Communiqué de presse de l'Union interparlementaire
Rome, le 2 décembre 1998
N° 4

La Conférence de l'Union interparlementaire sur le thème " Atteindre les objectifs du Sommet mondial de l'alimentation par une stratégie de développement durable " a conclu ses délibérations en entendant Mme Dulce Maria Sauri Riancho, Coordinatrice générale du Programme national des femmes au Mexique, et M. Marcel Mazoyer, professeur d'agriculture comparée et développement agricole à l'Institut national agronomique (INA) Paris-Grignon, dont les exposés ont lancé les débats sur le point intitulé "Accès à l'alimentation : éradication de la pauvreté, protection sociale et aide alimentaire"

Pour M. Mazoyer, la véritable cause de la faim dans le monde est la pauvreté : "...la faim est une forme violente de sous-consommation". Mme Sauri Riancho a elle aussi souligné le lien entre faim et pauvreté, l'une perpétuant l'autre. "Les conflits sociaux, économiques et politiques font désormais partie de l'équation de la faim" a­t­elle déclaré. Les deux orateurs ont insisté sur le rôle clé que les femmes jouent dans l'agriculture, sur les disparités entre hommes et femmes et sur la nécessité pour les femmes de se doter de moyens d'action pour lutter contre la pauvreté et la faim. "Pour comprendre l'importance du rôle des femmes, a dit Mme Riancho, il faut savoir que "75 pour cent des pauvres vivent dans les zones rurales où la nourriture est produite en grande partie par les femmes".

Ce dernier grand thème de la Conférence a suscité 47 prises de parole, soit le plus grand nombre d'interventions enregistrées pour les trois grands thèmes à l'ordre du jour des trois journées de débats. Les parlementaires ont fait écho aux vues exprimées par les experts et nombre d'entre eux ont réaffirmé que la production alimentaire ne suffit pas à éliminer la faim. Les autres conditions requises pour parvenir à la sécurité alimentaire sont l'accès à l'alimentation et des mécanismes appropriés de distribution. Parmi les propositions avancées pour remédier à la situation, on citera la facilitation des crédits aux pauvres des zones rurales, en particulier les femmes, la mise en place d'arrangements commerciaux plus équitables ainsi qu'une plus grande équité dans l'accès aux ressources génétiques. Les parlementaires ont aussi souligné la dimension morale de la question de la faim en affirmant que le droit à l'alimentation est un droit de l'homme fondamental.

Les participants doivent approuver le document final le 2 décembre. Les conclusions de la Conférence seront présentées au Conseil interparlementaire pour approbation et elles inspireront l'action législative des parlements nationaux à l'appui des recommandations du Sommet mondial de l'alimentation.

Une conférence de presse se tiendra au Siège de la FAO (Salle Iran) le 2 décembre à 12h.30. M. Antonio Martino, Président de la Conférence, M. Anders Johnsson, Secrétaire général de l'UIP, M. Manfredo Incisa di Camerana, Sous-Directeur général à la FAO, et Mme Kay Killingsworth, Conseillère spéciale pour le suivi du Sommet mondial de l'alimentation, présenteront les conclusions de la Conférence.

Service de presse de l'UIP à la FAO :
Santiago Romero, tél. : 06 570057029
Tiziana Boari, tél. : 06 57057030
Fax : 06 57050317