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Communiqué de presse de l'Union interparlementaire
Windhoek, le 10 avril 1998
N° 5


LA 99e CONFERENCE INTERPARLEMENTAIRE ACHEVE SES TRAVAUX A WINDHOEK

La 99e Conférence interparlementaire a achevé ses cinq jours de travaux à Windhoek aujourd'hui en adoptant des résolutions relatives à la prévention des conflits, au VIH/SIDA, à la dette extérieure et à la situation au Kosovo.

Toutes les résolutions ont été adoptées sans vote par 567 parlementaires représentant les parlements de 122 pays, réunis à Windhoek à l'invitation du Parlement namibien dans le cadre de la Conférence organisée par l'Union interparlementaire, l'organisation mondiale des parlements, qui compte 137 membres. Le Président du Parlement namibien, M. Mose Tjitendero, présidait la Conférence.

La première résolution était intitulée : La prévention des conflits et le rétablissement de la paix et de la confiance dans les pays qui sortent d'une guerre; le retour des réfugiés dans leur pays, le renforcement du processus de démocratisation et l'accélération de la reconstruction. Les parlementaires se sont dits profondément préoccupés par le problème, le relèvement après la guerre exigeant à leur avis "en permanence un concours et un appui résolus de la communauté internationale". Ils ont appelé à la mise en place d'"un système international permettant de prévenir les agressions" en s'attaquant aux causes profondes des problèmes.

Dans cette résolution, la Conférence interparlementaire priait instamment tous les pays d'"appuyer les efforts que fait le Secrétaire général de l'ONU pour "réformer et renforcer" les mécanismes de l'Organisation qui interviennent dans la prévention des conflits et l'alerte rapide, condamnait le recours à la force militaire et demandait de "mettre un terme aux ventes d'armes qui conduisent à des guerres et des conflits". Elle relevait que tous les intéressés, en particulier les gouvernements, les parlements, les pays d'origine et les pays d'asile, devaient "faciliter le retour volontaire des réfugiés dans leur foyer, dans les meilleurs délais" et que la communauté internationale devait apporter "opportunément et rapidement une assistance humanitaire et un soutien" aux pays où affluaient des réfugiés. Elle condamnait aussi "l'utilisation de réfugiés comme boucliers humains dans les conflits armés ou comme pions sur l'échiquier politique".

La résolution mettait tout particulièrement l'accent sur l'importance des processus démocratiques par la prévention des conflits : "le processus de normalisation exige avant tout la tenue dès que possible d'élections libres et régulières dans les pays qui sortent de la guerre", et "un parlement librement et démocratiquement élu est une condition indispensable au renforcement de la paix et à la prévention de nouveaux conflits".

Toujours dans le même texte, la Conférence déclarait que les gouvernements et les parlements devaient aider à la reconstruction et à la création des infrastructures nécessaires et mettait l'accent sur la nécessité de parvenir à la réconciliation inter-ethnique et de protéger les femmes et les enfants contre des crimes tels que le viol. Elle engageait tout spécialement les Etats à signer la Convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines anti-personnel et à en assurer la ratification "dès que possible" pour qu'elle puisse "rapidement entrer en vigueur". Elle les invitait instamment à "faciliter la mise en oeuvre de la Convention, en ce qui concerne en particulier les opérations de déminage à des fins humanitaires et l'assistance aux victimes".

La Conférence appelait en outre l'attention sur la déclaration que lui avait faite plus tôt dans la semaine le Directeur général de l'UNESCO, M. Federico Mayor, sur la "culture de la paix", et notait combien il importait de promouvoir cette culture et de reconnaître pleinement "le droit à la paix inhérent à tout individu et à toute société."

La Conférence insistait aussi sur le fait qu'"aucun Etat ou groupe fermé d'Etat n'a le droit de monopoliser le règlement des conflits dans le monde entier, en particulier en menaçant de recourir à la force ou à l'action militaire, et que toute tentative en ce sens doit être condamnée par la communauté mondiale".

La deuxième résolution était intitulée : Mesures de lutte contre les effets dévastateurs du VIH/SIDA sur les plans humain, économique et social. Les parlementaires s'y disaient préoccupés par la situation actuelle, notamment par la rapidité avec laquelle l'épidémie de VIH/SIDA se propageait, par son impact néfaste sur la société tout entière qui "compromet la croissance économique mondiale et menace la stabilité politique et sociale" et par l'"écart toujours croissant" entre pays développés et pays en développement s'agissant de lutter contre la pandémie.

La Conférence engageait les gouvernements et les ONG à adopter "des politiques de prévention du SIDA à long terme" intégrées, prévoyant des programmes d'information et d'éducation ciblés, et les pays les plus prospères à aider les pays les moins avancés, notamment au moyen d'une assistance financière et technique.

Elle appelait aussi à la tenue de négociations entre les gouvernements et l'industrie pharmaceutique afin de définir des moyens permettant à chaque malade de bénéficier des meilleurs traitements possibles. En outre, elle exhortait les gouvernements à réexaminer et réformer les lois pénales et en matière de santé publique afin de veiller à ce qu'elles soient adaptées aux questions que pose le VIH/SIDA et conformes aux obligations internationales en matière de droits de l'homme, ainsi qu'à adopter la législation nécessaire.

