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IPU Logo-bottomChemin du Pommier 5, C.P. 330, CH-1218 Le Grand-Saconnex/Genève, Suisse  

121ème ASSEMBLEE DE L'UIP
(Genève, 19-21 octobre 2009)

Table de matières :
  1. Ouverture de l'Assemblée
  2. Participation
  3. Choix d'un point d'urgence
  4. Débats et décisions de l'Assemblée et de la Commission UIP des Affaires des Nations Unies

1.   Ouverture de l'Assemblée

La 121ème Assemblée de l’Union interparlementaire a ouvert ses travaux au Centre international de Conférences de Genève dans la matinée du lundi 19 octobre 2009. Le Président de l’Union interparlementaire, M. Theo-Ben Gurirab, a souhaité la bienvenue aux participants et déclaré la 121ème Assemblée officiellement ouverte. Il a ensuite été élu président de l’Assemblée et la Vice‑Présidente du Comité exécutif, Mme Elissavet Papademetriou (Grèce), a été élue vice-présidente.

A sa dernière séance, l’Assemblée a fait siennes deux déclarations : l’une sur le virus H1N1 et l’autre sur la situation au Honduras.

2.   Participation

Les délégations des 123 Parlements membres ci‑après ont pris part aux travaux de l’Assemblée : Afghanistan, Afrique du Sud, Algérie, Allemagne, Andorre, Angola, Arabie saoudite, Argentine, Arménie, Australie, Autriche, Bahreïn, Bangladesh, Bélarus, Belgique, Bénin, Bolivie, Bosnie-Herzégovine, Brésil, Bulgarie, Burkina Faso, Burundi, Cambodge, Cameroun, Canada, Chili, Chine, Chypre, Colombie, Costa Rica, Côte d'Ivoire, Croatie, Cuba, Danemark, Egypte, El Salvador, Emirats arabes unis, Equateur, Espagne, Estonie, Ethiopie, Ex‑République yougoslave de Macédoine, Fédération de Russie, Finlande, France, Gabon, Ghana, Grèce, Hongrie, Inde, Indonésie, Iran (République islamique d'), Iraq, Islande, Israël, Italie, Japon, Jordanie, Kazakhstan, Kenya, Koweït, Lesotho, Lettonie, Libéria, Liechtenstein, Lituanie, Malaisie, Maldives, Mali, Malte, Mauritanie, Mexique, Monaco, Mongolie, Namibie, Népal, Nigéria, Norvège, Nouvelle-Zélande, Oman, Ouganda, Pakistan, Palaos, Palestine, Panama, Pays-Bas, Pérou, Philippines, Pologne, Portugal, Qatar, République arabe syrienne, République de Corée, République démocratique du Congo, République démocratique populaire lao, République dominicaine, République tchèque, République-Unie de Tanzanie, Roumanie, Royaume-Uni, Saint-Marin, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Serbie, Singapour, Slovaquie, Slovénie, Somalie, Soudan, Sri Lanka, Suède, Suisse, Suriname, Thaïlande, Togo, Turquie, Ukraine, Uruguay, Venezuela, Viet Nam, Yémen, Zambie et Zimbabwe.

Les Membres associés ci-après ont également pris part aux travaux de l’Assemblée : l’Assemblée législative est-africaine, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, le Comité interparlementaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine et le Parlement latino-américain.

Les observateurs comprenaient des représentants : i) du système des Nations Unies : Organisation des Nations Unies, Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED), Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Organisation internationale du travail (OIT) et Organisation mondiale de la santé (OMS); ii) de la Banque mondiale, de la Commission préparatoire de l'Organisation du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (OTICE), de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et de l'Organisation mondiale du commerce (OMC); iii) de la Ligue des Etats arabes, de l'Assemblée de l'Union de l'Europe occidentale (UEO), de l’Assemblée interparlementaire de la Communauté économique eurasienne (EURASEC), de l'Assemblée interparlementaire de la Communauté d'Etats indépendants (CEI), de l'Assemblée parlementaire asiatique (APA), de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée (APM), de l'Assemblée parlementaire pour la coopération économique de la mer Noire, de l'Assemblée parlementaire de l'Union du Bélarus et de la Fédération de Russie, de l'Association des Sénats, Shoora et Conseils équivalents d'Afrique et du monde arabe (ASSECAA), de la Commission interparlementaire de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC), de la Confédération parlementaire des Amériques (COPA), du Conseil consultatif maghrébin (CCM), du Forum parlementaire de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), du Parlement arabe transitoire, de l'Union interparlementaire arabe, de l'Union parlementaire africaine (UPA) et de l’Union parlementaire des Etats membres de l’OCI; et iv) du Centre pour le contrôle démocratique des forces armées - Genève (DCAF), du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FISCR) et d’International IDEA .

