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COLOMBIE
CAS N° CO/146 - IVAN CEPEDA CASTRO
CAS N° CO/147 - ALEXANDER LOPEZ
CAS N° CO/148 - JORGE ENRIQUE ROBLEDO
CAS N° CO/149 - GUILLERMO ALFONSO JARAMILLO
CAS N° CO/150 - WILSON ARIAS CASTILLO

Résolution adoptée à l'unanimité par le Conseil directeur
à sa 189ème session (Berne, 19 octobre 2011)

Le Conseil directeur de l'Union interparlementaire,

se référant au cas de MM. Iván Cepeda Castro, Alexander López, Jorge Enrique Robledo, Guillermo Alfonso Jaramillo et Wilson Árias Castillo, membres du Congrès colombien où ils représentent le Pôle démocratique alternatif, parti d’opposition, exposé dans le rapport du Comité des droits de l’homme des parlementaires (CL/189/11b)‑R.1), et à la résolution qu’il a adoptée à sa 188ème session (avril 2011),

tenant compte d'une communication de l'Ambassadrice de Colombie en Suisse datée du 4 août 2011 transmettant le rapport du Directeur des affaires internationales du Parquet daté du 6 juillet 2011, ainsi que d'une communication du Programme présidentiel pour les droits de l'homme et le droit international humanitaire datée du 5 juillet 2011,

rappelant que, courant 2010, plusieurs responsables locaux du Pôle démocratique alternatif ont été assassinés et que des leaders nationaux ont reçu des menaces de mort, dont les cinq parlementaires en exercice membres de ce parti :

  • dans un communiqué publié le 10 avril 2010, le groupe illégal Los Rastrojos - Comandos urbanos désignait comme ennemis et, partant, comme cibles militaires permanentes les sénateurs Alexander López, Jorge Enrique Robledo et Guillermo Alfonso Jaramillo;

  • dans un communiqué du 4 juin 2010, les Autodefensas Unidas de Colombia (AUC – Forces unies d’autodéfense de Colombie), Bloc central, déclaraient MM. Alexander López et Wilson Arias Castillo, respectivement sénateur et membre de la Chambre des représentants, cibles militaires permanentes;

  • on a appris début juin 2010 que des tueurs à gages liés à des groupes paramilitaires essayaient d’attenter à la vie de M. Iván Cepeda, parlementaire colombien, fils du sénateur Manuel Cepeda, assassiné en 1994; le 13 août 2010, le groupe illégal Águilas negras a fait circuler un tract menaçant M. Iván Cepeda et d’autres personnes qui s’occupaient d’organiser pour le 18 août 2010 un débat au Congrès sur le problème de l’expropriation de terres, qui allait être diffusé en direct dans tout le pays,
rappelant qu’en octobre 2010, le Procureur par intérim alors en fonction a dit aux membres de la mission dépêchée en Colombie que des enquêtes étaient menées avec la plus grande diligence sur toutes les menaces dirigées contre des membres du Pôle démocratique alternatif, mais qu’il était souvent très difficile de mettre la main sur les responsables parce qu’ils étaient experts dans l’art de masquer leur identité et de couvrir leurs traces; que dans son rapport du 12 janvier 2011, le Parquet affirme que les menaces adressées par Águilas negras à M. Cepeda et celles adressées par Los Rastrojos - Comandos urbanos à MM. Alexander López, Jorge Enrique Robledo et Guillermo Alfonso Jaramillo faisaient l’objet d’enquêtes criminelles; considérant qu'il ressort du rapport du Parquet daté du 6 juillet 2011 que le sénateur Robledo s'est vu offrir une protection et que les autorités ont conclu qu'il n'existait aucune organisation criminelle du nom de Los Rastrojos et ont exclu que cette menace puisse émaner d'une organisation criminelle,

considérant ce qui suit : le 2 juin 2011, Los Rastrojos - Comandos urbanos ont diffusé une déclaration menaçant plusieurs organisations et défenseurs des droits de l'homme, y compris M. Cepeda et son assistante parlementaire, Mme Ana Jimena Bautista Revelo; vers cette même date, Águilas negras les a également désignés tous deux dans une proclamation qui leur donnait 20 jours pour quitter Bogota, faute de quoi ils seraient tués; ces deux menaces ont été portées à l'attention du Parquet; dans le cadre de ses visites de centres de détention, M. Cepeda s'est rendu le 22 mai 2011 à la prison de Valledupar; le 13 juin 2011, il a reçu une lettre d'un détenu de cette prison lui faisant savoir qu'il avait été incité à le poignarder durant sa visite, affirmant que les deux agents chargés à cette occasion de la sécurité de M. Cepeda lui avaient donné un couteau et lui avaient offert d'améliorer ses conditions de détention s'il assassinait M. Cepeda, ce qu'il avait refusé de faire; il apparaît que ce détenu a été depuis victime d'une agression et a été blessé; il apparaît également que, quelques jours après la visite de M. Cepeda, l'enregistrement vidéo de cette visite a été effacé, le directeur de la prison de Valledupar ayant semble-t-il déclaré que le support vidéo avait été réutilisé,

considérant que, selon la source, le travail parlementaire de M. Cepeda fait l’objet, depuis le début de 2010, d'une stigmatisation de plus en plus violente de la part des médias; dans plusieurs cas, il a été présenté comme un ami des FARC, notamment par l'ancien président Uribe et des personnes de son entourage; le 10 septembre 2011, un faux compte Twitter a été créé au nom de M. Cepeda, le présentant comme un ami des FARC à la recherche de preuves sur les liens entre M. Uribe et les groupes paramilitaires,

