Une page d'histoire : Albert Gobat
Prix Nobel de la Paix en 1902
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Gobat fut : Conseiller d'Etat du Canton de Berne de 1884 à 1912; Conseiller national de 1890 à 1914; Secrétaire général de l'Union interparlementaire de 1892-1909; et Directeur du Bureau international de la paix de 1911-1914. En 1882, il fut choisi par deux cercles électoraux pour siéger au Grand Conseil et fut nommé conseiller d'Etat. Chef du Département de l'instruction publique du canton de Berne (1884-1906) et de l'intérieur (1906-1912). Gobat se montra très favorable à la défense de l'égalité de salaires entre hommes et femmes, en particulier dans le cas des télégraphistes. En 1902, il fit adopter une résolution par laquelle la Confédération aura toujours recours à la voie arbitrale pour la solution des contestations qui surgiraient lors de l'interprétation des traités de commerce. Cette démarche s'inscrivait dans la ligne d'action politique que Gobat se donnait comme Secrétaire général de l'Union interparlementaire. Les origines de l'Union interparlementaire remontent à 1889, lorsque se réunirent, à Paris, sous l'instigation du Français Frédéric Passy et de l'Anglais William Randal Cremer, des parlementaires représentant neuf pays. Albert Gobat ne s'y rendit pas, mais participa à la IIIe Conférence interparlementaire de Rome en 1891. Dès son retour, il constitua un groupe suisse de parlementaires à la tête duquel il se retrouva aussitôt. L'année suivante, l'Union se réunit à Berne et Gobat fut appelé à servir de Secrétaire général auprès de la nouvelle Institution malgré les réticences des Britanniques, qui avaient espéré que le secrétaire de l'Union serait l'un des leurs en la personne de Randal Cremer, et que le siège fût plus proche de l'Angleterre. La Suisse l'emporta, puisque les Français lui préféraient un sol neutre et républicain à celui d'une monarchie conservatrice. En 1892, eut lieu à Berne la IVe Conférence interparlementaire. La présidence et l'organisation furent confiées à Gobat qui s'attela à la préparation d'un projet d'organisation d'un "Bureau central permanent", sous la dénomination de "Bureau interparlementaire pour l'arbitrage permanent". Son projet qui sera, pour la plus grande partie, accepté par les délégués nationaux prévoyait que le siège du Bureau serait établi à Berne et le directeur serait nommé par les délégués des groupes nationaux... Les frais du Bureau étaient supportés par les groupes nationaux en proportion de la population des Etats d'appartenance. Dès sa nomination à la tête de l'Union interparlementaire, Albert Gobat prit en charge de nombreuses activités dont la rédaction de La Correspondance parlementaire qui renseignait les parlementaires sur toutes les nouvelles des groupes nationaux parvenues au Bureau de l'Union. Gobat rédigea cette correspondance entre 1892 et 1897 pendant son temps libre. Il était aussi chargé de rédiger des rapports sur les activités annuelles de l'Union. Son expérience d'homme politique le porta à vouloir ouvrir l'Union à des pays dans lesquels le parlementarisme n'était qu'en voie d'éclosion. Ainsi, fit-il tout son possible pour faire avancer la cause du parlementarisme en Russie, en allant jusqu'à faciliter l'admission de cet Empire par une clause spéciale qui stipulait l'admission au sein de l'Union interparlementaire de pays non constitutionnels, munis de l'autorisation de leur gouvernement. Gobat se rendit chez le ministre de Russie à Berne afin de lui communiquer la décision de la VIIe Conférence interparlementaire d'admettre des représentants d'Etats non-constitutionnels au sein des Conférences interparlementaires. En 1899, le comte de Mouraiev invita les Etats à participer à une conférence de la paix à La Haye. Les parlementaires, et Gobat en particulier, accueillirent la nouvelle avec satisfaction. Enfin les gouvernements s'intéressaient aux idées pour lesquelles ils travaillaient depuis plusieurs années. Leur oeuvre ne demeurait pas vaine. Gobat développera ses conceptions juridiques du recours à l'arbitrage international et de l'établissement de la périodicité des Conférences de La Haye dans la Conférence qu'il donna à l'Institut Nobel de Kristiania en 1899.
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