On a dénombré au total 1 154 délégués, dont 519 parlementaires, parmi lesquels 24  présidents de parlement, 41 vice-présidents et 164 femmes (31,6 %).

3.   Choix d'un point d'urgence (Point 2)

L’Assemblée était saisie de deux propositions, une demande fusionnée d’inscription d’un point d’urgence présentée par la délégation de l’Australie et la délégation de l’Ouganda, au nom du Groupe africain, intitulée Action parlementaire pour assurer la sécurité alimentaire dans le monde et d’une proposition de synthèse présentée par la délégation d'Oman au nom du Groupe arabe et avec le soutien de la République islamique d’Iran, intitulée La situation critique dans les territoires palestiniens occupés et particulièrement à Gaza.  A la suite d’un vote, la proposition présentée par la délégation de l’Australie et la délégation de l’Ouganda, au nom du Groupe africain, a recueilli la majorité des deux-tiers requise et a été inscrite comme point 5 à l’ordre du jour.

4.   Débats et décisions de l'Assemblée et de la Commission UIP des Affaires des Nations Unies

a)   Débat sur le point d'urgence

Endiguer la crise financière mondiale et son impact économique dans les pays tant en développement que développés : le rôle des parlements (Point 5)

Le débat sur le point d’urgence s’est tenu dans l’après-midi du lundi 20 octobre. Il a été présidé par la Vice-Présidente de l’Assemblée, Mme E. Papademetriou (Grèce). Au total, 29 orateurs de 28 délégations parlementaires et un observateur ont pris part au débat.

Au cours du débat, des orateurs se sont déclarés préoccupés par les divers facteurs qui avaient des répercussions directes sur la sécurité alimentaire, et ont souligné les conséquences de la détérioration des sols résultant de la désertification et des inondations ainsi que de la dégradation de l’environnement liée aux changements climatiques. Ils ont souligné l'importance que revêtirait la prochaine Conférence sur les changements climatiques (quinzième Conférence des parties ou CdP 15) à Copenhague et ont invité les parlementaires à assister à la manifestation organisée par l’UIP à cette occasion.

Nombre d’entre eux ont rappelé l’importance d’investir dans la recherche scientifique pour soutenir l’agriculture face à la demande croissante de denrées alimentaires. D’autres ont appelé l’attention sur le danger associé à des politiques agricoles faussées. Il fallait aider les ruraux pauvres, hommes et femmes, à acquérir des technologies et à accéder à un système bancaire juste et ouvert, notamment au micro-financement.

Les préoccupations, nombreuses et variées, exprimées durant les débats ont trouvé un écho dans le projet de résolution élaboré par un comité de rédaction composé de membres des délégations des pays suivants : Allemagne, Australie, Bangladesh, Burkina Faso, Cambodge, Inde, Malaisie, Ouganda, Pay-Bas, Soudan, Turquie, Uruguay et Venezuela.  Le comité de rédaction a désigné M. J.P. Winkler (Allemagne) président et Mme N. Ahmad (Malaisie) rapporteuse. 

Après un amendement proposé par la délégation du Venezuela, le projet de résolution a été adopté par l’Assemblée par consensus le mercredi 21 octobre. La délégation de l’Inde a fait inscrire une réserve.

b)   Rapport de la Commission UIP des Affaires des Nations Unies (Point 4)

La Commission UIP des Affaires des Nations Unies s’est elle aussi occupée de la question de la sécurité alimentaire. Elle a reçu le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), M. J. Diouf, et entendu un exposé circonstancié sur la crise alimentaire qui avait cours ainsi que sur la préparation du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire, qui devait se tenir à Rome le mois suivant. Dans le cadre de ce Sommet, l’UIP et le Parlement italien organiseraient, le 13 novembre, une réunion parlementaire à laquelle les membres de la Commission ont été invités à assister. L’exposé du Directeur général a été suivi d’une séance de questions et réponses, durant laquelle ont été formulées des suggestions quant aux mesures envisageables et à la coopération que les parlements pouvaient apporter.

