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Communiqué de presse de l'Union interparlementaire
Windhoek, le 5 avril 1998
N° 2


LES FEMMES PARLEMENTAIRES COMMENCENT LEURS TRAVAUX A WINDHOEK

Cent douze femmes parlementaires de 73 pays se sont rassemblées à Windhoek aujourd'hui pour leur première réunion mondiale jamais tenue en Afrique australe, sous les auspices de l'Union interparlementaire, l'organisation mondiale des parlements.

La Réunion des femmes parlementaires, qui a lieu à la veille de la 99e Conférence interparlementaire, a été ouverte par sa Présidente, Madame Pashukeni Shoombe, membre de l'Assemblée nationale namibienne, qui a dit que le peuple namibien était " fier et honoré " d'accueillir la Conférence et que la Réunion des femmes parlementaires " apporterait une contribution positive " à l'objectif qu'était le renforcement de la démocratie grâce au partenariat entre hommes et femmes en politique : " nous sommes ici pour échanger nos points de vue sur la manière de rééquilibrer la participation des hommes et des femmes dans la vie économique, sociale et politique. "

Madame Shoombe a dit que la Réunion des femmes parlementaires était devenue un " groupe qui comptait " pour la promotion du partenariat entre hommes et femmes, et elle a noté que le pourcentage de femmes dans les délégations nationales aux conférences de l'Union était passé de 8% en 1975 à près de 20% aujourd'hui.

" Les femmes namibiennes ont été des actrices clé dans la lutte pour la libération, " a-t-elle aussi dit, ajoutant que depuis l'indépendance de la Namibie en 1990, les femmes namibiennes " contribuaient très activement au développement politique et économique du pays ". S'agissant de la participation politique, elles représentaient désormais 40% des candidats élus aux élections locales et 18% des parlementaires namibiens.

Selon des statistiques de l'Union publiées à l'occasion de la Réunion, à l'heure actuelle (au 20 mars 1998), les femmes n'occupent en moyenne que 12,3% des sièges parlementaires dans le monde entier (12,7% dans les Chambres basses et 9,9% dans les Chambres hautes ou Sénats). Le pourcentage est le plus élevé en Suède (40,4%), alors que dans dix pays (Comores, Djibouti, Emirats arabes unis, Jordanie, Kiribati, Koweït, Micronésie, Nauru, Palau, Tonga) aucune femme ne siège au parlement.

Le Président du Conseil interparlementaire, Monsieur Miguel Angel Martínez, a dit aux femmes parlementaires que leur Réunion était le meilleur moyen de lancer les travaux de la Conférence de Windhoek et il a salué les femmes namibiennes pour le rôle qu'elles avaient joué dans la lutte du pays pour l'indépendance ainsi que depuis l'indépendance.

" L'Union est très profondément heureuse de constater qu'en Namibie l'effort qui a été investi dans l'indépendance, loin de s'arrêter par la suite, s'est poursuivi pour créer une société libre et démocratique qui respecte les droits de l'homme et l'Etat de droit. "

Pour Monsieur Martínez, le fait qu'une proportion élevée de la moitié de la population du monde est " écartée " de la vie politique est un " problème grave ". " Sincèrement, cela n'est plus tolérable, " a-t-il dit, " et pour que l'ordre mondial soit démocratique, il faut que les femmes jouent un rôle beaucoup plus actif. "

Il a demandé aux femmes parlementaires de " se mobiliser " à l'appui de trois initiatives que l'Union étudie actuellement pour que les femmes fassent mieux entendre leur voix, lesquelles ont été adoptées à l'unanimité par la Réunion. Elles consistent à amender les Statuts de l'Union pour donner une base statutaire plus forte aux activités des femmes parlementaires au sein de l'organisation. Tout en admettant que " ces changements pourraient se heurter à de la résistance, " Monsieur Martínez s'est engagé à ce que " l'Union n'entre pas dans le 21e siècle sans qu'un tiers au moins de ses membres soient des femmes et sans que les femmes jouent un rôle accru dans la prise de décisions. "

Pour Madame Shoombe, ces décisions " s'imposaient depuis longtemps et nous allons nous battre pour qu'elles deviennent réalité ".

Monsieur Martínez s'est engagé à appuyer les travaux et les conclusions de la Réunion, que Madame Shoombe présentera au Conseil de l'Union lorsqu'il se réunira à Windhoek le 11 avril.

Madame Netumbo-Nandi Ndaitwah, Directrice générale du Département de la femme au sein du cabinet du Président de la Namibie, a dit à la Réunion qu'" une démocratie durable passait par l'émancipation politique et économique ".

