Condamnant les violations des droits de l'homme perpétrées par les groupes rebelles armés au Mali, l'Union interparlementaire (UIP) souscrit aux efforts militaires internationaux visant à reprendre le contrôle de la région.
Dans une résolution sur un point d'urgence adoptée à la séance de clôture de leur 127ème Assemblée, les Membres de l'UIP ont condamné fermement les massacres et autres crimes commis contre les populations civiles, en particulier les femmes et les enfants.
Ces actes, ainsi que les pillages et les destructions de sites culturels et religieux inscrits au patrimoine mondial de l'humanité, ont conduit les Membres de l'UIP à se féliciter des engagements pris par la France, l'Union européenne et l'ONU d'aider le Mali à reconquérir de larges pans de son territoire, actuellement aux mains de groupes terroristes armés.
La résolution de l'UIP enjoint aux forces armées maliennes de coopérer étroitement avec les forces internationales une fois que celles-ci seront déployées. En outre, elle prie instamment le gouvernement provisoire de tenir des élections libres et régulières dès que le calme sera revenu.
Ce texte fait partie des résultats majeurs de la 127ème Assemblée, qui était accueillie par le Parlement canadien. L'Assemblée de l'UIP a aussi adopté la « Déclaration de Québec » sur la citoyenneté, l'identité et la diversité linguistique et culturelle à l'ère de la mondialisation. On y appelle les parlements à tout mettre en œuvre pour protéger la diversité, considérée comme une valeur universelle. Ce texte dit aussi qu'il faut adopter des lois et ratifier les instruments de protection des droits de l'homme et de la diversité.
Il réaffirme l'engagement de l'UIP à faire respecter les libertés de pensée, d'opinion et d'expression et condamne ceux qui encouragent l'intimidation, incitent à l'extrémisme, à la haine, au racisme et à la violence.
Il couvre de nombreux sujets cruciaux, notamment les mesures à prendre pour remédier à la marginalisation des peuples autochtones, la nécessité de trouver des solutions pour les apatrides, de mettre en place des cadres législatifs garantissant protection et réparation aux victimes de discrimination, et des mesures particulières pour permettre aux femmes de prendre pleinement part à la vie politique et à la gouvernance.
Enfin, alors qu'elles comptent pour la moitié de la population mondiale, les femmes ne représentent que 20 % des 46 000 parlementaires de par le monde. Aussi les Membres de l'UIP ont-ils adopté un plan d'action détaillé pour que l'égalité des sexes fasse l'objet de débats systématiques au Parlement et soit prise en compte à tous les niveaux.
Ce document qui a lui aussi été adopté à la séance de clôture de l'Assemblée ne se contente pas d'évoquer l'accès des femmes au Parlement, mais préconise en outre la parité dans les rangs du Parlement et dans ses instances dirigeantes. Il prévoit l'adoption de cadres législatifs, l'amélioration des infrastructures et la mise en place d'une culture propice à l'égalité hommes-femmes et invite les partis politiques à un changement notoire sur la question.
Il met en avant l'intérêt de mesures particulières qui consistent pour les partis à inscrire davantage de candidates à des sièges « gagnables » et, pour les parlements, à modifier les lois et la Constitution pour y intégrer l'obligation de réserver des sièges aux femmes. Ces mesures volontaristes permettent d'avoir une représentation équitable des femmes aux plus hautes fonctions du Parlement et de l'ensemble des commissions parlementaires, et pas uniquement des commissions traitant des questions des femmes et des enfants. De cette façon, les femmes participeraient aux décisions du Parlement, sur un pied d'égalité avec les hommes.
Dans une démarche visant à modifier radicalement la manière dont les parlements fonctionnent depuis toujours, et à créer un équilibre entre le temps consacré au travail et celui dédié à la famille, ce plan d'action appelle les parlements à revoir les horaires de réunion afin que les parlementaires puissent passer davantage de temps avec leur famille.
Enfin, il recommande aux parlements d'adopter des lois sur l'égalité hommes-femmes, de les mettre à jour et d'en surveiller l'application. Un tel pas en avant ne transformerait pas seulement la vie politique, mais la société tout entière.
Pour en savoir plus sur l'Assemblée, prière de consulter : http://www.ipu.org/conf-f/127agnd.htm