| COLOMBIE 
	| CAS N° CO/142 - ALVARO ARAÚJO CASTRO |  
Résolution adoptée à l'unanimité par le Conseil directeur à sa 188ème session (Panama, 20 avril 2011)
 
Le Conseil directeur de l'Union interparlementaire,
se référant au cas de M. Alvaro Araújo Castro, ancien  membre du Congrès colombien, exposé dans le rapport du Comité des droits de  l’homme des parlementaires (CL/188/13b)-R.1), et à la résolution qu’il a  adoptée à sa 187ème session (octobre 2010),
 
saisi  du rapport écrit de la mission que le Comité a effectuée en Colombie du 9 au 13  octobre 2010 (CL/188/13b)-R.2),
 
rappelant les éléments ci-après versés au dossier,
 
considérant les  nouvelles informations ci-après, communiquées par la source depuis la fin de la  mission :le 15 février 2007, la Cour  suprême a prononcé une mesure de mise en détention à l’encontre de  M. Araújo, accusé, d’une part, d’association de malfaiteurs et de  coercition des électeurs et, de l’autre, de participation à un enlèvement avec  extorsion, accusation qui a par la suite été levée;
étant donné que les parlementaires colombiens ne  peuvent être poursuivis et jugés que par la Cour suprême, sans possibilité d'appel, le 27  mars 2007, M. Araújo  a renoncé à son siège au Congrès, à la suite de quoi son dossier a été transmis  à la justice ordinaire, dans le cadre de laquelle l’enquête est entre les mains  du Parquet et le procès relève d’un tribunal ordinaire, avec possibilité  d’appel; 
toutefois, après  avoir réinterprété sa jurisprudence, la   Cour suprême s’est déclarée à nouveau compétente dans  l’affaire de M. Araújo et, le 18 mars 2010, l’a jugé coupable, sans lui  donner la possibilité de se faire entendre, des accusations d’association de  malfaiteurs aggravée et de coercition des électeurs et l’a condamné à une peine  de 112 mois d’emprisonnement et au paiement d’une amende;
un expert juridique, M. Alejandro Salinas, que le  Comité avait chargé d'étudier si le droit à un jugement équitable avait été  respecté en l'espèce, a conclu que la procédure judiciaire contre M.Araujo  était entachée de vices de fond;
en  avril 2010, sur l’ordre de la   Cour suprême, une enquête a été ouverte sur la magistrate qui  avait dans le passé déclaré irrecevables les accusations d’enlèvement portées  contre M. Araujo; en mars 2010, le  Parquet général a ouvert une enquête sur M. Araújo, soupçonné  d’avoir une part de responsabilité dans la mort, en 1996, d’un de ses employés,  M. Eusebio de Jesús Castro Visbal, assassiné par des paramilitaires; le  21 mai 2010, M.  Araújo a soumis des conclusions dans lesquelles il se défendait de l’accusation  d’enrichissement illégal, qui découle du jugement rendu contre lui par la Cour suprême,
 
le 30 novembre 2010, la détention de M. Araújo a été commuée  en assignation à résidence à la suite d’une crise d’hypertension dont il a été  victime le 25 novembre 2010; il a été libéré au début du mois de février  2011, ayant purgé les trois cinquièmes de sa condamnation;
contrairement à ce que le Procureur général par intérim a  indiqué à la délégation lors de sa mission en Colombie (octobre 2010), la  source affirme, dans sa communication du 26 janvier 2011, que l’enquête  concernant l’implication présumée de M. Araújo dans le meurtre d’un de ses  employés est en cours; la source affirme que le Parquet avait demandé que la  veuve de l’employé bénéficie d’une protection, au vu du risque que la famille Araújo  constituait pour sa vie, et essayait de convaincre le paramilitaire repenti  dénommé « El Pájaro » de faire des déclarations incriminant  M. Araújo,
 
remercie les autorités  colombiennes d’avoir reçu la mission et d’avoir pris les dispositions  nécessaires pour lui permettre de s’acquitter de son mandat;
félicite la délégation de son  travail et fait siennes les conclusions et recommandations figurant dans  son rapport;
considère que, si M. Araújo a  enfin été libéré, le rapport de la mission n'a fait qu’aggraver ses  préoccupations quant à la base juridique justifiant son incarcération, étant  donné le non-respect du droit à une procédure équitable et l’absence de preuves  tangibles et directes incontestables pour étayer sa condamnation pour association de malfaiteurs aggravée et de coercition des  électeurs en vue de collaborer  avec les forces paramilitaires;
est vivement préoccupé, de ce  fait, de noter que la Cour  suprême s'est fondée sur cette condamnation pour ordonner une enquête sur  l'accusation beaucoup plus grave d'appartenance à la structure paramilitaire ;
considère que, tant que les  préoccupations élémentaires relatives à l’équité de la procédure n’auront pas  été prises en compte ‑ et il n’y a aucune preuve réelle qu’elles le  soient ‑, l’enquête ne sera pas probante; engage donc les autorités  à y mettre fin au vu des circonstances actuelles;
réaffirme sa conviction que, dans la mesure où les préoccupations soulevées par l’absence de  procédure équitable en l’espèce sont inhérentes à la procédure applicable aux  membres du Congrès colombien en matière pénale, seule une loi pourra y  remédier; prie donc instamment les  autorités parlementaires de veiller à ce que la réforme envisagée du système  judiciaire prévoie une véritable séparation entre les autorités chargées  d’enquêter et les tribunaux, ainsi qu’un recours effectif garantissant aux  parlementaires que leur dossier sera réexaminé de manière impartiale; réaffirme que l’Union interparlementaire  est disposée à aider le Congrès national à avancer sur ces questions;
prend note des informations  contradictoires émanant des autorités et de la source au sujet de l’enquête sur  l’implication alléguée de M. Araújo dans le meurtre d’un de ses employés; aimerait savoir si une enquête officielle a été ouverte et, dans l’affirmative, sur  la base de quels faits, et quelle suite a été donnée aux préoccupations  relatives à l’utilisation de témoignages de paramilitaires repentis dans des  affaires pénales;
prie le Secrétaire général de  porter la présente résolution à la connaissance des autorités compétentes et de  la source; le prie enfin d’étudier la possibilité d’envoyer, quand et où il conviendra, un  observateur au procès dans l’affaire en instance contre M. Araújo;
prie le Comité de poursuivre l'examen de ce cas et de  lui faire rapport à sa prochaine session, qui se tiendra durant la 125ème Assemblée  de l’UIP (octobre 2011).
 
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