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Communiqué de presse de l'Union interparlementaire
Une centaine de femmes parlementaires du monde entier se sont réunies au Parlement coréen aujourd'hui, à la veille de la 97e Conférence interparlementaire, et ont demandé l'adoption de nouvelles mesures pour que la vie politique ne soit plus dominée par les hommes, comme elle l'est actuellement. Dans une résolution adoptée par la Réunion des femmes parlementaires membres de l'Union interparlementaire - l'organisation mondiale des parlements - les femmes parlementaires de 75 pays ont " invité instamment les gouvernements, les parlements et les partis politiques à prendre des mesures de sorte que la politique reflète et interprète plus fidèlement la population nationale dans sa dualité et soit menée dans un esprit de partenariat, consolidateur de la démocratie ". La résolution évoquait en particulier la Conférence spécialisée de l'Union qui s'est tenue à New Delhi en février dernier sur le thème " Vers un partenariat entre hommes et femmes en politique ". A l'issue de ses travaux, la Conférence a adopté une Déclaration contenant une série de propositions sur la manière de parvenir à un partenariat plus étroit entre hommes et femmes en politique, notamment sur les relations entre le personnel politique et les médias, sur la formation politique et électorale des femmes et sur le financement des campagnes électorales. Il y était également dit que les travaux de la Conférence de New Delhi avaient clairement fait apparaître que " la vie politique reste dominée par les hommes et que les assemblées parlementaires sont encore très fortement ou entièrement masculines ". Une étude de l'Union, intitulée " Hommes et femmes en politique : la démocratie inachevée ", établie pour la Conférence de New Delhi, a montré qu'en moyenne seuls 11,7% des sièges dans les parlements du monde sont détenus par des femmes, que 7,1% de toutes les assemblées parlementaires seulement sont présidées par une femme et que 11% des chefs de partis politiques et moins d'un-tiers des cadres de ces partis sont des femmes. Il était proposé dans la résolution qu'un " groupe de vigilance " composé de deux hommes et de deux femmes parlementaires soit formé au sein du Comité exécutif de l'Union avec la mission de veiller à ce que, dans toutes les activités de l'Union, " les intérêts et visions des deux parties de la population soient également pris en compte ". L'une des premières tâches de ce groupe de vigilance serait d'étudier la possibilité d'établir une règle selon laquelle les délégations aux conférences de l'Union ne comprenant pas de femme parmi leurs membres perdraient deux des voix auxquelles elles ont droit (le nombre de celles-ci allant de 8 à 23, selon la population du pays). En outre, il y était suggéré que les parlements créent des commissions des droits des femmes et que, dans chaque pays, des organisations soient établies ayant pour principale mission d'inciter et de préparer les femmes et les hommes à contribuer à la gestion politique nationale dans un esprit de partenariat, en recourant aux talents et à l'expérience de formateurs de l'un et l'autre sexe. Enfin, il y était instamment demandé aux pays où la loi empêche les femmes de participer au processus électoral de prendre des mesures pour remédier à cette situation. La Réunion des femmes parlementaires a également examiné de manière approfondie la question de " l'Education comme moyen de prévenir l'exploitation sexuelle des enfants " en s'inspirant de la Déclaration adoptée par le Congrès mondial sur l'exploitation commerciale des enfants qui s'est tenu à Stockholm en août 1996 ainsi que de la partie du programme d'action de Beijing intitulée " la fillette ". Les participantes à la Réunion ont, entre autres, formulé les recommandations suivantes : élaborer des plans d'action nationaux pour prévenir ce type de sévices à l'égard des enfants; renforcer la loi, sur les plans de la répression et de la prévention, et amener le public à condamner ces pratiques ignobles en élaborant des programmes de sensibilisation à son intention. Un rapport sur la Réunion des femmes parlementaires sera présenté au Conseil interparlementaire (l'organe directeur de l'Union) le 15 avril. La Réunion était présidée par Mme Kwon Young Ja, membre de l'Assemblée nationale coréenne. Dans ses remarques préliminaires, celle-ci a relevé que l'action menée par l'Union pour promouvoir la condition de la femme était " importante " et avait un " impact considérable dans des domaines connexes dans tous les pays ". " La Réunion des femmes parlementaires, en tant que réseau international, contribue à la paix et au développement durable et, par voie de conséquence, aide grandement à la promotion de la femme ", a ajouté Mme Kwon. Le Ministre coréen des affaires politiques, Division II (chargée de la condition féminine), Mme Kim Yun-Duk, a estimé que " les idéaux de l'Union changent le cours de l'histoire ". " Une démarche mondiale s'impose pour éliminer les disparités ", a-t-elle ajouté, soulignant que " la condition de la femme est un critère extrêmement important pour mesurer la qualité d'une société ". Mme Kim Yun-Duk a conclu qu'il était " très important d'oeuvrer ensemble au renforcement de l'égalité, du développement et de la paix ainsi que de la qualité de la vie dans le monde entier ". La Présidente de la Commission spéciale sur les femmes à l'Assemblée nationale coréenne, Mme Shin Nak-Kyun, a indiqué que la faible proportion de femmes parlementaires en Corée (3% à l'Assemblée nationale) signifiait que " la société manque de politiques et d'institutions s'adressant aux femmes. Il faut donc éduquer les femmes et travailler de manière concertée ". La Présidente du Comité de coordination des femmes parlementaires de l'Union, Mme Faiza Kefi (Tunisie), a salué le " succès remarquable " des travaux de la Conférence de New Delhi. " Il faut tirer une réponse affirmative à la question : un partenariat entre hommes et femmes est-il possible ? ", a-t-elle ajouté. Le Président du Conseil interparlementaire de l'Union interparlementaire, M. Ahmed Fathy Sorour, a déclaré qu'en tant que législateurs, " les parlementaires doivent assumer leurs responsabilités et adopter des lois châtiant ceux qui se livrent à la traite des enfants à des fins sexuelles ainsi que leurs clients ". Selon lui, le même sort doit être réservé " à ceux qui maltraitent les enfants au sein de la famille ou dans leur entourage immédiat, ce qui est un crime et engendre des traumatismes irrémédiables. Pareille action est d'autant plus urgente que, comme on le sait, bien des enfants maltraités reproduisent ensuite le même schéma. L'action du législateur doit donc viser à punir et à prévenir ". Les femmes parlementaires ont décidé que, lors de leur prochaine réunion au Caire, en septembre, elles se pencheraient sur la question de l'impact des conflits armés sur les femmes et les enfants, notamment sur les sévices sexuels commis dans ce contexte.
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