La Commission a commencé ses travaux en dressant le bilan des réponses au Questionnaire de l'UIP relatif à la manière dont les parlements organisent leur travail par rapport aux Nations Unies.  L'enquête, qui faisait suite à une demande de la Commission à sa session précédente en octobre 2008, visait à déterminer quels étaient les liens entre les parlements et le système des Nations Unies, les réunions spéciales et les grands processus de négociation à l'ONU et avec les bureaux des Nations Unies dans les pays.

Soixante-cinq réponses avaient été reçues et un examen préliminaire avait déjà permis de recenser une série de bonnes pratiques et de recommandations qui devraient être portées à la connaissance de tous les Membres de l'UIP.  Tous les parlements membres de l'UIP ont été invités à soumettre d'urgence leurs réponses, afin que l'enquête puisse être finalisée et diffusée.  Cette évaluation contribuera au processus de préparation de la 3ème Conférence mondiale des Présidents de parlement.

La Commission a ensuite débattu de la coopération entre les organisations parlementaires régionales et les Nations Unies.  Il a été rappelé que, dans la Déclaration de 2005 des Présidents de parlement, l'UIP avait été invitée à coopérer plus étroitement avec les associations et organisations parlementaires régionales afin de renforcer la cohérence et l'efficacité de la coopération parlementaire mondiale et interrégionale.  Bien qu'il y ait diverses activités aux échelons national et régional, la Commission pensait qu'il était encore possible de renforcer la coopération stratégique avec les organisations parlementaires régionales et sous-régionales.

La Commission a entendu une présentation sur l'état de la réforme de l'ONU et un rapport sur la mission effectuée cette année au Viet Nam par son Groupe consultatif.  De telles missions de l'UIP dans des pays pilotes mettant en œuvre la réforme de l'ONU Unis dans l'action renforçaient le rôle des parlements dans l'élaboration de stratégies nationales et la mise en place de mécanismes propres à permettre aux parlements de s’impliquer dans l'assistance et la coopération internationales. La Commission a pris acte du rapport, qui souligne la nécessité d'adopter une approche plus cohérente de la fourniture de l'aide, ce qui devrait conduire à davantage d'efficacité, de transparence et de responsabilité dans le cadre des opérations des Nations Unies.  La Commission a instamment prié son groupe consultatif de continuer à entreprendre de telles missions sur le terrain et à faire rapport sur les progrès réalisés.

La Commission a entendu un exposé du Secrétaire exécutif adjoint du Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) sur les négociations relatives aux changements climatiques qui, elle l’espérait, devraient permettre d'aboutir à un accord ferme lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (CdP 15) à Copenhague. Les parlementaires se sont engagés à collaborer activement avec les autorités de leur pays pour lever les obstacles restants et à intégrer leur délégation nationale à la CdP 15.  Une réunion parlementaire serait également organisée par l’UIP et le Parlement danois, à Copenhague, le 16 décembre.

La Commission a examiné la mise en œuvre de la résolution adoptée récemment par l’UIP sur le Contrôle parlementaire des politiques étatiques en matière d’aide étrangère et débattu de l’implication de l’UIP auprès du Forum pour la coopération en matière de développement créé par le Conseil économique et social de l’ONU. Un haut dirigeant de l’ONU et le Directeur de l’International Budget Partnership se sont joints à la réunion. Le Directeur de l’International Budget Partnership a présenté les résultats d’une étude récente sur le rôle des parlements dans la transparence budgétaire.

La Commission a recommandé que les parlements : veillent à ce que les comptes budgétaires nationaux soient rendus publics et donnent suite aux rapports annuels d’audit; instaurent des partenariats stratégiques avec la société civile et les instances suprêmes de vérification des comptes; contribuent à une modification progressive des pratiques des donateurs, pour que l’aide internationale soit intégrée dans l’établissement du budget ordinaire; et participent activement à l’élaboration de codes de pratique pour renforcer la transparence du budget.

La Commission s’est félicitée des initiatives récentes de l’UIP dans le domaine de l’efficacité de l’aide, notamment la contribution de l’UIP à une initiative régionale en Asie, le Capacity Development for Development Effectiveness Facility, qui visait à renforcer les connaissances et les capacités pour un développement plus efficace. Par ailleurs, une étude spécialisée commandée par l’UIP pour mesurer l’implication des parlements dans les politiques et programmes de développement en République-Unie de Tanzanie et en Zambie, avait donné des résultats prometteurs.