Les parlementaires devaient encourager "la participation de tous les secteurs de la société" à la lutte contre la pandémie de VIH/SIDA et "intensifier leur action législative, budgétaire et de contrôle dans tous les domaines d'activités qui se rapportent à la prévention du VIH/SIDA et à la lutte contre cette maladie".

La Conférence priait l'ONUSIDA, en coopération avec le Secrétariat de l'Union, de consulter les parlements membres de l'Union en vue de "parachever le projet de guide sur le VIH/SIDA, la loi et les droits de l'homme, et de le diffuser en tant qu'outil de référence pour l'adoption de normes légales". Un rapport sur l'avancement de ce projet devait être présenté à la prochaine conférence de l'Union à Moscou, au mois de septembre.

La troisième résolution s'intitulait : La dette extérieure en tant que facteur limitant l'insertion des pays du tiers monde dans le processus de mondialisation. La Conférence y réaffirmait l'appui du système parlementaire mondial aux efforts que font les pays du tiers monde pour trouver une solution au problème de la dette extérieure, et elle appuyait "la remise ou la forte réduction de la dette à l'occasion du Jubilé de l'an 2000, afin que les populations concernées entrent dans le nouveau millénaire dans de meilleures conditions."

La Conférence engageait les gouvernements des pays représentés à l'Union à susciter un débat au cours de la prochaine Assemblée générale des Nations Unies "sur le problème universel de la dette", en raison de la "rapidité vertigineuse" du processus de mondialisation et du fait que "le fardeau de la dette extérieure limite les possibilités qu'a le tiers monde de s'intégrer convenablement dans le processus de mondialisation".

La Conférence se déclarait "convaincue" qu'il était possible de s'attaquer efficacement à la crise de la dette au sein de d'une instance mondiale regroupant toutes les parties concernées, créanciers comme débiteurs. Elle pressait la communauté internationale d'"étudier favorablement", au sein de l'ONU, le concept de conversion de la dette en faveur de la nature.

La Conférence recommandait aux pays du tiers monde "par une démarche collective, d'adopter des principes communs pour négocier et trouver des solutions viables avec les institutions financières internationales et les pays créditeurs, de manière à parvenir à un transfert net de ressources favorable aux pays débiteurs, ainsi qu'à modifier les conditionnalités auxquelles ils sont soumis". Elle demandait instamment aux créanciers "de coopérer avec les pays débiteurs", en particulier avec les pays pauvres lourdement endettés, afin qu'ils puissent assurer le service de leur dette sans que l'investissement dans l'éducation, la santé et le logement en pâtisse.

La Conférence demandait de nouveau que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international soient dotés d'"institutions parlementaires qui observent et suivent leurs activités et s'assurent que leurs politiques prennent en compte la responsabilité conjointe des pays débiteurs et créanciers" afin de promouvoir un développement durable et d'associer les populations des pays bénéficiaires à la réalisation des projets.

La quatrième résolution était intitulée : La situation au Kosovo - mesures propres à assurer un règlement pacifique durable de la crise. La Conférence s'y déclarait "profondément préoccupée" par la situation actuelle au Kosovo, province de la République fédérale de Yougoslavie, et condamnait l'"escalade du terrorisme et de la répression au cours des dernières semaines, qui a fait un grand nombre de morts au Kosovo, y compris des femmes et des enfants". La Conférence exhortait les parties en cause à "entreprendre immédiatement une médiation" pour mettre fin au conflit et à "coopérer sans condition" avec la communauté internationale pour trouver une solution. Elle en appelait en particulier à "tous les observateurs extérieurs pour qu'ils s'abstiennent de soutenir les activités terroristes [au Kosovo] en fournissant des fonds, des armes et autre matériel".

Exprimant son adhésion à la résolution 1160 que le Conseil de sécurité de l'ONU avait adoptée en mars, la Conférence priait instamment les parlements du monde entier "d'user de tous les moyens dont ils disposent pour que les gouvernements appliquent pleinement toutes les dispositions de la dite résolution, notamment celle qui prévoit une véritable autonomie administrative du Kosovo." Elle demandait également "le retrait immédiat des forces spéciales de police serbes ainsi que la cessation des opérations dirigées contre la population civile."

La Conférence a également proclamé son adhésion au "respect du principe du maintien de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la République fédérale de Yougoslavie".

Enfin, les Groupes nationaux du monde entier ont exprimé leurs remerciements au Parlement et au peuple namibiens qui avaient permis à la Conférence de mener à bien ses travaux à Windhoek dans d'excellentes conditions.


POUR DE PLUS AMPLES INFORMATIONS, prière de contacter le :
Centre de presse du Safari Court, tél. (264 61) 257.840; fax : 255.337

Chargé de l'Information de l'Union : Robin Newmann
Attaché de presse namibien : Francis Xoagub

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