ZIMBABWE
	
	   CASE N° ZBW/20 - JOB SIKHALA 
 CASE N° ZBW/27 - PAUL MADZORE 
CASE N° ZBW/44 - NELSON CHAMISA
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Résolution adoptée à l'unanimité par le Conseil directeur  
à sa 188ème session (Panama, 20 avril 2011)
 
Le Conseil directeur de l'Union interparlementaire,
se référant au cas de MM. Job Sikhala, Paul Madzore et Nelson Chamisa, membres du  Parlement du Zimbabwe siégeant dans l’opposition au moment où la plainte a été  déposée, exposé dans le rapport du Comité des droits de l’homme des  parlementaires (CL/188/13b)‑R.1), et  à la résolution que le Conseil directeur a adoptée à sa 187ème  session (octobre 2010),
 
rappelant ce qui suit :
 
- MM. Sikhala  et Madzore ont été torturés par des agents de police en janvier 2003 et  mars 2007, respectivement; en portant plainte pour torture,  M. Sikhala a fourni des certificats médicaux et les noms des suspects qui,  alors, ont même été divulgués par les médias; M. Madzore a dit au juge  lors de sa comparution préliminaire du 20 mars 2007 qu’il avait été torturé;  il a déclaré que, pendant sa garde à vue, il recevait régulièrement la visite d'agents de  l’Organisation centrale de renseignement (CIO) et du renseignement militaire  qui l’emmenaient à des séances de torture; la torture subie était telle qu’il a  dû être transféré dans un hôpital privé et placé dans un service de soins  intensifs;
  - malgré l’existence de plaintes, de  preuves et d’indices, les tortionnaires n’ont toujours pas été traduits en  justice; 
  - M. Madzore a intenté une action en  dommages-intérêts qui est restée sans suite jusqu’à présent; et la Haute Cour (High Court) ne s’est pas  encore prononcée sur la requête introduite par M. Sikhala pour obliger la  police à enquêter en bonne et due forme sur sa plainte; 
  - le 18 mars 2007 à l’aéroport international d’Harare par, semble-t-il, des  agents de la sûreté de l’Etat, M. Chamisa a été grièvement blessé; la  police n’a donné aucune suite à l’agression, arguant que M. Chamisa  n’avait pas porté plainte; M. Chamisa ne souhaite pas le faire parce que  l’attaque s’est produite en présence d’officiers de police qui ne sont  intervenus ni pour y mettre fin ni pour appréhender les agresseurs,
  
rappelant que, dans sa lettre du 30 août 2010, le Procureur général du Zimbabwe  affirme que MM. Chamisa, Sikhala et Madzore n’ont pas fourni de preuves  recevables qui permettraient d’identifier des suspects et, en conséquence,  l’allégation selon laquelle ils n’ont pas bénéficié de la protection de la loi  est sans fondement,
rappelant en outre que  le Président de l’Assemblée du Zimbabwe a déclaré à plusieurs reprises que le  Parlement était fermement résolu à protéger les droits de l’homme de ses  membres et à agir dans ce but, dans les limites fixées par la doctrine de la  séparation des pouvoirs,
 
- demeure vivement préoccupé par l’impunité  dont continuent de jouir les agents de l’Etat responsables des tortures  infligées à MM. Sikhala et Madzore et de l’agression commise sur la  personne de M. Chamisa;
  - se  voit contraint de considérer que, puisqu'une enquête sérieuse fondée sur les  indices et preuves dont on dispose dans le cas des actes de torture aurait dû  permettre d'identifier les coupables et de les traduire en justice, et que les  tentatives faites par les victimes pour obtenir justice et réparation  continuent, semble-t-il, d'être ignorées, l'état de fait actuel ne peut être  interprété que comme constituant un refus délibéré des autorités de remédier à  une violation flagrante des droits de l'homme commise par leurs agents;
  - rappelle que le Zimbabwe, en tant  que partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, est  tenu non seulement de garantir le droit à la vie et d’interdire la torture,  mais aussi d’enquêter d’office sur les crimes contre la vie dont il a  connaissance et sur les plaintes et les allégations de torture afin de traduire  les coupables en justice; souligne aussi à ce propos que l'absence de plainte officielle, s'agissant de  l'agression commise sur la personne de M. Chamisa dont les autorités ont  connaissance, ne saurait être invoquée pour justifier l'inaction;
  - prie une nouvelle fois instamment les  autorités de s'acquitter de leur devoir en faisant sans retard des efforts  sérieux pour identifier et poursuivre en justice les coupables des actes de  torture et de l'agression; les prie aussi  instamment de donner suite immédiatement aux mesures légales prises par  MM. Sikhala et Madzore;
  - affirme que cet état de fait  consternant devrait vivement préoccuper le Parlement du Zimbabwe; le prie donc instamment de donner tout  son sens à l'engagement qu'il a pris de protéger les droits de ses membres en  se prévalant de sa fonction de contrôle pour veiller à ce que les autorités  compétentes prennent enfin des mesures efficaces; souhaiterait recevoir davantage d'informations sur ce point;
  - charge le Secrétaire général de communiquer cette résolution aux autorités compétentes,  notamment parlementaires, et aux intéressés;
  - charge le Comité de poursuivre l’examen de ce cas et de lui faire rapport à sa  prochaine session, qui se tiendra pendant la 125ème Assemblée de  l’UIP (octobre 2011).
  
 
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