| PHILIPPINES 
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CAS N° PHI/01 - CRISPIN BELTRÁNCAS N° PHI/02 - SATURNINO OCAMPO
 CAS N° PHI/04 - TEODORO CASIÑO
 CAS N° PHI/05 - LIZA MAZA
 CAS N° PHI/06 - RAFAEL MARIANO
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Résolution adoptée à l'unanimité par le Conseil directeurà sa 185ème session (Genève, 21 octobre 2009)
 
Le Conseil directeur de l'Union interparlementaire,
se référant au cas de MM. Saturniño  Ocampo, Teodoro Casiño, Rafael Mariano et de Mme Liza Maza, membres en  exercice de la Chambre  des représentants des Philippines,  exposé dans le rapport du Comité des droits de l'homme des parlementaires  (CL/185/11.b)‑R.1), et à la résolution qu'il a adoptée à sa 184ème session  (avril 2009),
 
rappelant que, en janvier  2006, la   Présidente Gloria Macapagal Arroyo a, en vertu du décret  N° 493 portant création du Groupe interinstitutions d'action judiciaire  (IALAG), ordonné à ce dernier de monter des affaires de rébellion et de  sédition contre des individus soupçonnés d'agir en ennemis de l'Etat et que,  dans ce contexte, les parlementaires concernés ont été inculpés de rébellion en  février 2006; que la Cour  suprême a rejeté ces accusations le 1er juin 2007 en concluant  que : « le poids évident des considérations politiques dans les  accusations du Ministre de la justice et des procureurs nous rappelle des  observations que nous avions formulées dans une autre affaire tout aussi  politisée. Nous réitérons ce que nous avions alors déclaré, ne serait-ce que  pour souligner combien il importe de préserver l'intégrité des poursuites  pénales en général et de l'instruction en particulier. Nous ne saurions trop  souligner que les procureurs ne peuvent tolérer que leur noble fonction soit  utilisée ou dévoyée, à dessein ou non, à des fins politiques, et qu'ils doivent  se garder d'en donner l'impression… »,
 
rappelant  en outre que, dans son rapport du 29 avril 2009 (A/HRC/11/2/Add.8),  le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les disparitions forcées a réitéré  ses recommandations concernant l'abolition du Groupe interinstitutions d'action  judiciaire (IALAG),
 
rappelant enfin que, depuis le rejet des accusations de rébellion, de nouvelles procédures ont  été engagées contre les parlementaires concernés, connus sous le nom des  « Quatre de Batasan », et considérant leur état d'avancement :
 
