Des parlementaires du monde entier ont réclamé, à l'issue de 130ème Assemblée de l'UIP à Genève, des mesures concertées pour faire de la Terre un lieu plus sûr et plus pacifique.
Alors que plusieurs crises secouent la planète, l'UIP ne pouvait être plus en prise avec l’actualité en renouvelant son engagement envers la paix et la démocratie à l’occasion de son 125ème anniversaire et de son Assemblée qui s’est tenue du 16 au 20 mars.
Dans une résolution sur la crise en République centrafricaine (RCA), les membres de l'UIP ont fermement condamné la poursuite des violations du droit international humanitaire et les violations massives des droits de l'homme commises par des groupes armés, tout en soulignant que les auteurs de ces actes devaient rendre des comptes. Les Parlements membres de l'UIP ont été appelés à faire pression sur leurs gouvernements pour répondre aux appels à l'action humanitaire et venir en aide aux personnes déplacées, dont le nombre ne cesse de croître.
Exhortant les autorités de transition du pays à désarmer et à démobiliser les auteurs de violences, l'UIP insiste aussi sur l'importance du dialogue entre toutes les parties, qu’elle voit comme la première étape incontournable de la réconciliation nationale. C'est là un message fondamental de l'Organisation qui fait écho aux préoccupations qu’elle a exprimées au sujet du conflit en Syrie et de la crise qui s’aggrave en Ukraine.
"Les conflits en Centrafrique, en Syrie et en Ukraine ne prendront pas fin à moins d'une solution politique négociée entre toutes les parties intéressées. Après trois ans d'effusion de sang et de souffrances indicibles, le cas de la Syrie montre bien que les conflits ne peuvent être réglés pacifiquement que par le dialogue - avec toutes les parties en cause assises à une même table", voilà l’analyse du Président de l'UIP, Abdelwahad Radi.
Dans une autre résolution, l'UIP appelle ses Membres à s'engager dans une série d'actions visant à débarrasser la planète des armes nucléaires. Rappelant qu’il existe au moins 17 000 têtes nucléaires dans le monde, qui constituent une grave menace pour la paix et la sécurité, l'UIP exhorte les parlements à s’assurer que les États qui n'ont pas signé et ratifié le Traité de non-prolifération (TNP) le fassent sans délai ni condition. Les parlementaires doivent aussi travailler avec leurs gouvernements pour assurer le plein respect du TNP et de tous les engagements souscrits lors des conférences d'examen du Traité en 2000 et 2010.
Ce texte souligne également combien il importe que le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires entre en vigueur. Il invite les États à s'abstenir de tout essai d'armes nucléaires et recommande aux parlements de convaincre les gouvernements d’entamer des négociations sur une convention relative aux armes nucléaires.
Dans une troisième résolution, les Membres de l'UIP demandent aussi aux parlements, en particulier dans les pays touchés par des conflits armés, de modifier la législation afin de prévenir et de réprimer le recrutement d’enfants soldats. Ce texte met l'accent sur la protection des enfants et des enfants migrants, en particulier en période de conflit, et l'UIP engage les parlements à adopter des lois spécifiques pour protéger les filles de la traite des êtres humains, de l'exploitation sexuelle et de la violence à caractère sexiste.
Les enfants séparés ou non accompagnés qui fuient l’enrôlement forcé en franchissant des frontières devraient pouvoir demander l'asile et ne pas être refoulés vers des pays où leur vie serait en danger.
Dans ce texte qui compte 37 recommandations, l'UIP demande aux gouvernements de considérer les mineurs enrôlés de force et poursuivis en application du droit international comme des victimes et non comme des criminels, et de leur apporter l’aide dont ils ont besoin.
Alors qu’une attention accrue est portée à un nouveau programme de développement durable, qui remplacera les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) après 2015, l'UIP rappelle les risques de voir les catastrophes se multiplier et la nécessité de mettre en place des politiques plus vigoureuses pour atténuer leur impact.
Notant que l'urbanisation mal planifiée, voire sauvage, la pauvreté endémique et la mauvaise gouvernance sont d’importants facteurs de risque, l’UIP appelle tous les parlementaires à réviser sans attendre la législation existante visant à réduire les risques de catastrophes.
L'Organisation a invité l'ONU à formaliser le principe de réparation pour les victimes de catastrophes naturelles et de dommages causés par les États qui appliquent des stratégies de développement contraires aux recommandations de la Conférence de Rio sur le développement durable.
Cette résolution exhorte également les gouvernements à intégrer la croissance démographique, la planification familiale et la dynamique démographique dans les politiques de développement durable. En outre, les gouvernements et l’ONU devraient s'assurer que le programme de développement pour l’après-2015 renforce le cadre de réduction des risques, qui est aussi en cours de révision.
Plus de 700 parlementaires de 147 pays, dont 48 Présidents de Parlement et 215 femmes parlementaires, ont pris part à la 130ème Assemblée de l'UIP.
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Les éditeurs / iconographes peuvent accéder aux photographies de l'Assemblée sur : http://www.ipu.org/130pics