Il a été dit que l’UIP devait établir un guide parlementaire sur l’efficacité de l’aide.  Il a aussi été jugé que de nouvelles études de cas, offrant une représentation régionale plus large, seraient utiles.  En outre, l’UIP devrait évaluer les besoins des parlements de manière plus systématique, pour mesurer la formation dont ils auraient besoin pour mieux analyser les programmes relatifs aux finances publiques, aux budgets et au développement.

A l’approche du 65ème anniversaire de l’Organisation des Nations Unies, la Commission a réitéré son soutien sans faille à la mission, aux principes et aux objectifs de l’Organisation, notamment la nécessité pour tous les Etats membres de consolider le droit international et d’en assurer la pleine application.

c)   Réunion-débat sur le thème qu’examinera la première Commission à la 122ème Assemblée :

Coopération et responsabilité partagée dans la lutte mondiale contre la criminalité organisée, notamment le trafic de drogues, la vente illicite d'armes, la traite des êtres humains et le terrorisme transfrontière (Point 3a)

La réunion-débat s’est tenue dans la matinée du 20 octobre.  Elle était conduite par M. T. Boa (Côte d'Ivoire), Président de la Commission permanente de la paix et de la sécurité internationale.  Les co-rapporteurs, Mme M.T. Ortuño (Mexique) et M. A. Wiriyachai (Thaïlande), ont présenté leur projet de rapport qui portait essentiellement sur la situation actuelle du crime organisé dans le monde, le cadre juridique existant et en cours d'élaboration, les défis restant à relever et le rôle et la responsabilité des parlements et des parlementaires. Les participants ont également entendu des exposés de M. P. Lapaque, chef du Groupe sur la répression, la criminalité organisée et le blanchiment d'argent de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), et de M. A. Steen, Président du Groupe parlementaire interpartis du Parlement britannique sur la traite des femmes et des enfants.

La réunion-débat a commencé par une présentation vidéo qui mettait en lumière l'ampleur du crime organisé dans le monde et les effets dévastateurs qu'il avait sur des centaines de milliers de victimes innocentes. Les témoignages émouvants de victimes de la traite des êtres humains illustraient l'ampleur de leur souffrance, mais aussi l'indifférence que la société en général manifestait à leur égard.  Comme l'a relevé M. Steen, des centaines de conférences se tenaient pour débattre de la traite des êtres humains mais peu de parlementaires avaient rencontré une victime ou lui avaient parlé. Cela montrait bien que le travail des autorités et des législateurs n'était pas en prise directe avec la dure réalité du terrain. 

Un débat de fond a suivi auquel ont participé une quarantaine de législateurs représentant autant de parlements, ainsi qu'un représentant de l'Institut international pour la démocratie et l'assistance électorale (IDEA).  Les participants ont évoqué ce que leurs pays respectifs avaient fait pour combattre les diverses formes du crime organisé.  Ils avaient conscience de la nécessité d'une action plus concertée et plus intense pour faire face à ce phénomène grandissant dans la quasi-totalité des pays.  Comme un participant l'a fait observer, la législation et les mécanismes de lutte au niveau national évoluaient à la lenteur de l’escargot par rapport à la rapidité avec laquelle des formes nouvelles et de plus en plus agressives de crime organisé se mettaient en place.

L'opinion publique ignorait trop souvent le caractère organisé de la traite des êtres humains, l'esclavage des temps modernes. Un participant a appelé l'attention sur des statistiques selon lesquelles il y aurait aujourd'hui deux fois plus de victimes de la traite qu'il y a eu d'esclaves enchaînés pendant les 350 ans qu'a duré l'esclavage.  La piraterie, l'enlèvement d'enfants, l'esclavage domestique ou des formes de troc comme du pétrole contre des armes sont parmi les formes nouvelles de la criminalité organisée ou parmi celles que l’on voit réapparaître.  Le lien entre la criminalité organisée et la vie politique fait aussi partie des questions à examiner avec soin. 

