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Communiqué de presse de l'Union interparlementaire
Séoul, le 14 avril 1997
N°7


REUNIE A SEOUL, LA CONFERENCE DE L'UNION INTERPARLEMENTAIRE ADOPTE DES RESOLUTIONS SUR LA SECURITE ET LE DEVELOPPEMENT DANS LE MONDE

Réunie pendant cinq jours à Séoul, la 97e Conférence interparlementaire a achevé ses travaux le 14 avril en adoptant des résolutions sur les moyens de garantir un monde plus sûr et un vrai développement durable, sur la sauvegarde du statut de Jérusalem et sur les situations d'urgence en Albanie et au Zaïre.

Les résolutions ont toutes été adoptées par les représentants de parlements membres de l'Union interparlementaire qui a organisé la Conférence de Séoul à l'invitation de l'Assemblée nationale de la République de Corée. Le Président de cette dernière, S.E. Kim Soo Han, présidait la Conférence qui rassemblait 572 parlementaires de 117 pays.

La première résolution, adoptée sans vote, s'intitule " La coopération pour la paix et la stabilité régionales et mondiales ainsi que pour le respect de la souveraineté et de l'indépendance des Etats sous toutes leurs formes ". Les parlementaires réunis ont :

  • Exprimé un " vif intérêt pour les efforts visant à assurer la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne ", et " l'espoir qu'aboutissent les négociations quadripartites et que se noue un dialogue multilatéral entre les parlements des pays concernés ".
  • Demandé aux gouvernements " de respecter le droit de chacun de s'exprimer sur les questions relatives aux droits de l'homme dans toutes les régions du monde ".
  • Prié instamment les Nations Unies " d'agir en coopération et en étroite interaction avec l'Union dans l'intérêt du règlement des conflits et de la diplomatie préventive ".
  • Exhorté tous les parlements à " intensifier la diplomatie parlementaire pour contribuer à la sécurité et à la stabilité internationales et régionales ", " à ne ménager aucun effort pour prévenir les conflits armés en en identifiant et en en analysant les causes ", " à réunir des contributions en faveur des secours humanitaires d'urgence ", " à combattre toute dérive ethnique, nationaliste ou religieuse de l'Etat ", " à promouvoir la démocratisation et la bonne conduite des affaires publiques ", et " à débattre en leur sein des questions soulevées dans la présente résolution ".
  • Exhorté tous les pays à " ratifier promptement la Convention sur les armes chimiques ".
  • Rappelé la résolution adoptée par l'Union à sa dernière Conférence (Beijing, septembre 1996) pour demander une " interdiction mondiale des mines antipersonnel ".
  • Insisté sur " la nécessité d'une coordination dans la mise en place de forces internationales pouvant être déployées à titre préventif dans les zones de crise ".
  • Engagé gouvernements et parlements à " faciliter le recours à des personnalités pour mener à bien des initiatives diplomatiques visant à prévenir ou à résoudre les conflits ".

La deuxième résolution adoptée par la Conférence a pour titre " Mesures requises pour changer les modes de consommation et de production en vue du développement durable ". Cette résolution, également adoptée sans vote, contient une déclaration de la communauté parlementaire mondiale qui doit être présentée en juin de cette année à l'Assemblée générale des Nations Unies qui évaluera les progrès réalisés dans la mise en oeuvre du programme Action 21 depuis son adoption par la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (Rio, 1992). La résolution a en particulier :

  • Prié instamment les parlements du monde entier de " faire pression sur leurs gouvernements pour que, à la faveur de l'évaluation générale du suivi de Rio à laquelle ils procéderont au mois de juin, ils réaffirment les engagements pris en 1992, adoptent des décisions permettant de renforcer l'action entreprise depuis et fixent des objectifs concrets, mesurables et assortis d'échéances précises ".
  • Demandé que des parlementaires fassent partie des délégations nationales à la session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies.