rappelant que la Chambre des représentants  a adopté une série de résolutions pour enquêter sur les exécutions motivées par  des considérations politiques, les exécutions sommaires et les disparitions  forcées, demandant instamment au Gouvernement notamment de signer et de  ratifier immédiatement la   Convention internationale des Nations Unies sur la  protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées; que, dans  sa résolution 118, elle a chargé sa Commission des droits civils et  politiques et des droits de l'homme de plusieurs tâches, notamment de « mener une enquête sur les diverses formes de  violations des droits de l'homme et d'attaques dirigées contre les membres et  responsables du parti Anakpawis et d'autres partis et organisations  progressistes […] et de mettre un  terme à la répression politique des partis auxquels ils appartiennent »,la procédure pour meurtres  multiples engagée en février 2007 à Leyte contre M. Ocampo et  d'autres personnes est toujours suspendue dans l'attente d'une décision de  justice sur le recours en certiorari et prohibition qu'il a formé devant la Cour suprême en  mars 2007; 
le 19 mai 2009, le procureur qui instruit  deux affaires de meurtre étroitement liées à celle de Leyte, dans lesquelles  M. Ocampo a été accusé en août 2008, a fait droit à la requête de ce  dernier, tendant à ce que cette instruction soit suspendue tant que la Cour suprême ne se serait pas  prononcée sur le recours formé par M. Ocampo dans l'affaire de meurtres  multiples de Leyte;
le 18 avril 2008, deux  chefs d'accusation de meurtre ont été enregistrés auprès du tribunal régional  d'instance de Palayan City contre les parlementaires concernés (accusés  d'association de malfaiteurs dans le meurtre de Carlito Bayudang et de Jimmy  Peralta), en plus d'un chef d'accusation d'enlèvement et de meurtre sur la  personne de Danilo Felipe enregistré auprès du tribunal régional d'instance de  Guimba; le 5 août 2008, celui-ci a ordonné l'abandon des charges  d'enlèvement et de meurtre, après avoir jugé irrecevables les aveux, obtenus  par des moyens extrajudiciaires, des témoins de l'accusation; le tribunal  régional d'instance de Palayan City, par contre, n'a pas abandonné la double  accusation de meurtre dont il était saisi, qui reposait pourtant sur les mêmes  preuves, et a ordonné au procureur provincial d'ouvrir une nouvelle  instruction; le 2 décembre 2008, le tribunal a rejeté une demande de  réexamen partiel de cette ordonnance; le 27 mars 2009, les parlementaires  concernés ont introduit une requête devant la Cour suprême pour contester les ordonnances du  tribunal et accuser le juge d'un grave manque de discernement assimilable à un  abus de pouvoir; le gouvernement a fait part de ses commentaires sur la  requête, sur laquelle la Cour  suprême doit se prononcer; les quatre parlementaires ont aussi intenté un  procès aux plaignants dans cette affaire pour fausse déclaration sous serment;
en mai 2007, quatre jours avant les élections  du 14 mai 2007, M. Casiño  a été accusé d'obstruction à la justice pour avoir empêché l'arrestation d'un  membre supposé du CPP/NPA, M. Vincent Borja; M. Casiño a fait une  contre-déclaration sous serment le 27 juin 2007, à la suite de quoi une  audience a eu lieu pour éclaircir les faits; le ministère public n'a toujours  pas rendu ses conclusions sur cette affaire bien que, selon la source, le  règlement du tribunal dispose que le magistrat instructeur doit déterminer dans  les 10 jours suivant l'instruction si les motifs sont suffisants pour  intenter un procès au prévenu;
une demande d'ordonnance en amparo, introduite en mars 2008 contre  de hauts représentants du CPP et M. Ocampo, est en instance devant le  tribunal régional d'instance de Basey (Samar occidental); elle concerne des  menaces qui auraient été proférées par des rebelles communistes contre la vie,  la liberté et la sécurité de Dennis Gacuma dont la mère aurait été enlevée;  M. Ocampo a fait enregistrer sa réponse à cette demande; la première  audience dans cette affaire a été reportée à plusieurs reprises,
 
remerciela Chambre des  représentants de sa coopération et des informations qu'elle a communiquées;
demeure  vivement préoccupé par les nouvelles actions intentées aux parlementaires  concernés, d'autant que les informations portées à son attention donnent à  penser que les accusations en question ne reposent pas sur des preuves solides; 
relève à ce sujet  que le ministère public ne s'est pas prononcé sur l'action engagée contre  M. Casiño il y a plus de deux ans pour obstruction à la justice et qu'une  autre accusation de meurtre portée contre M. Ocampo faisait déjà partie de  l'action engagée précédemment contre lui dans l'affaire de meurtres multiples,  contrairement au principe selon lequel nul ne saurait être jugé deux fois  pour le même délit (interdiction de double incrimination), et que les tribunaux n'ont pas  statué de manière cohérente sur la recevabilité comme preuves des aveux obtenus  par des moyens extrajudiciaires;
rappelle  une fois de plus à ce sujet que les accusations de rébellion qui ont été  initialement portées contre eux par l'IALAG après neuf mois de préparation ont été finalement  rejetées par la Cour  suprême, qui a jugé qu'elles étaient manifestement motivées par des  considérations politiques; et souhaite savoir si des mesures ont été  prises, et lesquelles, pour donner suite aux recommandations du Rapporteur  spécial des Nations Unies sur les disparitions forcées concernant l'abolition  de l'IALAG;
fait observer que les nombreuses  procédures en cours contre les parlementaires en question ne peuvent que  compromettre leur capacité d'exercer librement et efficacement leur mandat  parlementaire et a bon espoir que la Chambre des représentants  continuera à suivre de près ces procédures;
prie instamment une fois encore les autorités d'examiner avec diligence les accusations portées contre les  parlementaires concernés comme elles y sont tenues, ou de les abandonner  immédiatement; réaffirme aussi que  le ministère public et les autorités judiciaires ont le devoir de ne donner  suite à aucune accusation fondée sur des considérations politiques;
charge le Secrétaire général de  porter cette résolution à la connaissance des autorités compétentes et des  sources;
charge le Comité de poursuivre  l'examen de ce cas et de lui faire rapport à sa prochaine session, qui se  tiendra durant la 122ème Assemblée de l'UIP (mars-avril 2010).
 
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