  1. remercie les autorités pour leur coopération constante et pour les informations détaillées qu'elles ont fournies;

  2. est alarmé par la tentative manquée d'attenter à la vie de M. Cepeda faite par deux agents de sécurité et par le nombre croissant de menaces de mort adressées tant à lui-même qu’à ses assistants parlementaires; est choqué d'apprendre que la personne ayant refusé d'assassiner M. Cepeda et ayant dénoncé cette tentative a elle-même été victime d'une agression; considère que la participation présumée à l'attentat à la vie de M. Cepeda de deux agents, apparemment affectés à sa protection par les autorités, ainsi que les allégations selon lesquelles ce crime, de même que les représailles subies ultérieurement par un détenu, s’est produit dans des locaux entièrement sous le contrôle des autorités compétentes, jettent de sérieux doutes sur l’aptitude de ces dernières, voire sur leur disposition, à protéger le droit fondamental à la vie de ces personnes;

  3. prie instamment les autorités de prendre pleinement conscience des graves incidences de ces faits et de faire tout leur possible pour que les responsables de ces deux tentatives soient poursuivis; attend avec une impatience particulière de recevoir confirmation du fait que des mesures ont effectivement été prises contre les deux agents de sécurité et de savoir quelles preuves ont été recueillies pour contribuer à identifier les instigateurs de ces crimes;

  4. note avec une profonde préoccupation que les informations fournies sur les enquêtes du Parquet concernant les menaces précédemment portées contre M. Cepeda et ses collègues du Pôle démocratique alternatif au parlement font apparaître qu’aucun des coupables n'a encore été identifié et poursuivi;

  5. invite les autorités compétentes, comme c'est leur devoir, à enquêter efficacement sur ces menaces, notamment celles visant M. Cepeda et son assistante parlementaire, car elle revêtent maintenant un caractère d'urgence; ne comprend pas pourquoi le Parquet aurait conclu que l'organisation Los Rastrojos - Comandos urbanos, qui est à l'origine de très nombreuses menaces, n'existe pas; souhaite recevoir des éclaircissements sur ce point, ainsi que des informations précises sur les progrès des enquêtes;

  6. considère que, vu la tentative d'attenter à sa vie, le nombre croissant de menaces qui lui sont adressées et la stigmatisation à laquelle il fait face en Colombie, la protection de M. Cepeda et de ses assistants parlementaires doit être prise extrêmement au sérieux, invite les autorités compétentes à veiller sans délai à ce qu’une équipe efficace de protection leur soit affectée, ainsi qu’aux autres parlementaires du Pôle démocratique alternatif qui ont reçu des menaces de mort;

  7. réaffirme que ces menaces de mort, qui portent atteinte non seulement à l’intégrité physique des personnes visées, mais aussi aux travaux de l’opposition politique en tant que telle et au bon fonctionnement du parlement, sont d’autant plus graves qu’elles font partie d’une attaque violente et généralisée contre un parti et ses membres et émanent de groupes se définissant comme paramilitaires, dont les prédécesseurs ont montré, dans le cas de l’Union patriotique, à quoi la persécution politique peut mener si l’on n’y met pas un terme;

  8. engage par conséquent les autorités à n’épargner aucun effort pour empêcher la résurgence des groupes armés illégaux; fait remarquer que le fait que des groupes spécifiques aient directement revendiqué nombre de ces incidents devrait permettre aux autorités compétentes de progresser un tant soit peu pour que les coupables aient à rendre des comptes; aimerait être informé de manière plus détaillée par le Procureur général de Colombie des mesures prises en la matière;

  9. prie le Secrétaire général de porter la présente décision à la connaissance des autorités compétentes et de la source;

  10. prie le Comité de poursuivre l’examen de ce cas et de lui faire rapport à sa prochaine session, qui se tiendra durant la 126ème Assemblée de l’UIP (mars-avril 2012).
Note : vous pouvez télécharger une version électronique du texte intégral de la brochure "Résultats de la 125ème Assemblée de l'UIP et réunions connexes" au format PDF (taille du fichier environ 794 Ko). Cette version nécessite Adobe Acrobat Reader que vous pouvez télécharger gratuitement.Get Acrobat Reader

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