" La position de faiblesse économique des femmes les force à mettre en danger certains de leurs droits fondamentaux, ce qui menace la démocratie, si la démocratie s'entend au sens de la participation, " a dit la Directrice générale. " Dans bien des pays du monde, y compris en Namibie, les femmes restent sous-représentées à bien des niveaux du processus de prise de décisions aux divers échelons du système démocratique. L'absence de ces femmes tient très souvent au fait qu'elles continuent de se battre avec la nature dans les zones rurales pour tenter d'assurer la subsistance de leur famille que la misère persistante réduit à vivre au jour le jour. "

Voilà pourquoi, a dit Madame Ndaitwah, les questions inscrites à l'ordre du jour de la Réunion -- les femmes dans le secteur économique informel et leur accès aux microcrédits, l'apport des femmes au processus démocratique et stratégies visant à garantir l'élection de femmes aux postes à pourvoir -- étaient particulièrement d'actualité. Elle a demandé à la Réunion de parvenir à des " conclusions claires " sur l'émancipation des femmes aux plans politique et économique, et elle a exprimé l'espoir que ces conclusions seraient prises en considération dans les travaux préparatoires de l'examen de haut niveau des Stratégies prospectives de Nairobi pour la promotion de la femme et du Programme d'action de Beijing auquel l'Assemblée générale des Nations Unies procédera en l'an 2000.

" Il est impératif que les femmes parlementaires suivent de plus près l'évolution du système économique international, en évaluent l'impact sur les femmes et élaborent des stratégies visant à les soustraire au cercle vicieux de la misère, " a dit Madame Ndaitwah.

La Présidente du Comité de coordination des femmes parlementaires de l'Union, Madame Faiza Kéfi (Tunisie), a dit que la Réunion avait pour objectif général de faire du partenariat entre hommes et femmes en politique la " réalité incontournable " du prochain siècle et de faire de l'Union interparlementaire le " prototype de l'institution égalitaire " où les droits des femmes font partie intégrante des droits de la personne.

Elle a salué l'action de l'Union interparlementaire qui " a facilité la diffusion de nouvelles idées et d'informations relatives au rôle des femmes en politique et dans les divers secteurs du développement. " Madame Kéfi a évoqué la carte du monde établie par l'Union qui indique le pourcentage de femmes dans les différents parlements, ainsi que les diverses études faites par l'organisation sur la promotion de l'égalité entre hommes et femmes, les réunions spécialisées tenues sur la question et le Groupe du partenariat entre hommes et femmes créé au sein de l'Union pour garantir que les intérêts des deux sexes sont également pris en considération dans toutes les activités de l'organisation.

" Grâce à notre persévérance, nous avançons et enregistrons des victoires, " a dit Madame Kéfi, " mais nous sommes encore au début du chemin et il nous faut continuer avec assurance et fermeté. "

Les femmes parlementaires se sont levées pour rendre un vibrant hommage au Secrétaire général de l'Union, Pierre Cornillon, qui va quitter ses fonctions et ont salué en particulier l'appui qu'il n'a cessé de donner à leurs activités et au développement de l'action de l'Union en faveur des femmes.

Les femmes parlementaires ont également observé une minute de silence à la mémoire de Bella Abzug, ancien membre du Congrès des Etats-Unis et grande figure du mouvement féministe mondial, qui est décédée à New York mardi dernier.

La Réunion est convenue que l'Union entreprendrait cette année une enquête mondiale visant à interroger les femmes politiques politiciennes sur la manière dont elles voient la démocratie et évaluent l'impact qu'elles ont sur la vie politique, ainsi que sur la culture et le fonctionnement internes des partis politiques, des parlements et des gouvernements. Les femmes parlementaires ont recommandé l'organisation d'une réunion conjointe avec l'UNESCO en 1999 pour interpréter ces données avec le concours d'hommes et de femmes politiques, de représentants des médias et de spécialistes de diverses disciplines, tels que politologues, sociologues, philosophes, historiens et représentants d'organismes qui effectuent des sondages électoraux.

La Réunion est également convenue que, dans l'exercice de leur fonction de surveillance des gouvernements, les parlements devraient aider les Nations Unies à assurer la pleine application de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes en adoptant les lois nécessaires et en veillant à ce que soient présentés les rapports nationaux devant être soumis au Comité des Nations Unies pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes; à l'heure actuelle, 56 des 161 pays qui ont ratifié la Convention n'ont jamais présenté de rapport bien qu'ils y soient tenus en vertu de cet instrument. Elles ont aussi demandé instamment l'adoption du protocole facultatif à la Convention, qui est en cours d'élaboration.

En outre, la Réunion a décidé de proposer au Conseil interparlementaire que l'Union participe activement au processus d'examen et d'évaluation du Programme d'action de Beijing. Etant donné que les engagements pris à Beijing concernent toutes les institutions de l'Etat, les femmes parlementaires ont suggéré qu'une réunion conjointe Nations Unies-Union soit organisée au cours de la session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies qui aura lieu du 5 au 9 juin 2000 afin d'assurer une bonne synergie entre les efforts faits par les parlements et les gouvernements pour donner suite au programme d'action de Beijing.

Les femmes parlementaires se réuniront de nouveau le vendredi 10 avril pour achever leurs travaux. Elles entendront alors les trois candidats présélectionnés pour le poste de Secrétaire général de l'Union.


POUR DE PLUS AMPLES INFORMATIONS, prière de contacter le :
Centre de presse du Safari Court, tél. (264 61) 257.840; fax : 255.337

Chargé de l'Information de l'Union : Robin Newmann
Attaché de presse namibien : Francis Xoagub

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