| PHILIPPINES 
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CAS N° PHI/01 - CRISPIN BELTRÁNCAS N° PHI/02 - SATURNINO OCAMPO
 CAS N° PHI/04 - TEODORO CASIÑO
 | CAS N° PHI/05 - LIZA MAZA CAS N° PHI/06 - RAFAEL MARIANO
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Résolution adoptée à l'unanimité par le Conseil directeurà sa 184ème session (Addis-Abeba, 10 avril 2009)
 
Le Conseil directeur de l'Union interparlementaire,
se référant au cas de  MM. Saturnino Ocampo, Teodoro Casiño, Rafael Mariano et de Mme Liza  Maza, membres en exercice de la   Chambre des représentants des Philippines, exposé dans le  rapport du Comité des droits de l'homme des parlementaires (CL/184/12.b)-R.1),  et à la résolution qu'il a adoptée à sa 183ème session (octobre  2008),
 
se  référant aussi au rapport du Comité sur sa mission effectuée aux Philippines du 18 au  21 avril 2007 et tenant compte des informations communiquées par la Chambre des représentants  en janvier 2009,
 
sachant que le 1er juin  2007 la   Cour suprême a rejeté les accusations de rébellion portées en  février 2006 contre les parlementaires concernés comme étant motivées par des  considérations politiques; que ces accusations émanaient du Groupe  interinstitutions d'action légale (IALAG), créé par la Présidente Gloria   Macapagal Arroyo en janvier 2006 pour assurer le traitement  efficace des enquêtes et des poursuites dans la lutte contre les menaces à la sécurité  nationale; et que ce groupe considère comme telles les partis politiques  auxquels appartiennent les parlementaires concernés et ces parlementaires  eux-mêmes, 
 
rappelant que, depuis lors, de nouvelles procédures ont été engagées contre les  parlementaires concernés et considérant leur état d'avancement :
 
rappelant que la Chambre  des représentants a adopté une série de résolutions pour se renseigner sur les  exécutions motivées par des considérations politiques, les exécutions sommaires  et les disparitions forcées, demandant instamment au gouvernement, notamment de  signer et de ratifier immédiatement la Convention internationale des Nations Unies sur la protection de toutes les personnes  contre les disparitions forcées; que, dans sa résolution 118, elle a chargé sa  Commission des droits civils et politiques et des droits de l'homme, entre  autres, de « mener une enquête sur les diverses formes de violations  des droits de l'homme et d'attaques dirigées contre les membres et responsables  du parti Anakpawis et d'autres partis et organisations progressistes […] et  de mettre un terme à la répression politique des partis auxquels ils  appartiennent »,le  16 février 2007, une procédure pour meurtre multiple a été engagée à Leyte contre  M. Ocampo et d'autres personnes; il a été arrêté le 16 mars 2007 et libéré  sous caution par la Cour  suprême le 3 avril 2007 en attendant qu'elle se prononce sur son recours  en certiorari et en prohibition; des  éléments à charge qui auraient été fabriqués de toutes pièces par l'accusation  établissent un lien entre M. Ocampo et l'exécution d'agents du  gouvernement infiltrés au sein du Parti communiste/Nouvelle Armée du peuple  (CPP/NPA) durant la période de 1985 à 1991, et le présentent comme un haut  responsable du CPP/NPA;
en août 2008, la police nationale  philippine a intenté à M. Ocampo un autre procès pour meurtre multiple, celui de Romeo Tabayas et de Guillermo Daguing;  cette accusation, selon la   Chambre des représentants et la source, n'est pas nouvelle  parce qu'elle figure déjà dans l'affaire Leyte; les motions déposées par M.  Ocampo pour suspendre la procédure dans cette affaire, au vu de la requête en  instance devant la Cour  suprême, n'ont toujours pas été examinées par le ministère public;
en janvier 2007, une demande d'interdiction a été  déposée contre les partis politiques des parlementaires concernés dans le cadre  d'une autre affaire de meurtre (l'affaire Nueva Ecija), dans laquelle  les représentants Ocampo, Casiño, Maza et Mariano (les « quatre de  Batasan ») se seraient rendus coupables d'association de malfaiteurs en  vue de l'élimination de sympathisants d'un autre parti politique, le parti  Akbayan, accusation qu'ils rejettent catégoriquement; la Commission des élections  (COMELEC) a rejeté les demandes d'interdiction au motif qu'elles n'étaient pas  « juridiquement fondées »  mais la procédure pour meurtre se poursuit; le 18 avril 2008, deux  chefs d'accusation de meurtre ont été enregistrés auprès du Tribunal régional  d'instance de Palayan City (allégations d'association de malfaiteurs dans le  meurtre d'un certain Carlito Bayudang et d'un certain Jimmy Peralta) et un chef  d'accusation d'enlèvement et de meurtre sur la personne d'un certain Danilo  Felipe auprès du Tribunal régional d'instance de Guimba; le 5 août 2008,  celui-ci a ordonné l'abandon des charges d'enlèvement et de meurtre, après  avoir jugé irrecevables les aveux extrajudiciaires des témoins de l'accusation;  le Tribunal régional d'instance de Palayan City, en revanche, n'a pas abandonné  la double accusation de meurtre dont il était saisi bien qu'elle repose sur les  mêmes preuves que celles avancées dans le cas d'enlèvement et de meurtre et il  a chargé le procureur provincial d'ouvrir une nouvelle enquête préliminaire; le  26 septembre 2008, le tribunal a rejeté une demande de réexamen partiel de  cette décision; les parlementaires en cause ont déposé plainte pour faux  serment contre les plaignants dans cette affaire;
en  mai 2007, peu avant les élections, M. Casiño a été accusé d'obstruction à  la justice pour avoir empêché l'arrestation d'un membre supposé du CPP/NPA,  M. Vincent Borja; selon les sources, étant donné la fréquence des  exécutions extrajudiciaires et des enlèvements dans lesquels l'armée serait  impliquée, M. Casiño a demandé aux soldats, qui n'étaient pas en uniforme  et n'avaient pas de mandat d'arrêt, de présenter un mandat et d'accompagner la  personne arrêtée à une caserne jusqu'à ce qu'elle soit remise à la police;  M. Casiño a fait une contre-déclaration sous serment le 27 juin 2007,  à la suite de quoi une audience a eu lieu pour éclaircir les faits; le  ministère public n'a toujours pas rendu ses conclusions sur cette affaire;
une  demande d'ordonnance en amparo, introduite le 17 mars 2008 contre de  hauts représentants du CPP et M. Ocampo, est en instance devant le  Tribunal régional d'instance de Basey (Samar occidental); elle concerne des  menaces qui auraient été proférées par des rebelles communistes contre la vie,  la liberté et la sécurité d'un certain Dennis Gacuma dont la mère aurait été  enlevée; M. Ocampo a enregistré sa réponse à cette demande le 9 mars 2008; la  première audience dans cette affaire, déjà reportée trois fois, a été fixée au  16 février 2009,
 
