La réunion mondiale de parlementaires spécialisés dans le commerce international a lancé un appel pour des mesures urgentes visant à mettre en œuvre les accords multilatéraux en faveur du monde en développement.
Plus de 400 délégués parlementaires d'une soixantaine de pays ont pris part à la Conférence parlementaire sur l'Organisation mondiale du commerce (OMC), présidée conjointement par l'Union interparlementaire (UIP) et le Parlement européen. Cet événement, qui se déroulait à Genève du 13 au 14 juin, a couvert une large gamme de sujets sous le thème Quel futur pour l'OMC ?
Les recommandations de la conférence comprennent la recherche de nouvelles approches pour trouver des réponses aux questions en suspens du Cycle de Doha, dont l'axe principal était l'amélioration des opportunités commerciales des pays en développement. Les parlementaires ont rappelé qu'il faudrait de la flexibilité, de l'inclusivité et de l'engagement politique pour faire des progrès dans un monde très différent de celui dans lequel le Cycle de Doha avait été lancé 2001.
Les participants à la Conférence ont insisté qu'il était de la “plus haute importance” que tous les Membres de l'OMC mettent en œuvre les décisions du Cycle de Doha déjà adoptées lors des Conférences ministérielles de Nairobi et de Bali, parmi lesquelles la prompte ratification de l’Accord sur la facilitation des échanges, la création de nouvelles possibilités d’exportation pour les fournisseurs de services des pays les moins avancés (PMA) et la simplification de la réglementation qui régit les règles d’origine.
Les parlementaires ont souligné le rôle clé du commerce en tant que facteur de développement, rappelant la nécessité d'associer les accords multilatéraux au programme de développement international et notamment aux Objectifs de développement durable (ODD).
Le commerce des services a été reconnu comme nouveau domaine prometteur en vue de stimuler le développement et les parlementaires ont réclamé plus d'efforts afin de réaliser des progrès rapidement en matière d'accès aux marchés, de réglementation intérieure et concernant les autres questions en cours. Pour ce qui est de la sécurité alimentaire – également un point clé pour les pays en développement – les parlementaires ont demandé une solution durable au problème de la détention de stocks publics, mettant en avant que les règles de l'OMC devaient soutenir les efforts pour lutter contre la faim.
Les parlementaires ont fait valoir le besoin de négociations plus transparentes et inclusives à l'OMC, suggérant un examen des pratiques de travail en vue d'une meilleure efficacité et d’une obligation redditionnelle accrue. Ils ont mis l'accent sur le rôle déterminant des parlementaires en tant que lien primordial entre l’OMC, les personnes qu’ils représentent et la Conférence parlementaire elle-même.
La conférence s'est également adressée aux responsables politiques pour s'assurer que les questions de genre soient placées au cœur des politiques économiques afin d'autonomiser les femmes, d'atteindre la parité et d'éradiquer la pauvreté.
Les autres principaux sujets abordés comprenaient la prolifération d'accords commerciaux suprarégionaux – des partenariats sophistiqués entre pays ou régions ayant une part importante du commerce international et de l'investissement étranger direct. La conférence a tenu à rappeler que les accords régionaux ou bilatéraux ne devaient pas fragiliser les accords multilatéraux.
Des parlementaires spécialisés ont mené des discussions en vue de réaliser des progrès en matière de commerce international comme suite aux décisions adoptées à la Conférence ministérielle de l'OMC à Nairobi, l'année dernière. Dans le même temps, des ambassadeurs de Suède, de l'Union européenne, d'Egypte, du Japon et du Mexique se sont penchés sur les accords commerciaux suprarégionaux.
Cette conférence annuelle permet aux parlementaires d'obtenir des informations directes sur les évolutions les plus récentes des négociations commerciales et facilite les contacts avec les négociateurs des gouvernements et les représentants de l'OMC et de la société civile. Elle a été instaurée pour renforcer la transparence externe de l'OMC et lui permettre de rendre des comptes aux parlementaires en tant que représentants du peuple.
L’Union interparlementaire (UIP) est l'organisation mondiale des parlements nationaux. Elle œuvre à préserver la paix et elle impulse un changement démocratique positif par le dialogue politique et une action concrète. |