Les femmes et les enfants sont les victimes de prédilection des divers réseaux du crime organisé.  Avec le durcissement de mesures de sécurité, de plus en plus de femmes sont utilisées comme bouclier pour défendre les véritables auteurs du crime organisé : elles vont en prison à la place des chefs des réseaux de la prostitution et elles servent de pions pour commettre des actes de terrorisme de l'autre côté de la frontière et transporter ou vendre de la drogue, rôle traditionnellement réservé aux hommes.  Tout cela a certainement un impact dévastateur sur les catégories les plus vulnérables de la société, ainsi que sur des familles et des communautés entières.

Les victimes ont besoin de protection, d'aide et de réinsertion, mais ne doivent en aucun cas être traitées comme des criminels.  S’il existe de bonnes lois dans de nombreux pays, il reste beaucoup à faire pour qu'elles soient réellement et effectivement appliquées. L'expérience du Parlement britannique a montré qu'un tout petit groupe de parlementaires pouvait se révéler très efficace, contrôler l'action du Gouvernement et exiger des mesures plus énergiques de lutte contre la criminalité organisée.  Face à ce phénomène, un réseau régional de groupes d’action parlementaires avait été mis en place contre la traite des êtres humains qui ne connaît pas de frontière. Il ne fallait pas sous-estimer l'importance d'autres initiatives régionales telles que des bases de données communes et des systèmes communs d'information et de surveillance. 

Les participants ont estimé que, pour combattre la criminalité organisée, il fallait : 1) surmonter l'indifférence à laquelle se heurtent actuellement les victimes de la criminalité organisée, 2) s'inspirer des bonnes pratiques et des lois audacieuses élaborées par de nombreux parlements et 3) mettre au point une action commune à mener contre la criminalité organisée.

d)   Réunion-débat sur le thème qu’examinera la deuxième Commission à la 122ème Assemblée :

Le rôle des parlements dans le développement des coopérations Sud Sud et triangulaires en vue d’accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (Point 3b)

La réunion-débat s’est tenue dans la matinée du 20 octobre, sous la conduite de M. P. Martin-Lalande (France), Président de la deuxième Commission permanente. Les co-rapporteurs, M. F.‑X. de Donnea (Belgique) et M. G. Lubinda (Zambie), ont présenté le projet de rapport sur la question qu'ils avaient établi en vue du débat plus formel qui se tiendra à la 122ème Assemblée de l'UIP à Bangkok. Ils ont fait observer que le thème de la coopération Sud-Sud était si vaste que toute tentative de le couvrir de manière exhaustive se traduirait nécessairement par un travail assez long.

Ce constat a été repris par M. V. Yu, Coordonnateur de la gouvernance mondiale pour le programme de développement au Centre Sud, qui a fait une intervention en tant qu'expert invité.  Le Centre Sud, qui est l'un des pôles de réflexion des pays en développement, propose des analyses techniques de qualité reposant sur un message politique de solidarité Sud-Sud et de justice.

Après les trois déclarations liminaires, un échange de vues s’est ouvert. Trente-six délégués, dont près d'un tiers étaient de femmes, ont pris la parole. Les délégués sont convenus que la coopération Sud-Sud était une composante essentielle de la nouvelle donne du développement et qu'elle offrait aux pays en développement des possibilités concrètes de poursuivre cet objectif qu’est la croissance économique soutenue. Cela était d'autant plus vrai dans le contexte de la crise économique mondiale où le Sud est confronté à toujours plus de contraintes et de difficultés.

Les parlements tant des pays développés que des pays en développement devaient faire preuve de volontarisme et accorder leur soutien aux modèles innovants de partenariat Nord-Sud pour le développement définis par les Nations Unies à Monterrey en 2002 et réaffirmés à Doha en 2008.

La question de l'intégration régionale en tant que forme spécifique de coopération Sud-Sud a été débattue. La libre circulation des marchandises, des services, des capitaux et des personnes favorisait l'investissement, stimulait la croissance économique et amplifiait le commerce Sud-Sud. Un mélange équilibré de concurrence régionale et de protection raisonnée était indispensable pour l'intégration en douceur dans le système commercial mondial.  Il contribuait en outre à faire de l'intégration régionale un outil efficace pour la croissance et la réduction accélérée de la pauvreté. Les pays les plus faibles, en particulier, rencontraient des difficultés liées à la mondialisation qui rendaient l'intégration régionale incontournable.

