du Parlement malaisien.

L'UIP craint que ces deux grandes figures de l'opposition en Malaisie ne soient exclues de la vie politique.

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