remercie la Chambre des  représentants des informations communiquées et de sa coopération;
note  avec une vive préoccupation que non seulement les actions  intentées aux parlementaires concernés n'avancent pas, mais que de nouvelles  accusations sont portées contre eux, en particulier contre le représentant  Ocampo;
relève à ce sujet que le ministère public ne s'est pas encore prononcé sur  l'action engagée contre M. Casiño il y a près de deux ans pour obstruction à la  justice et qu'une autre accusation de meurtre portée contre le représentant  Ocampo faisait déjà partie de l'action engagée contre lui précédemment dans  l'affaire de meurtre multiple, ce qui porte atteinte au principe selon lequel  nul ne saurait être jugé deux fois pour le même délit (interdiction de double  incrimination);
rappelle une fois de plus à ce sujet que les accusations de rébellion qui ont été initialement  portées contre eux par l'IALAG après neuf mois de préparation, ont finalement été  rejetées par la Cour  suprême, qui a considéré qu'elles étaient manifestement motivées par des  considérations politiques, et qu'une demande visant à empêcher les partis  politiques des parlementaires concernés de se présenter aux élections de mai 2007 a été rejetée par la Commission des  élections au motif qu'elle n'était pas juridiquement fondée;
a  donc toutes les raisons de croire que les  procédures en cours contre les parlementaires en question visaient à les  évincer, eux et leurs partis politiques, du processus démocratique;
prie  instamment les autorités d'examiner avec  diligence les actions intentées aux parlementaires concernés comme elles y sont  tenues, ou d'abandonner immédiatement les accusations; réaffirme aussi que le ministère public et les autorités judicaires ont le devoir de ne  pas donner suite à une accusation fondée sur des considérations politiques; rappelle une fois de plus à  ce sujet l'arrêt de la Cour  suprême dans l'affaire de rébellion dans lequel la Cour a réitéré « l'importance de maintenir l'intégrité des poursuites  pénales en général et de l'instruction préliminaire en particulier » et a ajouté : « Nous ne saurions trop souligner que les  procureurs ne peuvent tolérer que leur noble fonction soit utilisée ou dévoyée,  à dessein ou non, à des fins politiques »; 
observe en  outre avec préoccupation que les tribunaux  n'ont pas statué de manière cohérente sur la recevabilité comme preuves des  aveux obtenus par des moyens extrajudiciaires, concluant qu'il n'y avait pas  matière à procès dans un cas et ordonnant un supplément d'enquête préliminaire  dans un autre; réitère donc son souhait de recevoir des informations sur les conditions de recevabilité des  preuves en droit philippin;
note que les nombreux procès intentés aux parlementaires concernés nuisent à leur  capacité d'exercer librement et efficacement leur mandat parlementaire et salue d'autant plus l'initiative prise par la Chambre des représentants  de se pencher sur le harcèlement dont sont victimes les représentants de  certains partis; souhaiterait recevoir des informations sur les conclusions et recommandations qu'aurait pu adopter  entre-temps la Commission  des droits civils, politiques et des droits de l'homme de la Chambre des représentants  à ce sujet;
>souhaite enfin savoir si la plainte  déposée pour faux serment par les parlementaires concernés contre les  plaignants dans l'affaire Nuevo Ecija a eu des suites judiciaires;
charge le Secrétaire général de porter cette résolution à la connaissance des  autorités compétentes, notamment de la Commission nationale des droits de l'homme et des  autres parties concernées, en les invitant à fournir les informations  demandées;
charge le Comité de poursuivre  l'examen de ce cas et de lui faire rapport à sa prochaine session, qui se  tiendra durant la 121ème Assemblée de l'UIP (octobre 2009).
 
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