Une conférence de parlementaires du monde entier aux Nations Unies à New York a fait ressortir le besoin de trouver des idées novatrices pour faire face aux défis posés par le problème mondial de la drogue.
L'audition parlementaire, organisée conjointement par l'UIP et le Bureau du Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, a rassemblé des parlementaires et autres experts de partout au monde pour évaluer la politique antidrogue actuelle dans la quête de nouvelles solutions.
Bien que la réunion ait conclu qu'une coopération internationale accrue était utile, elle a insisté sur le fait que chaque pays devrait profiter des flexibilités prévues dans les conventions existantes pour adapter leurs propres solutions au problème de la drogue. Il peut s'agir, par exemple, de la dépénalisation de l'usage et de la possession de drogues douces comme le cannabis, dans le cadre d'un système réglementaire strict, comme l'ont fait de nombreux pays. Les participants ont recommandé aux pays de concentrer leurs efforts sur les causes fondamentales de l'usage de la drogue, sans oublier de combattre les trafiquants, qui sont les vrais coupables, et de développer une approche antidrogue axée sur l'être humain en accord avec les Objectifs de développement durable.
L'audition, qui a eu lieu les 8 et 9 février, s’est tenue dans le cadre des préparatifs de la Session spéciale de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le problème mondial de la drogue, UNGASS 2016, qui se tiendra en avril.
Les parlementaires, accompagnés de représentants d'organisations internationales et de la société civile, ont fait le bilan des facteurs complexes de la production et de la consommation de drogue, parmi lesquels les liens avec le terrorisme et le crime organisé, et les défis que posent les nouveaux types de drogues. Ils ont également passé en revue les avancées des parlements depuis l’adoption par les gouvernements d’un plan d'action en 2009, fixant l'échéance de 2019 pour éradiquer ou diminuer de manière significative l'offre, la demande et les activités criminelles associées telles que le blanchiment d'argent.
Les parlementaires se sont également interrogés sur la question de si la “guerre contre la drogue”, qui repose sur une approche basée sur la répression, ne retire pas des ressources importantes aux services de santé au profit de la répression, ayant par conséquent un impact disproportionné sur les secteurs les plus pauvres de la société, les femmes et les consommateurs individuels.
Le Président de l'UIP, M. Saber Chowdhury, a félicité les délégués pour leur débat ouvert et passionné, et a insisté sur le besoin de faire preuve de plus de compassion et de moins de jugement à l’égard de consommateurs de stupéfiants.
Le Secrétaire général de l'UIP, M. Martin Chungong, a ajouté : “Si nous aidons les gens à sortir de la pauvreté, leur proposons plus de services de santé et d'éducation, rendons les institutions plus transparentes et représentatives, et faisons réellement tout ce qui est prévu dans les ODD, alors nous éliminerons les causes sous-jacentes du problème de la drogue. Le message le plus important de cette audition est que chaque pays a besoin d'organiser un large débat comprenant tous ses citoyens, et doit élaborer des stratégies adaptées à sa propre situation.”
Le Président de l'Assemblée générale, M. Mogens Lykketoft, a clôturé l'audition en incitant les parlements et leurs membres à placer cette problématique en tête de leurs programmes nationaux. Il a ajouté : “Quelles que soient les positions nationales, nous devons nous poser la question principale : nos efforts bénéficient-ils à nos familles et aux personnes les plus touchées, à nos sociétés, à vos pays et à notre monde interconnecté ? De plus, comment pouvons-nous travailler ensemble de façon plus étroite pour renforcer la riposte mondiale ?”
Le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon s'est également adressé aux délégués lors d'une réception dans les locaux de l'UIP, et le Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, M. Yuri Fedotov, a pris la parole à l'ouverture de l'audition.
Les auditions UIP-ONU permettent aux parlementaires d’apporter leurs avis et expériences à l’action et aux processus décisionnels des Nations Unies, ainsi que d'améliorer leur compréhension de ces processus.
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