Quand à la Déclaration, intitulée " Les vues des parlements sur les résultats du programme Action 21 et sur la poursuite de sa mise en oeuvre ", elle a en particulier :

  • Plaidé pour que la société soit " repensée " et que l'on ne parte plus du principe que les ressources naturelles sont gratuites et exploitables à l'infini.
  • Invité instamment gouvernements et parlements à " redoubler d'efforts pour adopter et mettre en oeuvre des politiques nationales et internationales qui favorisent réellement l'harmonisation des styles de vie avec les principes fondamentaux d'un développement durable, sans pour autant abaisser le niveau et la qualité de la vie ".
  • Demandé l'adoption au niveau international de " mesures dûment coordonnées pour promouvoir une sensibilisation aux questions d'environnement dans le commerce ", empêcher le commerce des biens produits grâce à des technologies non respectueuses de l'environnement, " sans introduire des obstacles non tarifaires aux échanges avec les pays en développement ", et recommandé aux gouvernements de mener une " campagne de sensibilisation " dans ce domaine.
  • Souligné la nécessité d'étendre la pratique de l'" éco-efficacité ", qui permet d'optimiser la productivité de l'énergie et des ressources consommées ou utilisées dans la fabrication des produits pour réduire la consommation de ressources ainsi que la pollution.
  • Appelé de ses voeux la mise en place d'un " système clair et internationalement compatible d'information des consommateurs " sur les questions du développement durable.
  • Souligné qu'il " appartient aux pays industrialisés de donner l'exemple " de modes de production et de consommation respectueux du développement durable et " de transférer leur expérience aux pays en développement ".
  • Demandé instamment que seuls " des techniques et procédés industriels respectueux de l'environnement " soient transférés aux pays en développement.
  • Découragé " le transfert de déchets radioactifs dans d'autres pays lorsque la capacité de ceux-ci de traiter ces déchets nucléaires dans des conditions de sécurité n'a pas encore été vérifiée par des équipes internationales ". (Le projet de Taïwan de transférer en Corée du Nord des déchets nucléaires a été évoqué à plusieurs reprises pendant la Conférence).
  • Exhorté les pays développés à " honorer l'engagement qu'ils ont pris de consacrer 0,7% de leur PNB à l'aide publique au développement d'ici à l'an 2000 ".
  • Rappelé que " le développement durable passe par une amélioration des conditions et des politiques économiques et sociales, en particulier pour les femmes ", et demandé " l'introduction de programmes en faveur des femmes visant à développer chez elles une prise de conscience pour qu'elles participent plus activement aux changements indispensables à l'élimination des modes de consommation et de production qui entravent le développement durable ".

La troisième résolution est intitulée " Sauvegarde du statut de la ville sainte de Jérusalem et mise en oeuvre de tous les moyens de faire échec aux manoeuvres portant atteinte à son identité et menaçant dangereusement la sécurité et le processus de paix dans la région ". Elle a été adoptée par la Conférence sans vote et a renouvelé l'appui des parlementaires du monde entier au processus de paix au Moyen-Orient. La Conférence a en particulier :

  • Déploré " le recours croissant à la violence depuis l'enlisement dangereux du processus de paix ".
  • Dénoncé " la politique israélienne de peuplement dans les territoires palestiniens, y compris Jérusalem-Est ", et demandé à Israël " de s'abstentir de toute action ou mesure, y compris l'implantation de colonies de peuplement, qui tendrait à modifier la situation sur le terrain, anticipant l'issue des négociations sur le statut définitif ".
  • Demandé " à toutes les parties, et tout particulièrement aux Israéliens et aux Palestiniens, de poursuivre et d'accélérer, dans l'intérêt de la paix et de la sécurité, les négociations qu'elles ont engagées dans le cadre du processus de paix au Moyen-Orient, sur les bases convenues, et notamment à Israël d'appliquer dans les délais prévus les accords conclus " et lancé un appel pressant " pour que cessent les actes de violence et de terrorisme, d'où qu'ils viennent ".
  • Demandé au Gouvernement israélien " de cesser de confisquer les cartes d'identité des citoyens palestiniens de Jérusalem et de mettre un terme à la politique qui empêche ces derniers de remettre en état leurs maisons ou d'en construire pour répondre à leurs besoins urgents en matière de logement ".

