Les Présidentes de parlement définissent un programme pour que l’égalité entre hommes et femmes devienne une réalité en une génération

Genève/New York, 31 août 2015

Les Présidentes de parlement de 23 pays ont lancé un appel à l’action à l’issue de deux journées de débat ©UIP

Les Présidentes de parlement du monde entier appellent à une intensification réelle de l’action collective pour l’égalité entre hommes et femmes.

A l’issue d’une réunion de deux jours sur “L’innovation au service de l’égalité des sexes” au siège de l’ONU à New York, les Présidentes de parlement ont rappelé que l’unité de la pensée et de l’action confère une grande force de changement, qui devrait permettre d’instaurer véritablement l’égalité entre hommes et femmes en une génération.

Des progrès rapides ne sont possibles, par ailleurs, que si on remet en cause et modifie des mentalités qui perpétuent des comportements, des pratiques culturelles et des croyances à l’origine des inégalités. Outre la nécessité  de communiquer plus efficacement sur l’égalité des sexes et de collaborer étroitement avec les communautés, les Présidentes de parlement pensent que l’éducation des filles et des garçons sur ce sujet est une priorité urgente.

Il est de la plus haute importance que les jeunes voient des dirigeants femmes et hommes et aient des modèles de l’un et l’autre sexe. Or, de l’avis des participants, les Présidentes de parlement sont idéalement placées pour jouer ce rôle et fixer les priorités du débat public.

La 10ème Réunion des femmes parlementaires, organisée par l’UIP, avec la participation de 24 des 46 Présidentes de parlement dans le monde, avait pour but de sortir de l’impasse en matière d’égalité entre hommes et femmes, de remédier à la lenteur des progrès en la matière, dans la société comme dans les parlements, sachant que 22 pour cent seulement des parlementaires sont des femmes dans le monde.

Les Présidentes de parlement rappellent aussi l’importance vitale de l’accession des femmes aux responsabilités économiques, en faisant valoir leurs droits à la propriété foncière et à la propriété tout court, ou en leur facilitant l’accès aux prêts. L’autonomie économique des femmes, ajoutent-elles, présente des avantages certains non seulement au plan individuel, mais aussi pour l’économie nationale. La budgétisation sensible au genre doit également devenir la norme si on veut que le changement souhaité soit étayé par les financements nécessaires.

La lutte contre les violences faites aux femmes, qui ruinent encore la vie de millions d’entre elles, reste une priorité pour les responsables politiques. Sachant que 43 pays seulement ont, pour l’instant, adopté un plan national pour la mise en œuvre de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité, il faut impérativement que les Présidentes de parlement prennent les devants pour obtenir des actions nationales adéquates, par les lois et l’affectation de ressources. L’évaluation des progrès accompli est tout aussi importante.

Par ailleurs – et c’est fondamental - il faut associer les hommes à cette action. II est temps que la majorité silencieuse des hommes non violents se fasse entendre et assume ses responsabilités aux côtés des femmes, selon les Présidentes de parlement.

Les résultats de la Réunion des Présidentes de parlement seront intégrés à la Conférence mondiale des Présidents de parlement, qui aura lieu du 31 août au 2 septembre, au siège de l’ONU à New York.

La réunion annuelle des Présidentes de parlement permet à des femmes occupant les postes les plus élevés au parlement d’échanger régulièrement idées et expériences sur les questions d’égalité des sexes qui revêtent une grande importance pour leurs priorités nationales et internationales.