Tant le projet de rapport que la réunion-débat démontraient que l’appui des parlements à la coopération Sud-Sud était indispensable si l’on voulait atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, en particulier l’objectif de réduction de la pauvreté.

e)   Réunion-débat sur le thème qu'examinera la troisième Commission permanente durant la 122ème Assemblée :

   La participation des jeunes au processus démocratique (Point 3c)

La réunion-débat a eu lieu durant l’après-midi du 20 octobre, sous la conduite de M. Y. Zhumabayev (Kazakhstan), Premier Vice-Président de la Commission permanente de la démocratie et des droits de l'homme. La co-rapporteuse, Mme M. Lugaric (Croatie), a rappelé les grandes lignes de son projet de rapport et appelé les participants à faire des propositions pour enrichir le rapport final et le projet de résolution en cours de rédaction. Les participants ont également entendu des exposés de Mme N. Shepherd, Responsable du programme des Nations Unies pour la jeunesse, M. A. Guerrero, Responsable de partenariats à l’UNICEF, et M. R. Amalvy, Directeur des relations extérieures au Bureau mondial des Scouts. Au cours du débat, 37 délégués ont pris la parole.

Les participants ont insisté sur le droit des jeunes à participer à la prise de décisions. En fait, on ne peut pas exclure le quart de la population mondiale du processus de prise de décisions. Le défi à relever est non seulement de garantir ce droit de participation à la jeunesse mais également d’en garantir l’exercice effectif et efficace. Cela passe notamment par une éducation à la participation, la promotion d’une culture d’inclusion dès l’enfance, le renforcement des capacités et des moyens d’action des jeunes, et leur représentation dans les instances de gouvernance.

Les participants ont noté que le fait d’inclure les jeunes dans la prise de décision et la gestion de la vie publique permet d’apporter une perspective nouvelle, de s’assurer que leurs attentes sont prises en compte et que les lois, politiques et programmes y répondent. Contrairement à ce qu’entendent souvent les jeunes, la jeunesse n’est pas seulement l’avenir, elle est également le présent. L’action parlementaire doit viser non seulement à combattre l’exclusion des jeunes de la vie politique, mais aussi l’apathie dont ces derniers font preuve à l’égard du processus politique.

S’il est convenu que la tranche d’âge définissant les jeunes telle que déterminée par les Nations Unies va de 15 à 24 ans, les participants ont noté que la participation des jeunes se préparait bien plus tôt et se poursuivait bien plus tard. Les efforts visant à renforcer la participation des jeunes à la vie politique pourraient s’inspirer des politiques et stratégies mises en œuvre pour renforcer la participation des femmes à la vie politique. Il a été noté que les jeunes femmes étaient confrontées à une double discrimination - en tant que jeunes et en tant que femmes.

Il serait possible, pour assurer une plus grande participation des jeunes au Parlement, de fixer au même niveau l’âge minimum requis pour voter et l’âge minimum requis pour être élu. En effet, si les jeunes sont jugés aptes à voter, ils doivent être considérés tout aussi aptes à siéger au Parlement. Il serait aussi possible d’adopter des quotas pour garantir la présence d’un nombre minimal de jeunes au Parlement.

S’agissant des structures du Parlement, la mise en place et le bon fonctionnement d’organes parlementaires chargés des questions relatives à la jeunesse est un bon moyen de garantir une meilleure prise en compte de ses besoins. Les parlements doivent garantir la participation des jeunes aux travaux des commissions. Ils se doivent d’adopter des méthodes de communication modernes, basées sur les nouveaux outils de communication pour informer et consulter les jeunes. Enfin, une relation de coopération peut être engagée entre les parlements, les parlements de jeunes et les associations de jeunes.

Il a été instamment demandé à l’UIP d’intégrer la participation des jeunes à ses travaux, comme elle l’avait fait pour promouvoir la participation des femmes. Elle doit exiger que les parlements incluent des jeunes dans leur délégation. Par ailleurs, elle doit créer un mécanisme, comme cela a été fait pour les femmes, qui permette aux jeunes parlementaires de se réunir et d’apporter une contribution aux travaux de l’Organisation. La possibilité a même été évoquée de créer une assemblée destinée aux jeunes parlementaires qui se tiendrait en marge des assemblées statutaires de l’UIP.


Note : vous pouvez télécharger une version électronique du texte intégral de la brochure "Résultats de la 121ème Assemblée et réunions connexes de l'Union interparlementaire" au format PDF (taille du fichier environ 633 Ko). Cette version nécessite Adobe Acrobat Reader que vous pouvez télécharger gratuitement.Get Acrobat Reader

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