La quatrième résolution, en deux parties, exprime la préoccupation des parlementaires du monde devant les récentes crises en Albanie et au Zaïre. Intitulée " Action internationale face à la situation d'urgence en Albanie et au Zaïre ", la résolution a été adoptée sans vote.

Au sujet de la crise humanitaire en Albanie, la Conférence a :

  • Constaté avec une profonde préoccupation que " la situation humanitaire en Albanie est si grave que le pays a besoin d'urgence d'une aide internationale ".
  • Souligné que " pour être efficace, [cette aide] devrait s'accompagner de mesures visant à promouvoir la réconciliation, une bonne conduite des affaires publiques et le redressement économique et financier ".
  • Appuyé les efforts déployés pour créer une force de protection multilatérale sous les auspices de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et de l'Organisation des Nations Unies, qui devraient " contribuer à l'instauration des conditions de sécurité nécessaires pour fournir une aide et mener à bien des activités d'assistance plus générales ".
  • Encouragé tous les gouvernements et les parlements membres de l'Union interparlementaire à " continuer d'aider l'Albanie dans les domaines humanitaire, financier et économique et à mettre à sa disposition des spécialistes du droit et de l'administration ".
  • Prié instamment les autorités albanaises de tenir dès que possible des élections libres et régulières dans tout le pays.

Au sujet du conflit au Zaïre, la Conférence a :

  • Exprimé la " vive préoccupation " des parlementaires " au sujet du conflit qui se poursuit au Zaïre, des souffrances terribles qu'il entraîne, notamment des massacres qui auraient lieu dans les zones de combat, et de la grave menace qu'il représente pour la stabilité régionale ".
  • Exhorté les parties au conflit au Zaïre à " donner effet " au Plan de paix des Nations Unies, qui prévoit la cessation des hostilités, la protection des réfugiés et un règlement par le dialogue.
  • Exhorté la communauté internationale à " promouvoir l'application " du Plan de paix en " apportant un appui soutenu et renforcé " aux négociations entre les parties belligérantes, " une assistance accrue " à la population réfugiée et aux pays d'accueil des réfugiés, à s'abstenir de livrer des armes aux parties belligérantes, et à soutenir les efforts visant à tenir des élections libres et régulières " afin d'instaurer un système démocratique légitime au Zaïre ".
  • Prié instamment " tous les pays de respecter les instruments internationaux relatifs à l'interdiction du recrutement, de l'instruction, de la rémunération et du déploiement des mercenaires ".

Avant de clore la Conférence, M. Kim Soo Han a fait une déclaration dans laquelle il a exprimé la " profonde solidarité " de la Conférence avec les otages encore détenus à la résidence de l'Ambassadeur du Japon à Lima (Pérou), condamné pareils actes de terrorisme et exprimé l'espoir que la crise trouverait rapidement un dénouement pacifique.

Voici le texte de sa déclaration :

J'aimerais faire une brève déclaration au sujet d'une question que divers parlementaires ont abordée avec moi et qui a été également évoquée par plusieurs orateurs au cours du débat général : le problème des otages détenus à la résidence de l'Ambassadeur du Japon à Lima depuis le 17 décembre de l'an dernier.

Je suis sûr de parler en votre nom à tous en réitérant, dans les termes les plus énergiques et catégoriques, la condamnation par l'Union de tous les actes de terrorisme et en exprimant notre profonde solidarité avec les otages, parmi lesquels se trouvent cinq de nos collègues parlementaires. Nous espérons tous que la crise trouvera rapidement un dénouement pacifique.


POUR PLUS AMPLE INFORMATION, PRIERE DE CONTACTER A SEOUL :
  • Le chargé de l'information de l'Union : Robin Newmann, tél. (822) 788-3573; fax 788-3285
  • Le chargé de l'information à Séoul : KIM Yong-Koo, Chargé des relations publiques, Assemblée nationale, tél. 788-3689; fax 788-3284


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